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Le son du grisli
14 avril 2024

Stefan Neville, Greg Malcolm : Don't Drown

 

Certes, le son du grisli n'est plus, mais quoi ? De temps à autre, le son du zombie vous rappellera à son bon souvenir. 

 

C’est toujours un plaisir de déchiffrer une pochette de disques Okraina, d’autant plus lorsque les noms qui y sont inscrits sont ceux de Stefan Neville (multiinstrumentiste polyactif, notamment en Pumice) et de Greg Malcolm (guitariste entendu avec Bruce Russell, mais aussi Toshimaru Nakamura, Tetuzi Akiyama… quand il n’enregistre pas en solo, comme récemment encore sur Just Like Him). Ici, pas d’improvisations mais une poignée d’airs « traditionnels » qui semblent avoir été mâchés et remâchés avant d’avoir été enregistrés sur deux pistes en 2019 et 2020.

 

Ayant sonné trompettes, Neville entame sur la guitare chuintante de Malcolm la ritournelle de Cluck Old Hen : l’exercice rappelle un peu les premiers Tom Waits, que balayera bientôt une étonnante suite de fantaisies : entraînante Karusell Music, aérienne Hardiman the Fiddler, rebetikante Glendi Ke Hords – Serviko

 

 

D’autres airs vous empoignent même : dans la simplicité apparente d’un refrain de Tin Pan Alley (My Mothers Eyes, que Malcolm chante cette fois, cordant des liens avec le Charlie Haden de Wayfaring Stranger), la lente disparition des quelques notes d’une ballade tourbée (Elizabeth Kelly’s Delight) ou l’interprétation à l’arrache d’une fâcheuse danse (Zwiefacher), Neville et Malcolm font entendre un art de la reprise qui tient de l’enlèvement.

 

Dans un petit texte, c’est Bruce Russell en personne qui vous conseille l’écoute de Don’t Drown. Sorti de ce cabaret des antipodes dont les airs auraient mis des années à nous parvenir, transformés à loisir par les avaries du voyage, on dira comme lui avant d'y retourner. 

 

 

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