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Le son du grisli
30 janvier 2017

Jonas Kocher & Joke Lanz à Nantes, le 27 janvier 2017

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Certes Jonas Kocher et Joke Lanz n’ont pas la même histoire mais, en termes d’improvisation, ils peuvent aujourd’hui faire front commun. Née en 2015 (cinq dates), leur association donna un concert l’année suivante à Berlin et puis sept autres ces jours-derniers en Belgique et en France. A Nantes, le duo était programmé au Blockhaus DY10, petit endroit dont la politique est de donner à entendre toutes sortes de musiques contre une participation tenant du symbole – deux impératifs qui fidélisent un public nombreux (pour la surface) et jeune en plus, c’est à dire : pas encore rompu aux us et coutumes de la « gestuelle free » ou du « noise entendu ».

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De quoi inspirer autrement les deux musiciens en leur faisant en plus oublier, ne serait-ce que le temps de leur prestation, ô combien de barbus circonspects... C’est donc un coup d’élastique qui claque et met le duo en branle : aux platines, Lanz décoche ses premiers sons ; à l’accordéon, Kocher semble s’échauffer un peu. Est-ce par ce qu’il est debout et sur ressorts que le premier semble mener la danse ? Est-ce par ce qu’il est assis et à l’écoute que le second lui emboîte le pas avec une perspicacité confondante ?  

Car bientôt – si ce n’est lorsque Kocher opère un retour exclusif à son instrument le temps d’étendre quelques graves ou de filer une suite d’aigus fragiles qui pourrait être estampillée Wandelweiser si elle ne trouvait son compte dans la courte durée – on ne fera plus forcément la distinction entre les trouvailles de l’un et les réactions de l’autre. Les rôles, d’ailleurs, pourront être inversés : torsions et contorsions partagées propulseront alors avec exubérance éclats et hoquets, collages et pliages, clins d’œil et même coups d’esbroufe assumés. Sur le porte-vinyles de Lanz, il y avait de quoi surprendre Kocher quand le soufflet de celui-ci s’est avéré prompt en plus d’être fertile. Le produit de la rencontre – non pas la somme, d’autant qu’au sortir du concert les musiciens peineront à s’accorder sur leur souvenir préféré : Nantes ou Amiens ? – est en conséquence enthousiasmant. On s'en rendra compte bientôt sur disque, semble-t-il, puisque le duo a profité de son passage au Havre (ci-dessous, un extrait du concert) pour entrer en studio... 



Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Dessin (une) : Nantes, l'aventure d'une île, éditions Autrement.

guillaume belhomme daniel menche d'entre les morts

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