Klaus Filip, Dafne Vicente-Sandoval : Remoto (Potlatch, 2013)
Son goût pour le duo (Malfatti, Nakamura, Veliotis, et Blechmann en Taus), poussait récemment Klaus Filip jusqu’en bord de cuvette – le basson est celui de Dafne Vicente-Sandoval.
Lorsqu’ils ne font pas acte de Remoto (soit : s’éloignent l’un de l’autre et aussi de l’auditeur) pour, en silence, reprendre leurs esprits, les musiciens l’imaginent tout autre, dessinant des parallèles dont la proximité fait naître des sonorités surprenantes. Au jeu des fréquences, larsens et graves opposés (Clair et Obscur dont se chargent à tour de rôle ondes sinus et basson), brise et haleine croisées, révèlent un paysage d’où la musique émane, insaisissable et prégnante : les bruissements y sont rivaux quand les drones refusent l’amalgame.
Serait-ce en présence de que Filip brillerait particulièrement ? Revoir – refaire, voire – l’espace à coups d’ondes portées qu’un instrument plus conventionnel modifiera à force de mesure concurrente ? Alors, Remoto serait un très bel exemple de ce que la méthode peut « donner ».
Klaus Filip, Dafne Vicente-Sandoval : Remoto (Potlatch / Souffle Continu)
Edition : 27 avril & 12 août 2013. Edition : 2013.
CD : 01/ Clauir 02/ Obscur
Guillaume Belhomme © Le son du grisli