Marcio Mattos : SOL[os] (Emanem, 2015)
Seul, au soleil, le violoncelliste Marcio Mattos augmente ici (dix improvisations enregistrées entre la fin des années 1990 et 2010) son instrument d’un peu d’électronique, voire l’abandonne pour une contrebasse (instrument qu’il a découvert par le jazz).
A chaque fois, c’est pour envisager la corde – ses résistances et ses tensions – d’une autre façon : glissandi répétés ou graves attrapés à pleine main sur contrebasse, arpèges rapides en déroute, râles récoltés à l’archet, résonances d’une sculpture de cordes qui vibre, réduction d’instrument… C’est donc un art (de l’instrument) qui profite d’un autre, celui d’un discours « esthétique » toujours rafraîchi.
Quant à l’électronique, elle agit chez Mattos comme rarement chez d’autres improvisateurs, puisqu’elle tient en effet sa pratique instrumentale au secret quand, en concert (Prominence enregistré à Londres le 18 mai 2010), elle ne l’invite pas à un jeu de redites et d’accentuations (encore) autrement éloquent. Autour du soleil promis, c’est ainsi une éruption ou une éclipse, spectacles l’un comme l’autre saisissants.
Marcio Mattis : SOL[os] (Emanem / Orkhêstra International)
Enregistrement : Fin des années 1990- 2010. Edition : 2015.
CD : 01/ Sunsquake 02/ Filaments of Imagination 03/ Convections 04/ The Diamond Ring 05/ Bailey’s Beads 06/ Saros 126 07/ Faculae 08/ Spicules 09/ Solwind 10/ Prominence
Guillaume Belhomme © Le son du grisli