Charles Gayle : Streets (Northern Spy, 2012)
Prendre tous les disques de Charles Gayle (une bonne trentaine), les réécouter (un plaisir !) et en convenir une bonne fois pour toute : le geste est unique. Hier, aujourd’hui et demain, soyons-en sûrs, il n’y aura aucun recours aux harmonies d’école ou à celles d’une free music s’empêtrant parfois dans sa propre copie. Si peu de saxophonistes à avoir ainsi noirci singulièrement la marge : Ornette et Ayler pour les plus visibles, Giuseppi Logan pour le plus obscur. Alors quand Gayle revient, le choc initial des Raining Fire et autres Homeless refait surface : la virulence, la plainte, l’abandon, l’incantation et l’offrande répondent présents.
Aujourd’hui le contrebassiste Larry Roland (présence et virilité) et le batteur Michael TA Thompson (frappes sèches et coupantes, impulsives jusqu’à en stresser les espaces) font bloc avec le ténor intègre de Gayle. Charles Gayle tel qu’en lui-même : entier et sidérant.
Charles Gayle Trio : Streets (Northern-Spy / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2011. Edition : 2012.
CD : 01/ Compassion I 02/ Compassion II 03/ Glory & Jesus 04/ Streets 05/ March of April 06/ Doxology 07/ Tribulations
Luc Bouquet © Le son du grisli