Mesa of the Lost Women : Les tables noires (Specific, 2020)
Quand on connaît (sans pour autant avoir terminé de le soupçonner) l’instrumentarium hybride d’Yves Botz, on n’est pas étonné d’apprendre que ses compagnons en Mesa of the Lost Women, Christophe Sorro et Florian Schall, sont respectivement au « metal » et au « glaire » en plus d’être à la batterie et au chant.
Sur son deuxième album (le premier, I Remember How Free We Were, datait de 2011 et ne donnait pas encore à entendre Schall mais Junko, en invitée), le trio improvise, fait tourner des tables – six, forcément noires – puis les renverse. La couleur choisie n’empêchant pas les contrastes, le vinyle compose de provocations en chambardements des chansons mues par quelle injonction et des plages instrumentales douées d’emportement.
Dans un bruit de ferraille ou sur un retour d’ampli, Mesa of the Lost Women conserve un équilibre qu’on ne dira pas savant mais sachant : son free – dans le premier volume d’Agitation Frite, Botz évoque Arthur Doyle auprès de Philippe Robert en amateur sidéré : Cette manière d’épuiser interminablement un son me sidère. Variations du corps totalement instrumentalisé sur une sonorité. –, sa noise et (quoi ?) sa mystérieuse chanson de geste.
Mesa of the Lost Women : Les tables noires
Specific
Edition : 2020.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli