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Le son du grisli
ldp
1 mars 2016

LDP 2015 : Carnet de route #44

ldp 2015 44

C'est à Poitiers qu'Urs Leimgruber, Jacques Demierre et, malheureusement par procuration, Barre Phillips, terminaient l'année 2015 et, avec elle, Listening, longue tournée qui chanta les quinze ans de leur trio, ldp. Si les quarante-quatre stations de leur odyssée peuvent être lues et relues au son du grisli, leur carnet de route polyglotte paraîtra, dans une édition revue voire corrigée, en avril aux éditions Lenka lente  – le livre peut d'ores et déjà être précommandé à cette adresse. Merci à Urs Leimgruber, Jacques Demierre et Barre Phillips, et longue vie au trio ldp dont nous ne manquerons pas de fêter les 20 ans en 2020 !

11 décembre, Poitiers
Carré Bleu

“Hey guys – Operation & everything going fine. I’m still in the hospital but hopefully will get out tomorrow, XOXOX“... “Good boy, Barre. We are with you to play the final concert!“
Love, Urs... “Yes, yes – Waves of sound!”
Heute ist Barre im Spital in Toulon, ihm sind die Lymphknoten am Hals operiert worden.
Wir sind froh, dass die Intervention offensichtlich gut verlaufen ist. Die Stimmung im Saal steigert sich. Es kommen viele junge und alte Leute – Liebhaber der freien Improvisation. Einige kommen von weit her, eineinhalb Stunden Fahrtzeit zum Konzert Jazz à Poitiers Carré Bleu ist ein langer Weg. Der historische Ort für Jazz und improvisierte Musik wurde vor siebzehn Jahren von Bernard Prouteau gegründet und anschließend von Matthieu Périnaud und seinem Team weitergeführt.
« Jazz à Poitiers. Jazz donc, mais pas que. Ou en tout cas dans ses formes les plus contemporaines. Ce qui s’invente aujourd’hui dans les champs jazzistiques et ses nombreux affluents. Mais aussi, et surtout, musiques improvisées. Et toutes les esthétiques connexes qu’une telle pratique peut irriguer. Free, noise, contemporain, rock, électro... Et au-delà des étiquettes, la volonté depuis 1997 de présenter au public des artistes et des pratiques trop souvent boudés par les médias. Soyez curieux ! »
Ich beginne aus dem Nichts und spiele geräuschhaft das Sopran. Kontinuierlich in und out.
Multiphonisch und rhythmisch abstrakt, mit Luft gegen den Ton, flatternd und mit Slaps, hoch und tief, lang und kurz, leise und laut, hart und weich und mit natürlichen feedbacks... die Improvisation entsteht, indem sie entsteht. Ein Bogen von fünfzehn Minuten, solo.
Jacques schließt an. Heute steht ihm ein Steinway & Sons, D, 501760 zur Verfügung. Sheets, waves and beats of sound auf der Klaviatur, sowie im Innern des Instruments. Er spielt mit seinen Händen auf den Tasten und mit den Saiten im Innern des langen Flügels extensive Glissandi. Klänge werden zum Objekt. Sein Spiel ist extrem dynamisch, rhythmisch, atonal, eruptiv und grenzenlos. Es spielt ein ganzes Orchester, kraftvoll und radikal. Am Schluss spielt er plötzlich eine kurze Melodie, dann folgt Stille – und ein tiefer, dumpfer Ton klingt aus... Barre solo, auf Video aufgenommen in der Chapel St. Philomène, erzählt, wie er als Kind den Klang und den Raum für Freiheit entdeckte, wie er den Kontrabass kennenlernte und wie Musik zu seinem Lebensinhalt wurde. Anschließend folgt ein Ausschnitt von einem Solokonzert im Porgy & Bess in Wien. Zum Schluss beginnen Jacques und ich, während eines längeren crossfade zusammen mit Barre und im Geist des Trios zu spielen, extensiv bis zum Ausklang.
Das Konzert im Carré Bleu ist unser letztes der Jubiläums-Tour. Wir blicken und hören auf ein ereignisvolles Jahr zurück. Das lange Stück ohne Anfang ist noch lange nicht zu Ende.
U.L.

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En solo ce soir, pour un temps, face à un STEINWAY & SONS, un STEINWAY & SONS modèle D plus précisément, arborant le numéro 501760. En solo et jouant le dernier piano à queue du dernier concert de la tournée LISTENING : fin du Carnet de route – nous le savions, le cadre avait été donné – mais continuation intense et intime du ldp spirit. Pour autant, pas de grand soir révolutionnaire, presque rien de spécial, ou plutôt, au contraire, je dirais que tout est spécial, comme à chaque fois où la balle est remise en jeu et où l'urgence de l'expérience nous engage ensuite à réfléchir et à préciser notre pensée. En solo, justement, chaque moment de jeu relève de l'exception et est remarquable d'unicité. En solo, à chaque instant joué, le rapport entre l'action sonore et celui ou celle qui la produit se trouve modifié. En solo, toujours, à chaque performance est questionnée la connaissance de la situation qu'offre la pratique du sonore. Il faut sans cesse préciser son propre geste, le rythmer, lui trouver sa propre économie, en solo, afin d'épouser le flux des modifications continuelles. Tout comme la perception de la vie elle-même que chacun aiguise et épure en voulant unifier les différents chemins, ceux du corps et de l'esprit confondus, conduisant les actions sonores. En solo, enfin, pour donner corps aux sons, manière de recréer le monde à petite échelle, la division et l'éparpillement sont évités et, au moment de jouer, il y a actualisation, dans un mouvement unificateur, de ce qui devient forme de la réalité. Et c'est de l'intérieur, dans l'action même et dans une circulation corporelle recomposée et naturellement agissante, que jaillissent spontanément les sons.
J.D.

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Photos : Jacques Demierre

> LIRE L’INTÉGRALITÉ DU CARNET DE ROUTE

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