Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le son du grisli
noise
25 décembre 2011

Talweg : Substance Mort / Hate Supreme (Up Against the Wall, Morthefuckers!, 2011)

talweg_substance_mort_hate_supreme

Le Myspace de Talweg est une boutique obscure où l’on trouve de quoi souffler en quelques secondes un immeuble de treize étages. Un petit bout de femme (Erle, à la voix) et un gaillard (Fels, à la batterie) l’animent de leurs échanges corsés. De temps en temps, ils proposent au visiteur d’assister à une représentation de telle ou telle pièce de leur théâtre de la cruauté. Ca peut-être Substance Mort ou Hate Supreme.

Comme Coltrane a chanté l’amour, Talweg crache la haine – c’est bien ce qu’il faut comprendre ? Les disques du duo paraissent sous étiquette « Up Against the Wall, Motherfuckers! » : on est en plein dans le sujet. Dans son micro Erle crie cinq minutes pendant que Fels martèle sa batterie. Ce mur du son est impressionnant et remplace l’immeuble dont je parlais plus haut – c’est un terrible Ground Zero rebaptisé (si je puis dire) Hate Supreme.

Substance Mort, c’est encore autre chose. On assiste à un combat sans merci entre un minotaure enchaîné et un bourreau qui au bout de ses baguettes a disposé des tisons. Au début, le minotaure semble en appeler à son père mais trouve finalement les ressources qui lui vaudront d’être délivré. La bête se fait séductrice (Erle, qui en endosse le rôle, tire des notes aigues qui conviendraient aux sirènes ou joue la petite fille perdue en forêt) et son bourreau (fourbe qui se donne des airs d’exorciste) n’a d’autre choix que de l’exciter encore un peu plus. Les cris qui en sortent sont jubilatoires pour l’un et définitifs pour l’autre. Pour nous, ils sont définitifs et jubilatoires tout à la fois !

Talweg : Hate Supreme / Substance Mort (Up Against the Wall, Motherfuckers! / Metamkine)
Edition : 2011. CD-R.
Pierre Cécile © Le son du grisli

Newsletter