Charlemagne Palestine : Strumming Music (Sub Rosa, 2010)
La neige ne tombait plus lorsque le disque est arrivé en bout de piste. Charlemagne Palestine n’avait pas cessé de crier qu’il était le découvreur de la Strumming Music, qu’il était même la Strumming Music à lui tout seul.
C’est d’abord la réédition d’une musique répétitive pour piano solo ; une musique sportive, anti-cadence (on perd souvent le rythme quand Palestine s’accroche aux branches), intense, enthousiasmante, brouillonne. Mais ses brouillons valent autant que beaucoup de compositions sur partitions. Après le piano, c’est aussi de l’inédit avec une Strumming Music pour clavecin et une autre pour cordes. L’archet d’un violon va et vient sur une note en jouant de l’intensité de son attaque, donc du volume. Avec le violon, je suis allé et venu ; avec le clavecin, j’ai plus tôt parcouru des contrées sonores comme le passager d’un train miniature voit défiler de nouveaux paysages alors qu’il passe et repasse entre les mêmes arbres et gares en plastique. La neige avait cessé de tomber lorsque le disque est arrivé en bout de piste. Mais tout était à présent sous la neige.
Charlemagne Palestine : Strumming Music for piano, Harpsichord and Strings Ensemble (Sub Rosa / Orkhêstra International)
Edition : 2010.
3 CD : Strumming for Bosendorfer Piano / Strumming for Harpsichord / Strumming for Strings Ensemble
Héctor Cabrero © Le son du grisli