Rishin Singh : Three Weevils (Avant Whatever, 2013) / Ulrich Krieger : Up & Down 23 (B-Boim, 2009)
Partenaire de Jim Denley et Sam Pettigrew dans le projet Embedded ou intervenant auprès de Jason Kahn sur Open Space, Rishin Singh dit « essayer de ne pas imposer son propre son aux sons qui l'environnent ». Three Weevils, enregistrement solo que publie aujourd'hui Avant Whatever, brouille pourtant les cartes.
En guise de repère, reste alors le son d'une corne de brume (le trombone de Singh, en vérité) arrivant d'un lointain dont les vagues conservent une mystérieuse force de chant : c'est Ablute, et un peu plus de trois minutes. Au-delà, ce sera le vacarme d'une rafale de grisailles dont l'intensité n'aménage le moindre espace à la musique : c'est Kambah, sur six minutes et demi.
Entre les deux plages, vingt minutes durant, Vinyl joue de craquements attendus sur lesquels se poseront, délicates et à distance, de longues notes de trombone. L'art est patient et l'épreuve habile, qui rappelle, à un autre instrument, le passage d'Ulrich Krieger chez B-Boim (Up & Down 23) et engage l'auditeur à en apprendre davantage sur ce trombone des antipodes.
EN ECOUTE >>> Trois extraits
Rishin Singh : Three Weevils (Avant Whatever)
Edition : 2013.
CD : 01/ Ablute 02/ Vinyl 03/ Kambah
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Enregistré en janvier 2005, Up & Down 23 donne à entendre Ulrich Krieger prendre un peu de distance avec le minimalisme qui l'a beaucoup occupé. Etonnant passage de relais entre notes de (jusqu'à quatre) saxophones soprano qui font cas de silence et d'harmonie, la longue pièce installe une polyphonie défaite capable d'insistances autant que d'abandons. Le livret avait prévenu : « This is instrumental electronic music ». Les réécoutes attestent quant à elles : une référence dans le domaine.
Ulrich Krieger : Up & Down 23 (B-Boim)
Enregistrement : 2005. Edition : 2009.
CD : 01/ Up & Down 23
Guillaume Belhomme © Le son du grisli