DinahBird : A Box of 78s (Gruenrekorder, 2014)
Tiens, les deux faces ne marchent pas de la même façon, même si elles sont toutes les deux remplies de sons qui « auraient » fait le voyage jusqu’à nous (c.a.d. sur ce vinyle) dans une valise – je renvoie le lecteur intéressé par les explications aux explications données par l'artiste sonore DinahBird sur le site du label Gruënrekorder).
Donc donc… Quand on pose le diamant sur A, il sautille un peu (parfois beaucoup) et choisit lui-même le sillon sur-lequel il va looper (= répéter un son en boucle, soit quelques secondes d’un tinetement, un bout d’opéra, deux ou trois secondes de violon, un autre bout d’opéra, etc. etc.). Oui, lecteur, c’est une boucle. Sans fin (comme ma chronique s’il ne tenait qu’à moi, c’est que j’en ai sous le pied). Une boucle qui pourrait tourner pour toujours. Et il y en a plusieurs, des boucles, mais nous n’avons qu’un, nous, « toujours ». Il faut donc choisir, se poster red d’équerre sur une chaise à côté de la platine, écouter quelques secondes et choisir un autre sillon (il ne faudrait pas que le diamant nous refasse le coup du « c’est moi qui choisit »).
En face B, la lecture est classique : une rivière coule (merveilleuse rivière et eau à jamais reliée aux forces de la nature qui chantent…) un homme nous raconte une histoire, et il nous donne les clefs pour comprendre le concept de la chose vinylesque. C’est malgré tout un peu dommage, parce que le disque perd de sa poésie, et de sa bizarrerie (toute liquide qu'elle est). La galette a donc quitté le monde de l’art pour celui de la production discographique. La transformation s’est-elle faite dans une valise ?
DinahBird : A Box of 78s (Gruenrekorder)
Edition : 2014.
LP : A Box of 78s
Pierre Cécile © Le son du grisli