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Le son du grisli
9 juin 2011

William Hooker, Thomas Chapin : Crossing Points (NoBusiness, 2011)

grislipoints

Crossing Points est l’enregistrement d’un concert donné en 1992 par William Hooker et Thomas Chapin à la 9th Street Gallery de New York (gérance : Jerome Cooper). De quoi remplir quatre faces de 33 tours (NoBusiness publiant néanmoins le même enregistrement sur CD) : The Subway sur les deux premières, Addiction to Sound et The Underground Dead sur les deux autres.

On sait la véhémence qui anime Hooker : efficiente en lofts d’abord mais consignée sur disques bien plus tard. On sait aussi le manque de Chapin, saxophoniste abrasif instruit par Jackie McLean. Ainsi les musiciens étaient faits pour s’entendre. Dans l’urgence, ils lancent The Subway : la frappe est détonante et pique Chapin au vif, qui, en réaction, déclame et développe hors d’haleine un expressionnisme cursif d’une rare teneur.

En tremblant encore, Hooker et Chapin sonnent l’heure d’une confrontation nette, quelques tambours martiaux ayant bien vite chassé la valse défaite qui ouvre Addiction to Sound. L’attachement du duo au free jazz des origines est patent, mais l’originalité qu’il parvient à glisser au creux de ses références étonne. Comme un retard qu’il faudrait rattraper : le retour-arrière effectué à vitesse effrénée : les trente ans de retard d’Addiction to Sound et The Underground Dead changés alors en décalage de peu, voire de rien. A tel point que Crossing Points, enregistré il a y près d’une dizaine d’années, en deviendrait une référence d’un free jazz qu’on réactualise sans cesse – plus souvent « mal » que « bien », redisons-le.

William Hooker, Thomas Chapin : Crossing Points (NoBusiness)
Enregistrement : 30 mai 1992. Edition : 2011.
LP : A01/ The Wubway (Part 1) A02/ The Subway (Part 2) B01/ Addiction to Sound B02/ The Underground Dead
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

Commentaires
J
Un disque, double-LP, à écouter en boucles et à se procurer urgemment. Thomas Chapin nous manque. Trop peu encore connaissent l'immesne William Hooker, d'ailleurs proche de Sonic Youth (mais c'est accessoire), Thurston Moore lui ayant produit, si je me souviens bien, un solo sur Ecstatic Peace (comme il le fit avec Arthur Doyle et d'autres géants du même genre).
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