William Parker : Raining on the Moon (AUM Fidelisty, 02015)
Ce n’est ni la première ni la dernière fois que William Parker retourne aux blue notes, au gospel, au jazz des fifties-seventies. Il le fait à chaque fois avec suffisamment de conviction (et de talent) pour qu’on ne détourne pas l’oreille.
Le voici donc réitérant quelques vieilles recettes. La voix gorgée de soul de Leena Conquest s’offre au premier plan tandis que les solistes (Rob Brown, Eri Yamamoto, Lewis Barnes) prennent quelques plaisirs à zébrer leurs (courtes) interventions. C’est cette même Leena Conquest qui oppose son chant désarmé et profond aux féroces souffleurs sur la seule plage improvisée du disque (Prayer-Improv). Et c’est encore Leena Conquest – avec l’aide bienveillante la pianiste Eri Yamamoto – qui sillonne de larges vallées en rendant hommage à Whitney Houston (Song). On pourra s’en étonner mais, là aussi, on ne détournera pas l’oreille et l’on prendra, à nouveau, conscience de l’abîme séparant les tristes jeunots sur papier glacé des solides Parker, Drake & co.
William Parker : Raining on the Moon / Great Spirit
Aum Fidelity / Orkhêstra International
Enregistrement : 2007 & 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ Bowl of Stone around the Sun 02/ Doson Ngoni Blues 03/ Feet Music 04/ Great Spirit 05/ Prayer-Improv 06/ Song (for Whitney) 07/ Potpourri
Luc Bouquet © Le son du grisli
Daniel Levin, Rob Brown : Divergent Paths (Cipsela, 2015)
Acceptant les lignes brisées – ou plutôt ne sachant comment s’en détacher –, Daniel Levin et Rob Brown poussent assez loin le jeu des disputes et querelles. L’un déroule ses phrasés fougueux, l’autre tente de le rejoindre, échoue, noue un pacte avec le très grave de ses cordes, renonce et laisse son partenaire gambader sans contrainte. L’un est l’autre s’éloigneront, toujours, se retrouveront (Mutuality).
Plus loin (Dialogue), les rousses harmoniques de l’alto envahiront le cercle. Le violoncelle lui répondra d’une harmonie commune. Le contrepoint sera du voyage. Tous deux multiplieront les angles. Les stratégies s’oublieront. La beauté se touchera du doigt. Chacun dira sa différence et l’autre écoutera. Et enfin, « si loin si proche », l’un et l’autre retourneront aux lignes brisées (Match Point) et, sans modération, s’en délecteront.
Daniel Levin, Rob Brown : Divergent Paths (Cipsela Records)
Enregistrement : 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ Mutuality 02/ Dialogue 03/ Match Point
Luc Bouquet © Le son du grisli
William Parker : For Those Who Are, Still (AUM Fidelity, 2015)
Homme de nombreux projets, que ce William Parker. Pas toujours documentés sur CD : heureusement, le label AUM Fidelity veille.
For Fannie Lou Hamer : un bloc désuni désirant s’unir et y réussissant parfois. S’y élèvent quelques-unes des voix (Ravi Best, Todd Reynolds) des douze musiciens, ici invités. Groupe multi-facettes avec poussées, déclarations-déclamations à la charge de la voix gospelisante de Leena Conquest. Le tout en mémoire de Fannie Lou Hamer, militante des droits civiques disparue en 1977.
Vermeer : dix tableaux aux chauds et évidents contrepoints. Petit traité des vifs décalages. Lyrisme assumé. Profondeur trouvée. Blues lointain et désactivé. Ecrin doré de contrebasse (WP) et de piano (Eri Yamamoto) pour que se délie le ténor voilé de Darryl Foster. Et, encore plus souvent : chant sucré et gorgé de soul de Leena Conquest.
Red Giraffe with Dreadlocks : une voix pénétrante, élevée, profonde : c’est celle de l’Indienne Sangeeta Bandyopadhyay. Une voix ancestrale, tellurique, profonde : c’est celle du Sénégalais Mola Sylla. Les deux s’observent, se répondent, ne s’entremêlent pas encore. Et les doigts d’un pianiste (Cooper-Moore) enbluesant le tout. Une contrebasse (WP) donne vie à ce jazz qui couvait. Maintenant l’Inde et un hautbois (pakistanais ?) modulent de concert, un saxophone basse (Klaas Hekman) se fritte avec un batteur multi-pistes (Hamid Drake), un altiste (Rob Brown) croque les nuages. Et les deux voix de se trouver enfin. Et la voix de l’Afrique douce raconte mille sagesses au pianiste attentif. Et les faix airs de classicisme sur mélopées indiennes ne surprennent personne. Et s’invitent des dissonances toutes assurées-assumées. Que de choses ici ! Choses totalement convaincantes. Et même plus.
Ceremonies for Those Who Are Still : cordes, chœur et cuivres inspectent la composition de WP. Jan Jakub Bokun est le conductor du NFM Symphony Orchestra. Le drame est présent, Ligeti n’est pas très loin. Parfois, maladroitement, s’immisce le trio WP, Charles Gayle et Mike Reed. En bonus, vingt-cinq minutes d’improvisations en surchauffe maximale du seul trio (avec un Gayle des grands soirs !).
William Parker : For Those Who Are, Still (AUM Fidelity / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2000, 2011-2013. / Edition : 2015.
3 CD : CD1 : 01/ For Lannie Lou Hamer 02/ Vermeer 03/ Awash in the Midst of an Angel’s Tears 04/ Essence 05/ Flower Song 06/ Just Feel 07/ Feet As Roses 08/ Gongs for Deaf Dreams 09/ Sweet Breeze 10/ Flower Song – CD2 : 01/ Villages, Greetings & Prayer 02/ Souls Have Fallen Like Rain 03/ The Giraffe Dances 04/ Tour of the Flying Poem 05/ Children Drawing Water from the Well 06/ Where Do Send the Poem – CD3 : 01/ A Magical Figure Dances Barefoot in the Mud 02/ Light Shimmering Across a Field of Ice 03/ Trees with Wings 04/ Rise Up in Sound 05/ Humble Serious 06/ Tea Leaves of Triple Sadness 07/ Ritual 08/ Winter 09/ My Cup 10/ Encore 11/ Escape for Sonny
Luc Bouquet © Le son du grisli
Rob Brown : Unknown Skies (Rogue Art, 2011)
D’un duo serré entre alto et tambours et se comprimant jusqu’à l’étreinte (Bounce Back) en passant par ce jazz qu’on improvise et maltraite sans restriction (Temerity), nous retiendrons de Rob Brown (saxophone alto), Craig Taborn (piano) et Nasheet Waits (batterie), une science exacte du mouvement.
Si les deux premières plages pâtissent en fin de parcours d’un retour aux thèmes initiaux, se doit d’être mise en évidence la fluidité des compositions du saxophoniste. Rien ici pour évoquer un possible catalogage de formes préméditées mais, au contraire, l’évolution logique de ces mêmes formes en un processus naturel, invisiblement rigoureux. Ainsi les libres spirales d’alto, les clusters du pianiste, les inquiétudes ouvertes de certains thèmes, les divers solos et duos, les surgissements et diverses transformations imprévues (le blues anxieux d’Unknow Skies soudain transfiguré en lente procession) ne cassent jamais la belle marche de cette musique. Car ces trois-là élargissent le cercle sans réserve et avec un maximum d’authenticité. Et ce, toujours.
Rob Brown Trio : Unknown Skies (Rogue Art)
Enregistrement : 2010. Edition : 2011
CD : 01/ A Fine Line 02/ Unknown Skies 03/ Bounce Back 04/ The Upshot 05/ Temerity
Luc Bouquet © Le son du grisli
Rob Brown, Daniel Levin, Anthony Braxton, Mikolaj Trzaska, Vanessa Rossetto, Jean-Luc Guionnet, Didier Lasserre...
Rob Brown, Daniel Levin : Natural Disorder (Not Two, 2010)
Deux attitudes président à cette nouvelle rencontre Rob Brown (saxophone alto) / Daniel Levin (violoncelle), datée de novembre 2008. La première les incite à se laisser aller au gré d’une tendresse leur inspirant le minimum (On the Balance, Skywriting) ; la seconde les force à se mesurer avec un à-propos plus convaincant (Put Up of Shut Up, Setting Off, Briar Patch). La seconde attitude l’emportant sur la première, l’écoute de Natural Disorder y gagne en conséquence – retour notamment à Setting Off, sur lequel Levin sape toutes intentions mélodiques de Brown à coups d’archet salvateur.
Paul Hubweber, Philip Zoubek: Archiduc Concert : Dansaert Variations (Emanem, 2010)
Le premier au trombone le second au piano préparé : Paul Hubweber et Philip Zoubek enregistrés à L'Archiduc (Bruxelles) le 2 novembre 2007. Soutenant d’abord les longues notes d’Hubweber, Zoubek le rejoint sur le front et clame à son tour : riche, le vocabulaire qu’il découvre à l’intérieur de son instrument. Le langage est alors fait de trouvailles ravissantes, d’amusantes réactions aux sources sonores extérieures et de longueurs inévitables (conclusion basse de Plafond).
Anthony Braxton, Anne Rhodes : GTM (Synthax) 2003 (Leo, 2010)
En 2003, Anthony Braxton extirpa de son Large Ensemble la chanteuse Anne Rhodes pour enregistrer avec elle GTM (Synthax) 2003. Les deux Compositions (339 et 340) nées de la rencontre diffèrent par leurs principes et leurs qualités. Ainsi, la première s’avère stérile pour mélanger chant, électronique et saxophones, avec une confiance qui empêche que l’on se pose des questions sur la teneur de l’amalgame, tandis que la seconde se donne des airs de danse frivole impliquant les musiciens davantage sans qu’ils parviennent à convaincre pour autant.
Tomasz Szwelnik, Mikolaj Trzaska : Don’t Leave Us Home Alone (Kilogram, 2010)
Pas moins de 19 pièces au programme de Don’t Leave Us Alone de Tomasz Szwelnik (piano preparé) et Mikolaj Trzaska (saxophone alto, clarinette basse). La supplique fait effet, alors on force l’écoute de folies distinctives, ici dans l’attente d’une réaction de la part de l’autre, là dans la surenchère expressionniste (Smoke Was Gathering Under the Eyelids en écoute ci-contre), ailleurs encore dans l’élaboration d’atmosphères ombreuses. A la clarinette, Trzaska emmène l’exercice avec une autorité qui transforme à chaque fois l’échange improvisé en dialogue supérieur (Strokind A Dragon’s Muzzle).
Hwaet : Hwaet (Abrash / Music Appreciation, 2010)
Nouvel élément de l’œuvre hétéroclite de Vanessa Rossetto : rétrospective d’enregistrements réalisés depuis 2007 avec Steven Flato sous le nom de Hwaet. De compositions en improvisations, le duo confectionne en amateurs éclairés des combinaisons de bruits divers (parasites radio, souffles, field recordings, larsens, etc.). Parfois fragile, l’ensemble peut libérer de beaux airs de musique inquiète qui doivent beaucoup au violon espiègle de Rossetto ou au mauvais sort que l’on réserve à l’intervention des voix humaines.
Didier Lasserre, Jean-Luc Guionnet : Out Suite (Entre deux points, 2010)
En formations différemment inspirées par le jazz (Snus et Nuts pour le premier, Return of the New Thing et The Ames Room pour le second), Didier Lasserre et Jean-Luc Guionnet avaient déjà fait de belles choses de leur intérêt pour les virulences. En duo, les voici se mesurant une poignée de minutes durant. Ici, la verve est égale pour ne pas dire habituelle, et la curiosité tient des deux méthodes de conciliation mises en place, efficientes : batterie stimulant d’abord l’implacable jeu d’alto ; même batterie amortissant ensuite toutes rafales jlg sur peaux apaisantes.
William Parker: Petit oiseau (AUM Fidelity - 2008)
Troisième référence de la discographie de ce qu’il est maintenant possible d’appeler le quartette classique de William Parker – là : le saxophoniste et clarinettiste Rob Brown, le trompettiste Lewis Barnes et le percussionniste Hamid Drake –, Petit oiseau en atteste, en plus, les progrès.
Tirées de ses rêves, de sa poésie, voire, d’un idéalisme sur lequel il bâtit son espoir, les compositions de Parker font le terreau idéal à l’entente du quartette sur un post-bop réfléchi (Petit oiseau), une pièce atmosphérique rêveuse (Dust from a Mountain) ou quelques insistances véhémentes profitant de l’inspiration de Brown. En musicien révérant, le contrebassiste rend aussi quelques hommages (au contrebassiste Malachi Favors ou au trompettiste Alan Shorter), se souvient pour avoir compris, retenu, et pouvoir réinventer toujours.
CD: 01/ William Parker Quartet 02/ Talaps Theme 03/ Petit Oiseau 04/ The Golden Bell 05/ Four for Tommy 06/ Malachi’s Mode 07/ Dust From a Mountain 08/ Groove Sweet >>> William Parker - Petit Oiseau - 2008 - AUM Fidelity. Distribution Orkhêstra International.
Matthew Shipp: Right Hemisphere (Rogue Art - 2008)
Prolongeant sa collaboration avec le saxophoniste Rob Brown en quartette – là, trouver aussi le contrebassiste Joe Morris et le batteur Whit Dickey –, Matthew Shipp enregistrait en 2006 Right Hemisphere, disque forcément intuitif, et puis : décisif.
Pour donner dans une noirceur inspirante, Shipp parvient dès le premier titre à éloigner son propos des tentations lyriques qui l’animent habituellement, aidé aussi par la forte présence de Brown, dont l’alto ne cesse de perturber des développements là justement pour cela. Sur Ice, le propos déjà anguleux de Shipp est ainsi interrompu par ses partenaires, qui donnent au pianiste autant d’occasions de chercher à s’en sortir autrement, d’inventer encore, voire : de laisser le champ libre à un trio qui le satisfait au point de lui laisser toute la place.
Une ballade traînante – The Sweet Science, pas à l’abri des effets du doute, elle non plus –, et une conclusion sur grand free peuvent refermer Right Hemisphere, désormais favori au titre de magnum opus de Matthew Shipp.
CD: 01/ Right Hemisphere 02/ You Rang 03/ Bubbles 04/ Ice 05/ Hyperspace 06/ Dice 07/ Incremental 08/ Falling In 09/ The Sweet Science 10/ Lava 11/ Red in Gray >>> Matthew Shipp - Right Hemisphere - 2008 - Rogue Art.
William Parker : Double Sunrise Over Neptune (AUM Fidelity, 2008)
En 2007, au Vision Festival de New York, William Parker emmenait un ensemble de seize musiciens au son des mouvements d’un Double Sunrise Over Neptune plaidant la cause d’une réconciliation universelle à provoquer en musique.
Des musiciens affiliés au jazz (le trompettiste Lewis Barnes, les saxophonistes Rob Brown, Sabir Mateen et Dave Sewelson, le guitariste Joe Morris ou les percussionnistes Gerald Cleaver et Hamid Drake), quelques cordes (dont le violon de Jessica Pavone) et la chanteuse indienne Sangeeta Bandyopadhyay emboîtent ainsi le pas à Parker, qui, intervenant au doso n’goni, laisse la contrebasse aux soins de Shayna Dulberger : chargé d'ouvrir Morning Mantra, pièce appelée à prendre de l’ampleur qui mêle musique classique indienne à des dissonances arabo-andalouses.
Ailleurs, Parker se donne des airs de gnawa et soulève un autre fantasme d’amalgame musical avec une conviction efficace : lyrisme insistant des instruments à vent sur répétitions entêtantes : Lights of Lake George et Neptune’s Mirror, qui enrichissent encore l’exposé altier de musiques du monde réinventées par William Parker, excusant à lui seul des décennies de pauvres tentatives faites par d'autres dans le même domaine.
William Parker, Morning Mantra (extrait). Courtesy of AUM Fidelity.
William Parker : Double Sunrise Over Neptune (AUM Fidelity / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2007. Edition : 2008.
CD : 01/ Morning Mantra 02/ Lights of Lake George 03/ O’Neal’s Bridge 04/ Neptune’s Mirror
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
William Parker: Corn Meal Dance (AUM Fidelity - 2007)
Deuxième album enregistré par William Parker à la tête de son Raining Moon Ensemble, Corn Meal Dance donne à entendre la chanteuse Leena Conquest auprès de musiciens d'ordinaire inspirés : Parker, donc, mais aussi Eri Yamamoto (piano), Rob Brown (saxophone alto), Lewis Barnes (trompette) et Hamid Drake (batterie).
Touchés peut être par un chant qui, pour être apprêté n’en distribue pas moins avec générosité des effets galvaudés et ses manières épaisses, les musiciens ne peuvent pas grand chose pour relever le niveau de l'ensemble - Brown et Barnes capables, même, de céder aux avances clinquantes de phrases rococo. Ici ou là, quand même, le groupe fait mieux, et dessine des impressions plus réussies : Tutsi Orphans ou Old Tears. Les ressources de William Parker sont connues et empêchent de douter qu’il mette bientôt la main sur un essai autrement remarquable, qui saura annuler ce précédent.
CD: 01/ Doctor Yesterday 02/ Tutsi Orphans 03/ Poem for June Jordan 04/ Soledad 05/ Corn Meal Dance 06/ Land Song 07/ Prayers 08/ Old Tears 09/ Gilmore’s Hat
William Parker / Raining On The Moon - Corn Meal Dance - 2007 - AUM Fidelity. Distribution Orkhêstra International.
Rob Brown: Sounds (Clean Feed - 2007)
Aux côtés du violoncelliste Daniel Levin et du percussionniste Satoshi Takeishi, le saxophoniste Rob Brown interroge les capacités de sa pratique ordinairement libérée à répondre à quelques exercices de style.
En rendant d’abord Sounds, composition écrite à l’origine pour les besoins d’une création chorégraphique signée - pour les spécialistes - Nancy Zendora. Partie au son d’un blues discret perturbé par les dépressions free ayant raison de l’alto de Brown (Archaeology), la pièce dérive ensuite au gré de déraillements distillés à un mode latin dévié (Antics) puis d’une improvisation lasse et moins convaincante (Astir).
Ailleurs, le trio déploie un jazz réfléchi, pas effrayé par la reprise d’un thème tibétain – Tibetan Folk Song, bousculée bientôt par une improvisation soutenue – ou imposant la progression leste de Sinew, contraste appuyé à l’ardent Stutter Step.
Réévaluant sa manière de faire, Brown parvient au final à mettre au jour un ouvrage généreux et sophistiqué, pour avoir su tirer de ses exercices d’autres preuves de son habileté.
CD: 01/ Sounds Part I, Archaeology 02/ Sounds Part II, Antics 03/ Sounds Part III, Astir 04/ Stutter Step 05/ Tibetan Folk Song 06/ Sinew 07/ Moment of Pause
Rob Brown - Sounds - 2007 - Clean Feed. Distribution Orkhêstra International.