Lawrence English, Werner Dafeldecker : Shadow of the Monolith (Holotype, 2014)
Dans l’ombre du Monolith (et surtout pas dans le monolithique) a été creusée cette collaboration de 2010 entre Lawrence English & Werner Dafeldecker. Et cela tombe plutôt bien car c’est en creusant qu’English s’est montré le plus convaincant ces dernières années.
Avec Francisco López ou Akio Suzuki, l’Australien a en effet laissé son ambient pastel au placard pour travailler une matière plus épaisse & plus noire. Avec le bassiste autrichien (Polwechsel, Ton-Art, quand même !), il creuse donc encore jusqu’à découvrir non pas du pétrole mais des strates surprenantes qui renferment des field recordings fossilisés (pour beaucoup des traces d'air et d'eau enregistrés en Antarctique). Le plus fort étant que ceux-là ne nous ramènent jamais à la réalité. Si bien qu’on se demande si ce n’est pas au plus profond de la matière qu’il y a le plus d’espace à habiter... et de choses à entendre.
Lawrence English, Werner Dafeldecker : Shadow of the Monolith (Holotype / Metamkine)
Enregistrement : 2010. Edition : 2014.
LP : A1/ Fathom Flutter A2/ Marambio A3/ Intake A4/ Mapping Peaks – B1/ Moro Mute B2/ Fall B3/ Rio Gallegos B4/ Outtake
Pierre Cécile © Le son du grisli
Luc Ferrari : Almost Nothing With... (Errant Bodies, 2013) / Contes Sentimentaux (Shiiin, 2013) / Tautologos III (PiedNu, 2014)
Deux jours entiers, c’est presque rien. Deux jours entiers, avec Luc Ferrari (1929-2005), c’est presque presque rien. Un livre et deux CD. Sur deux jours, c’est beaucoup quand même, vous l’admettrez.
Vous, Jacqueline Caux, qui signez Almost Nothing with Luc Ferrari aux éditions Errant Bodies. Dommage qu’il faille, pour un Espagnol, passer par l’anglais pour parler en français de ce livre tiré d’un film. Un livre d’entretiens (avec vous, François Delalande, Evelyne Gayou, Daniel Teruggi) et d’autobiographies imaginaires auquel le marque-page cousu m’a renvoyé sans cesse pendant ces deux jours. Parfois j’entends « petite symphonie intuitive pour un paysage de printemps » ou « c’est sûr, ça s’appelle maintenant les contes sentimentaux », alors que je lis. Les mots du disque et les mots du livre s’entrechoquent. Sous mon nez, toute la vie de Ferrari (Olivier Messiaen, Pierre Schaeffer et Pierre Henry…), tout son œuvre (parfois expliqué, comme sa Suite pour piano), tous ses souvenirs (ses demeures et ses voyages, son humour, ses recherches sonores, etc.), tout son amour de la contradiction, et ses rapports au théâtre, à l’installation, à la radio...
La radio, justement. Vous, Luc Ferrari, la radio. Ces Contes sentimentaux que le label Shiiin a compilé sur quatre CD, réfléchis pour la radio et réfléchissant la radio. Posant la question « qu’est-ce qu’une pièce sonore si elle doit passer par la radio ? » dans une série avec un vrai générique (minimal piano ouvert) et des codes flous. Avec Brunhild, vous jouez pour la radio, à vous parler, à vous entendre, à vous souvenir. En français, en allemand, la version originale, la traduction pour une même poésie du concret, de la mémoire et de l’autofiction. C’est intéressant et c’est long aussi et parfois je retourne au livre où je collecte des informations sur comment composer avec la chance, l’anecdotique, le presque rien et le quasiment tout en fait. Les programmes radiophoniques, enregistrés pour la SWF dès la fin des années 80 sont des témoignages et des field recordings comme on dit maintenant. Ce sont aussi un concret en déclin, un monde qui disparaît (de mer, de terre, de fermes, de paysans heureux qui témoignent une dernière fois avant que leurs fils ne se plaignent pour toujours, de musiciens de la Place des Abbesses et de « vies minuscules » des Corbières…). Un monde qui disparaît et un autre qui le remplace, un monde de confusions. La sieste méridienne fait que l’on confond l’objectif et le subjectif, le réel (vous dîtes, Luc, « l’enregistrement c’est ma manière à moi de photographier ») et le rêve, la vie et l’imagination. Votre vie, décortiquée et recomposée, mêlée à la mienne, pendant deux jours...
Je veux bien réécrire que deux jours entiers, avec Luc Ferrari, c’est presque presque rien. Or presque presque rien, de nos jours, c’est déjà ça de gagné. Et avec Luc Ferrari, ce sont même deux jours (sur deux) de gagnés.
Jacqueline Caux : Almost Nothing With Luc Ferrari (Errant Bodies / Les Presses du Réel)
Edition : 2013.
Livre (anglais) : Almost Nothing with Luc Ferrari
Brunhild & Luc Ferrari : Contes sentimentaux (Shiiin / Metamkine)
Edition : 2013.
4 CD : Contes sentimentaux
Héctor Cabrero © Le son du grisli
Effacée l’électroacoustique improvisée et surtout conventionnelle d’Havresac (collaboration de Brunhild Ferrari et GOL), ce disque de la collection PiedNu (ESAHaR) enferme Tautologos III (1969) dans sa récente interprétation par Brunhild Ferrari (voix), Jean-Marcel Busson (électronique, charango), Frédéric Rebotier (voix, clarinette, objets) et Ravi Shardja (basse, mandoline électrique, flûte traversière, sanza). Déséquilibré, le discours sonore semble poser la question de… l’appropriation par d'autres d'un langage personnel. La mélancolie et l’ironie peuvent-ils en effet être transmises du compositeur à l’interprète, mû discoureur ? Difficile de jouer la distance, d’autant que la longueur de cette symphonie de mouvements frénétiques n’est pas faite pour aider.
Luc Ferrari : Tautologos III, Havresac (ESAHaR / Metamkine)
Enregistrement : 2012. Edition : 2014.
CD : 01/ Tautologos III (1969) 02/ Havresac (1969)
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Lean Left : Live at Area Sismica (UnSounds, 2014)
Cette lave menaçante est italienne d’extraction : concert de Lean Left – rappel : Vandermark, Ex, Moor, Nilssen-Love – enregistré à l’Area Sismica de Forli, Émilie-Romagne, le 22 septembre 2012.
L’année précédente, au Café Oto, le quartette avait donné déjà de beaux concerts (ici et là). Ce sont, sur cette nouvelle référence Unsounds, les (presque) mêmes effets et les (presque) mêmes efforts : d’inspirations lâches tout à coup sous tension, d’accords nerveux galvanisés sur et par l’instant. Les motifs répétés sont courts, les guitares en faction, qui accrochent et se mettent à dos saxophones et clarinette. Remontée ou traînante, l’improvisation est toujours électrique : or, si la magie de l'électricité opère encore, ses effets n'étonnent plus guère. Que faire alors d’une preuve donnée de plus (sur disque, en tout cas) de ses possibilités, sinon l’archiver en auditeur déjà nostalgique ?
Lean Left : Live At Area Sismica (Unsounds / Metamkine)
Enregistrement : 22 septembre 2012. Edition : 2014.
CD : 01/ Traitors Head 02/ Moti 03/ Terpuk 04/ South Sister 05/ Cleft Segment 06/ Gada Ale
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Bogan Ghost : Zerfall (Relative Pitch, 2014)
Mais de quel Bogan est ce fantôme ? Eh bien c’est celui de la violoncelliste Anthea Caddy et de la trompettiste Liz Allbee. Un fantôme à deux têtes (dead Janus indeed) qui m’a surpris en plein dans mon salon.
En fait, voilà l’histoire… Ayant déjà entendu des enregistrements de la Caddy (j’avoue être moins calé en Allbee), j’avais mis le volume assez fort pour ne pas avoir à (trop) tendre l’oreille. Et boum, une grosse basse traînante fait trembler ma cloison (chez moi, unique). Alors je baisse, mais en baissant je m’assois, abasourdi par cette drôle d’entrée en matière.
La double bête est énorme, à croire qu’elle a avalé jusqu’au dernier représentant vivant du réductionnisme. Elle grogne, babille deux notes, hurle à la mort (de la trompette), crache parfois des vents (très froids, je précise), mange même des composants électroniques. De temps en temps, il m’a fallu réaugmenter le volume car Caddy et Allbee devaient se faire toutes petites (= redevenir réduactionnistes) pour aller chercher la Zerfall à l’intérieur de la bête. Amis des bêtes, outre leur courage, saluons leurs découvertes !
Bogan Ghost : Zerfall (Relative Pitch / Metamkine)
Edition : 2014.
CD : 01/ For Janus 02/ Egress 03/ The Gates 04/ Past Future Faces 05/ Pits 06/ Trenches 07/ Accumulation 08/ The Absence 09/ Decay
Pierre Cécile © Le son du grisli
Ben Owen : Birds and Water, 4 (Notice, 2014)
Les fréquentations de Ben Owen (Michael Pisaro, Antoine Beuger, Alfredo Costa Monteiro…), l’esprit d’une muse de passage (Agnes Martin sur cet Untitled composé avec Scott Allison) et même les objets qu’il fabrique pour mettre en valeur les références Winds Measure attestent tous sa passion pour l’effacement manifeste.
Si, du filigrane qui le magnétise, Owen a ici – troisième étape (les deuxième et troisième ayant été réunis sur un seul disque Observatoire) de Birds and Water, série de travaux de drones – conservé la ligne, il prend soin d'en épaissir le trait. Comme celles des précédentes productions du projet, ces deux pièces d’une vingtaine de minutes ont été enregistrées en mai 2010, à l’Experimental Television Center d’Owego. Sur des appareils créés par un ingénieur de l’endroit (à propos desquels Owen s’explique ici), le musicien compose des bourdons dont il testera la résistance : parasites, échos, perturbations rythmiques, oscillations et même soubresauts. Les pièges sont nombreux qui obligent les sons continus au frémissement ; en définitive, à l'expression codée, soit : au filigrane encore.
Ben Owen : Birds and Water, 4 (Notice Recordings)
Enregistrement : 2010. Edition : 2014.
Cassette : A/ 20100509-04 B/ 20100509-08
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Jon Hassell, Brian Eno : Fourth World Vol. 1 / Possible Musics (Glitterbeat, 2014)
La trompette de Jon Hassell (son timbre travaillé au contact de Karlheinz Stockhausen, des minimalistes américains et du raga de Pandit Pran Nath) surprend encore, et ce à la combientième écoute de sa collaboration avec Brian Eno, Possible Musics ? On l’a taxée de « future primitive », cette trompette, et « Fourth World » fut le nom trouvé par Hassell pour décrire la musique qu’elle jouait en long en large et en travers.
Il faut donc remonter le Nil dans son entier pour arriver aux sources de ce disque qu’habitent avec Hassell & Eno une clique de créateurs universalistes : Nana Vasconcelos et Ayibe Dieng aux percussions, Percy Jones et Michael Brook aux basses électriques et Paul Fitzgerald aux electronics. Aujourd’hui encore, impossible de percer le mystère de ce chef d’œuvre d’ambient tribal auquel Hassell aura d’ailleurs du mal à donner une suite de même qualité et qui continue d’inspirer des musiciens de toutes générations (à commencer par la trompette de Molvaer). Enfin une réédition qui en valait la peine !
Jon Hassell, Brian Eno : Fourth World Vol. 1 / Possible Musics (Glitterbeat)
Edition : 1980. Réédition : 2014.
CD : 01/ Chemistry 02/ Delta Rain Dream 03/ Griot (Over “Contagious Magic”) 04/ Ba-Belzélé 05/ Rising Thermal 14°16’N ; 32°28’E 06/ Charm (Over “Burundi Cloud”)
Pierre Cécile © Le son du grisli
Matt Bauder / Day in Pictures : Nightshades (Clean Feed, 2014)
En ces temps de Blue Note Revival, écouter Matt Bauder creuser en profondeur les vieilles symétries n’est pas pour me déplaire. Et ne pas voir en lui l’un des musiciens les plus investis du moment en dit assez long quant à l’imbécilité de la jazzopshère.
C’est que Matt Bauder possède plus d’une corde à son arc. Ici, dans ce territoire vaguement sixtie-Blue Note, il conteste le copier-coller et fonde ses interventions sur des tumultes que n’atteindront jamais les (très) surévalués petits princes des revues en papier glacé. Car Bauder sait comment ériger un chorus et comment troubler les cadres. Et c’est aussi ce que sait faire un Nate Wooley, trompettiste aux courbes ruades. Et tandis que Kris Davis (remplaçant ici Angelica Sanchez) impulse quelque harmonie mensongère, Jason Ajemian et Tomas Fujiwara érigent quelques imposantes cathédrales. Viennent alors à nos oreilles cette science des temps mêlés. Temps mêlés et jamais scellés.
Matt Bauder / And Day in Pictures : Nightshades (Clean Feed / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Octavia Minor 02/ Weekly Resolution 03/ Starr Wykoff 04/ Rule of Thirds 05/ August & Counting 06/ Nightshades
Luc Bouquet © Le son du grisli
KK Null : Cryptozoon Stereo Condensed Mix (Nux Organization, 2014)
Cryptozoon est (normalement) une composition-voyage de près de trois heures de KK Null dont une compilation de remixs rendait compte partiellement l’année dernière. L’année dernière encore, au festival Présences électroniques, une version quadriphonique en a été présentée : Cryptozoon Quadriphonic mix 2013. Cette année maintenant, son passage sur CD a forcé Kazayuki Kishino à la travailler en stéréo et à la diminuer pour qu’elle ne tienne plus que dans une vingtaine de minutes.
Or, même en vingt minutes, Cryptozoon Stereo Condensed Mix reste une composition voyage. Et la question se pose : comment puis-je la réduire encore ? la résumer en quelques mots ? Moins noise que ce à quoi je m’attendais, cette nouvelle création cosmique « maximaliste / minimaliste » m’a secoué d’une façon inattendue. Avec une force que lui envierait le big bang (qui semble l’obsèder), KK Null projette des séquences électroniques dans lesquelles il injecte des field recordings (bouts de caniches détrempés, d’oiseaux gloussant et autres bestioles cinglées nous invitent à approfondir nos connaissances de cryptosoonologues).
Alors on ne comprend pas, on ne suit pas, les choses nous dépassent mais il faut l’accepter puisque tout est bon : beats, psychédélisme sonique, abstraction radioactive… Et voilà le côté obscur du noise retourné à la béatitude fondamentale, dixit KK Null : « Écoute ! L'éclat de rire de la joie de vivre (du bonheur d'être), le chœur de la force vitale. Il s'agit d'une danse sans fin luttant contre l'entropie. » Fondamental, indeed.
KK Null : Cryptozoon Stereo Condensed Mix (Nux Organization)
Edition : 2014.
CD (EXISTE AUSSI EN DVD ! !! !!!) : 01/ Cryptozoon Stereo Condensed Mix
Pierre Cécile © Le son du grisli
Spontaneous Music Ensemble : Oliv & Familie (Emanem, 2014)
Enfermant désormais ses rééditions en élégants digipacks à volets, Martin Davidson n’oublie jamais d’y coucher quelques notes qui remettent la référence rééditée dans son contexte (musical, social, historique même). Ainsi, explique-t-il ici qu’Oliv & Familie (jadis sorti sur Maramalade, soit Polydor) est le troisième disque du Spontaneous Music Ensemble à avoir été édité, et aussi le premier à exposer un SME de cette taille.
Dix musiciens – dont Trevor Watts, Evan Parker, Derek Bailey et Dave Holland –, auprès de John Stevens, pour l’enregistrement de Familie (deux versions) en janvier 1968. Sous influence japonaise (Davidson attire d’ailleurs notre attention sur le mouvement lent du gagaku), le groupe suit une partition dont les longues notes (voix de Pepi Lemer et Norma Winstone, flûte de Brian Smith) mettent à mal les lignes parallèles jusqu’à ce que le piano de Peter Lemer provoque les perturbations qui engageront les musiciens à abandonner la semi-composition pour une improvisation libre – qu'expressions concentrées, chutes de tension et éclats individuels, éloigneront peu à peu du bourdon qui composait sa trame.
C’est à neuf qu’a été enregistrée la première des deux variations d’Olive datant de l’année suivante. Aux voix, Pepi Lemer, Carolann Nicholls et Maggie Nicols, installent un autre bourdon, aux strates oscillantes, sur lequel Kenny Wheeler et Derek Bailey s’accordent bientôt avant de suivre les intérêts communs de Peter Lemer et Johnny Dyani : et le jazz gagne l’improvisation. Du même thème, Stevens fera tout autre chose encore en compagnie de Nicols, Watts et Dyani. Oliv II est ce quart d’heure que la voix et le saxophone alto s’approprient en douce. Leur dialogue, découpé, paraît écrit sous le coup de surprises. La composition instantanée que peut, parfois, être l'improvisation a-t-elle jamais aussi bien porté son nom ?
Spontaneous Music Ensemble : Oliv & Familie (Emanem / Orkhêstra International)
Enregistrement : 1968-1969. Réédition : 2014.
CD : 01/ Familie 02/ Oliv I 03/ Oliv II 04/ Familie (alternative ending)
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Chris Strickland : Animal Expert (Caduc, 2014)
Mon ouïe a toujours couru après les bruits de dehors. Je les classais selon mes intérêts du moment. Avec l’âge, les field recordings des autres m’ont attiré (ceux que l’on modifie comme ceux que l’on laisse tel quel). Mon goût a fait que je préférais les seconds aux premiers. Et voilà qu’on remarque un jour qu’on a construit son monde à soi avec les enregistrements sans retouche de sons de la nature ou de l’activité du monde que d’autres nous ont révélés.
Il arrive que je déserte ce monde-là, le mien, pour prendre plaisir à en visiter d’autres. Celui de Chris Strickland dernièrement, électroacoustique, baroque et spectral. Les trois pièces de ce CD font parfois penser à l’esthétique défendue par le label Ambiances Magnétiques (Strickland est Canadien, peut être est-ce que cela a un rapport). Son électronique, ses inserts instrumentaux et ses emprunts discographiques, il les arrange dans un Palais de miroirs (et même dans une cathédrale, sur Vaguely Human). S'agissant de ses field recordings à lui, ils ne sont pas à lui justement mais sortent des archives d’un dénommé Joda Clément. Comme moi en quelque sorte, Strickland a construit son monde sonore avec les field recordings d’un autre. Est-ce cela qui m’a rapproché d’Animal Expert ?
Chris Strickland : Animal Expert (Caduc)
Edition : 2014.
CD-R : 01/ Vanity Arc 02/ Mammoth Husbandry 03/ Vaguely Human
Héctor Cabrero © Le son du grisli