Yuma Uesaka, Marilyn Crispell : Streams (Not Two, 2020)
Yuma Uesaka est arrivé à New York en 2014. Il s’y est installé, je veux dire. Et quand on s’installe, je veux dire, il y a des risques de s’asseoir à un moment donné. Mais pas lui, Yuma Uesaka…
Car lui, Yuma Uesaka, a cherché qui toiser. Et là… imaginons que Marilyn Crispell passe dans la rue… eh bien il appelle Marilyn Crispell. Il la toise. Elle se recroqueville, mais elle tend l’oreille quand même. Et voilà comment est née cette rencontre (selon moi, je veux dire). Un piano un sax et une clarinette et c’est parti (comme en 29 ou 45, vous choisirez votre camp). Crispell, quand même, c’est pas peu de chose…
Ils apprennent à se connaître, doucement, tendrement. Donc on se met d’accord forcément sur une méditation mais bientôt y’a un truc qui grippe. Argh, ça sent la bagarre. Mais ça se bat de loin et ça repart bras dessus bras dessous sur une impression trop ECM à mon goût mais bon…
Car moi je suis le fils du malin, j’aime quand le piano et le saxophone (ou la clarinette) se taillent une bavette longue comme un Steinway. Chatori Shimizu (au shô) est venu au secours du duo sur la fin du disque. Ca change la donne. Ca fait pencher la balance. En faveur de Yuma Uesaka et de Marilyn Crispell, du coup. C’est quand même un beau disque, pour finir.
Yuma Uesaka, Marilyn Crispell : Streams
Edition : 2020.
Not Two
Pierre Cécile © Le son du grisli