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Le son du grisli
30 août 2020

Albedo Fantastica : Culvert And Starry Night (An'archives, 2019)

albedo fantastica

C’est un chant fragile qui frôle les rives d’un langage : une voix, puis une autre, portées par un piano qui tangue avant de tempêter, graves suspendus contre un bouquet d’accords brisés. L’enregistrement est une affaire de portage, d’équilibre et aussi de laisser-aller ; elle est celle de Keiko Higuchi et de Sachiko, respectivement entendues sous étiquettes Improvising Beings et Utech.

albedo grisli

Est-ce par ce qu’il sera souvent difficile à l’auditeur de faire la part entre les interventions des deux musiciennes que celles-ci ont pris le nom d’Albedo Fantastica pour jouer ensemble ? L’écoute n’en dira rien, faisant « simplement » état d’une expression partagée, qui passe de séquences mélodiques en récréations déconcertantes. Ainsi le piano peut-il entamer une berceuse lasse, qu’une voix inquiète dévergonde bientôt ; les percussions invitent ailleurs au brouhaha, qu’un mélodica ou une flûte percera ; le lyrisme du clavier, quant à lui, aura maille à partir avec l’électronique.

Il faudra écouter plusieurs fois Culvert And Starry Night : car les spectres – ceux des sorcières de Mcbeth ? : « Redoublons, redoublons de travail et de soins : / Feu, brûle ; et chaudière, bouillonne » – que Keiko Higuchi et Sachiko agitent le long de leur belle dispute ne se laisseront pas entendre deux fois de la même manière. 

Albedo Fantastica : Culvert And Starry Night
An'archives
Edition : 2019
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

Cette chronique est extraite du cinquième numéro du son du grisli papier. 

Image of le son du grisli #5 [revue]

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