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Le son du grisli
13 novembre 2009

Daniel Caux : Le silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe (Editions de l’éclat, 2009)

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Loin des dogmes et des poses, Daniel Caux aura travaillé sa vie durant à un œuvre d’amoureux de musique plutôt que de critique, d’honnête promoteur plutôt que de producteur intéressé. Recueil d’articles et d’interviews publiés (dans L’Art Vivant, Musique en jeu, Diapason, Art Press ou encore Le Monde) ou inédits, Le silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe atteste de l’immense tâche accomplie.

Celle d’un défricheur de première importance, donc, qui tenait à ce que d’autres aillent entendre – assuré qu’il était que ceux-là pouvaient écouter aussi bien que lui – des « Music of Changes » qui trouvèrent sous sa plume les mots assez justes pour être enfin partagées. Au nombre des sujets abordés dans le livre : John Cage, avant toutes choses, puis Minimalistes qu’il aimait appeler « répétitifs » (LaMonte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Charlemagne Palestine) ; compositeurs aux intérêts divers (Cornelius Cardew ou Glenn Branca, Gavin Bryars ou John Adams) : musiciens de jazz épris de libertés (Albert Ayler, Sunny Murray, Sun Ra, Milford Graves) ; trois femmes sinon rien (Meredith Monk, Laurie Anderson, Nina Hagen) ; excentriques éternels (Alkan, Leon Thermin, Moondog) ; enfin, musiciens obnibulés par l'électronique (Luc Ferrari, Eliane Radigue, Iannis Xenakis).

La liste est bien sûr incomplète, et il faudra au lecteur de la chronique, s’il veut la compléter, aller voir dans le livre et le disque qui l’accompagne – émission de l’Atelier de Création Radiophonique tirant le portrait de Daniel Caux sous forme d’abécédaire. Là, entendre celui-ci défendre encore Oum Kalsoum ou Urban Sax et s’interroger en compagnie de Luc Ferrari sur la nature oubliée d’un son enregistré, tous deux laissant entendre ici leur plaisir évident. Indispensable.

Daniel Caux : Le silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe (Editions de l’éclat / Orkhêstra International)
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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