Mike Pride : Drummer's Corpse / Mike Pride's From Bacteria To Boys : Birthing Days (AUM Fidelity, 2013)
La mort déborde de Drummer’s Corpse. Il y a d’abord ces glas qui ouvrent le bal. L’agonie n’est alors plus très loin qui éclate quand une armada de batteurs-percussionnistes (Mike Pride, Oran Canfield, Russell Greenberg, Eivind Opsvik, John McLellan, Chris Welcome, Yuko Tonohira, Bobby Previte, Ches Smith, Tyshawn Sorey, Marissa Perel, Fritz Welch) martèle une bronca héroïque (on se croirait chez Branca). De ce sarcophage sonique s’extraient et s’incrustent cris, râles, torsions. La vibration est continue, le drone est d’acier, l’issue ne pourra être que fatale.
Tout aussi mortifère et gangrénée est Some Will Die Animals. Une guitare se fait koto, une contrebasse sirote puis s’emmourache du drame, des toms viennent fracasser des dialogues empilés (on se croirait chez Godard). Le lugubre n’en finit pas de frapper à nos oreilles.
En totale opposition à Drummer’s Corpse et inspiré par la naissance du premier fils de Mike Pride, Birthing Days joue la carte de la complexité rythmique, du vertige, du tournis. Seule une ballade (Lullaby for Charlie) vient calmer ce déluge irraisonné. Du jazz, de l’improvisation, de la fusion poussiéreuse et, toujours, une manie à jouer de l’insaisissable. Des retournements de situation(s) à l’exercice de style, il n’y a qu’un pas. Et malgré les interventions musclées et souvent inspirées de Jon Irabagon et d’Alexis Marcelo, la machine tourne à vide.
Mike Pride : Drummer’s Corpse (Aum Fidelity / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ Drummer’s Corpse 02/ Some Will Die Animals
Luc Bouquet © Le son du grisli
Mike Pride's From Bacteria to Boys : Birthing Days (Aum Fidelity / Orkhêstra Intenational)
Enregistrement : 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ 79 Beatdowns of Infinite Justice, the 02/ Birthing Days 03/ Marcel’s Hat 04/ Brestwerp 05/ Lullaby for Charlie 06/ CLAP 07/ Fuller Place 08/ Pass the Zone 09/ Occupied Man 10/ Motion
Luc Bouquet © Le son du grisli