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Le son du grisli

6 juin 2013

Ivo Perelman : The Edge, Serendipity, The Art of the Duet, The Gift, Living Jelly, The Clairvoyant (Leo, 2012-2013)

Ivo Perelman Expeditives

the edgeIvo Perelman, Matthew Shipp, Michael Bisio : The Edge (Leo Records, 2013)
Sur The Edge, Ivo Perelman, Matthew Shipp et Michael Bisio invitent Whit Dickey (toujours une bonne idée que d’inviter Whit Dickey). Ensemble, entre soupirs et exultations, ils marquent d’un rouge vif des improvisations sans préavis. Soufflent le feu et la braise (magnifique duo ténor-batterie in Fatal Thorns) et alimentent en continu de hautes fièvres. Et gardent au cœur du sujet, le partage et le désir de plonger dans un free brûlant et profondément intemporel.

serendipity

Ivo Perelman, Matthew Shipp, William Parker, Gerald Cleaver : Serendipity (Leo Records, 2013)
Où il faut se méfier de leurs fausses errances, de leur fausse décontraction et de leurs habitudes trop bien respectées-répétées-huilées. Car c’est au moment où l’on s’y attend le moins qu’Ivo Perelman, Matthew Shipp, William Parker et Gerald Cleaver trouvent quelque salvatrice sortie. Et là, creusant la matière et inspectant sa portée, ils dévoilent leur âme, oublient la convulsion facile, interceptent le cri, en désossent le cliché. Oui, free jazz dans le sens où la liberté ne peut leur échapper.

art of the duet

Ivo Perelman, Matthew Shipp : The Art of the Duet (Leo Records, 2013)
Si l’art du duo pouvait être celui de l’éloignement et du rejet des connivences (Duet #06 et Duet #07 pour me faire mentir), ce disque ferait école. Pour Ivo Perelman : le sens inné du lié et du détaché, l’alternance des harmoniques et des ultra-aigus. Pour Matthew Shipp : de noires harmonies et un curieux absentéisme de l’écoute. Et pourtant, à l’arrivée, une incompressible impression de réconciliation et de fraternité. Volume 1 nous dit la jaquette ; ceci nous laissant espérer de nouvelles pistes pour les autres volumes.

the gift

Ivo Perelman, Matthew Shipp, Michael Bisio : The Gift (Leo Records, 2012)
Sur The Gift, Ivo Perelman vagabonde. Désagrège un motif. Met en veilleuse la convulsion pour mieux la chouchouter quelques minutes plus tard.  Sur The Gift, Perelman se remémore quelques souffles de jazz. Pleure des larmes de fiel. Insiste sur la périphérie. Sur The Gift, Matthew Shipp et Michael Bisio puisent dans leurs forces et talents de quoi argumenter le souffle épique du prolifique Brésilien.

living jelly

Ivo Perelman, Joe Morris, Gerald Cleaver : Living Jelly (Leo Records, 2012)
Ici, le saxophoniste donne raison aux spasmes de son ténor. Ici, Joe Morris guitariste curieux et vindicatif, dérange l’harmonie, caresse les contrepoints fédérateurs de son saxophoniste. Ici, Gerald Cleaver envisage chaque plage comme un nouvel envol, choisit la sensibilité la plus juste et la plus appropriée aux errances de ses partenaires inspirés.

the clairvoyant

Ivo Perelman, Matthew Shipp, Whit Dickey : The Clairvoyant (Leo Records, 2012)
Ne laissant à Matthew Shipp qu’un rôle d’accompagnateur zélé – et néanmoins indispensable –, nous retrouvons dans cet enregistrement, intacte et démultipliée, la scintillante verve du saxophoniste. Modulant une poésie presque microtonale ou retrouvant les blessures du free, Ivo Perelman résolutionne le chaos, enrobe la ritournelle de ses visions toxiques. Quant à Whit Dickey, il confirme ce que l’on avait déjà pressenti dans le quartet de David Spencer Ware : il est le batteur idéal pour que se hissent au sommet les plus convulsives clameurs de ses enthousiastes coéquipiers.

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