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Le son du grisli
13 mai 2010

Albert Ayler, Témoignages sur un Holy Ghost (Le mot et le reste, 2010)

grislighost

Ascension d'Albert Ayler ou l'Annonce faite au lecteur. Après avoir collecté et publié des témoignages concernant John Coltrane ou Miles Davis, Frank Médioni en rassemblait d’autres traitant du cas Albert Ayler. Ci-après, quelques noms choisis partialement parmi ceux d'une centaine d’intervenants : Amira Baraka, Jacques Bisceglia, Peter Brötzmann, Roy Campbell, Daniel Caux, Alain Corneau, Paul Dunmall, Mats Gustafsson, Steve Lacy, Daunik Lazro, Joëlle Léandre, Joe McPhee, Thurston Moore, Sunny Murray, Evan Parker, William Parker, Ivo Perelman, Barre Phillips, Sam Rivers, Philippe Robert, Cecil Taylor, John Tchicai, Ken Vandermark, Val Wilmer, Carlos Zingaro. Ci-après, un conseil : la lecture de 200 pages essentielles à retrouver en boîte Holy Ghost. Ci-dessous, l'apparition grisli-ghost ou contribution-maison (grisli-grotte) à trouver dans le livre en question :   

Albert « No Name » Ayler. La présence d’Albert Ayler, résumée en un cri et dans l’absence à suivre : le manque, bientôt, puis l’impression du fantôme tapi derrière ; la perte, ensuite, que l’on imagine irréversible : celle de « Ghosts » et d’« Angels », bataillon de figures troubles rangées sous une même bannière : « No Name » ; le vide, enfin, qu’il est inévitable de combler avant la prochaine plainte haute à dire sa vérité. En guise de subterfuge, la mélodie rassurante ne tient jamais longtemps : « What a Wonderful World » capable de faire croire à qui voudrait l’entendre que l’évidence est sous ses yeux quand il n’est rien de moins accessible, justement, que l’évidence. La mélodie légère, toujours ça de gâchée : George Russell et Don Cherry interprétant « You Are My Sunshine » à Coblence avec pertes et fracas, parce qu’il n’est pas possible de mentir plus longtemps en chanson. L’heure, d’être à la vérité, aussi noire soit-elle ? Des cris, encore, mais de plus en plus timides, avant d’en revenir aux illusions de coutume ; simplement parce qu’il sera toujours possible de faire croire en chanson. Rassurant comme les précédents et comme devront l’être les prochains, un autre jour se lève : non pas sur le cri attendu – « No Name » affranchi qui faisait déjà redouter l’absence à suivre –, mais au son de facilités capables de rassembler, faisant le tronc commun d’une association vertueuse qui, paissant et paressant, préférera toujours la célébration du gouffre à d’accablantes preuves de vérité. Or, en douce, la prochaine plainte approche déjà, qui saura se souvenir.

Franck Médioni (sous la direction de), Albert Ayler, Témoignages sur un Holy Ghost (Le mot et le reste)
Edition : Mai 2010.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

Commentaires
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