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Le son du grisli

19 octobre 2012

David S. Ware (1949-2012)

David Spencer Ware

La nature du premier disque qu’il acquiert – The Bridge, de Sonny Rollins – finit de convaincre le jeune David Spencer Ware de négliger les instruments auxquels il a d’abord été initié (flûte, saxophones alto et baryton) au profit du ténor. Étudiant à la Berklee School of Music de Boston, il monte au début des années soixante-dix le groupe Apogee en compagnie du pianiste Gene Ashton – rebaptisé depuis Cooper-Moore – et du batteur Mark Edwards, avant de s’installer à New York où il côtoie Rollins et commence à fréquenter les figures charismatiques d’une avantgarde musicale alors dispensée en lofts : Andrew Cyrille, Milford Graves, David Murray, Hamiet Bluiett ou Bill Dixon. Fait membre d’un grand orchestre que Cecil Taylor emmène en 1974 sur la scène du Carnegie Hall, le saxophoniste intègre ensuite l’Unit du pianiste, avec lequel il part donner concerts en Europe et enregistre le disque Dark to Themselves en 1976. S’il signe les années suivantes les premières références de sa discographie personnelle (Birth of a Being et From Silence to Music), il lui faudra attendre une dizaine d’années – pendant laquelle il trouvera quelque occupation auprès de Cyrille, Graves ou Peter Brötzmann – pour étoffer celle-ci : enregistrement de Passage to Music en 1988 en compagnie de William Parker et Mark Edwards. La même année, le trio accueille le pianiste Matthew Shipp pour devenir David S. Ware Quartet, formation réunie une première fois en studio en 1990 et avec laquelle le saxophoniste a délivré depuis l’essentiel de son message. Si ce n’est lorsqu’il s’essaye à une musique électroacoustique maladroite, Ware n’en finit plus de personnaliser sa sonorité singulière dans une confidentialité difficile à justifier. Guillaume Belhomme, Giant Steps. Jazz en 100 figures, Le mot et le reste, 2009.

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