Francisco López : Untitled #275 (Unsounds, 2011) / Untitled (2009) (Baskaru, 2011) / Elektra Bidasoa (Ferns / Audiolab, 2011)
Pour une fois, Francisco López se laisse accompagner. Il se fait devancer même, puisqu’il est ici l’auteur des compositions que le pianiste Reinier van Houdt interprète. Le livret note tout de même que le compositeur joue aussi, du « live multi-channel immersive system » pour être précis.
Comparé aux travaux récents de López, Untitled #275 apparaît comme une œuvre minimaliste. Un marteau frappe la corde qui lui est associée, encore et encore, rapidement, puis stoppe. Un mini accord succède à cette note qui n’en pouvait plus. Lui aussi est répété. Le métronome repart de plus belle, un couple de notes suit sa cadence, et d’autres accords apaisent le tout. C’est pop et contemporain à la fois (en d’autres termes : minimaliste !).
Dans un second temps, la frappe dure reprend, des cordes subissent des chocs et pleurent dans leur cage de bois et d’acier. On dirait que Reinier Van Houdt a du mal à arrêter la mécanique infernale qu’il a lancée. Et en effet, c’est trop tard : les habitudes noises ont repris, les sons peuvent être triturés, un chantier ouvre et nécessite l’action concomitante de dix marteaux piqueurs. Jusqu’à ce que tout s’endorme sur une note grave. Tout ça est beau comme du López.
Francisco López: Untitled #275 (Unsounds / Metamkine)
Enregistrement : 2009-2011. Edition : 2011.
CD : 01/ Movement 1 02/
Pierre Cécile © Le son du grisli
L’imprimé joint avec le disque ne dit pas si Untitled (2009) est un projet cohérent ou une compilation de morceaux inédits (de restes ?) assemblés de drôle de façon. Si l’on mise sur la deuxième possibilité, on regrette que ces deux CD n’en soient pas qu’un et un seul, que l’on aurait salué pour son Untitled #231 composé à partir d’enregistrements de Phill Niblock ou son Untitled #232 grouillant. Il se serait surtout passé de ces remplissages atmosphériques sans couleur et de ces ronflements inopérants…
Francisco López : Untitled (2009) (Baskaru)
Edition : 2011.
2 CD : CD1 : 01/ Untitled #220 02/ Untitled #225 03/ Untitled 234 04/ Untitled #222 05/ Untitled #233 06/ Untitled #240 07/ Untitled #231 – CD2: 01/ Untitled #239 02/ Untitled #221 03/ Untitled #232 04/ Untitled #238 05/ Untitled #235 06/ Untitled #223
Tout comme Xabier Erkizia, Francisco López a enregistré des sons près de quatre centrales proches de la rivière Bidasoa au Pays basque. Sur Elektra Bidasoa, les deux hommes retranscrivent ces bruits de machines, de scies, de champ électrique et d’eau qui court. Lopez concocte des nuées musicales abstraites et Erkizia des compositions plus tendues et hétéroclites.Cette différence fait la force d’Elektra Bidasoa.
Francisco López, Xabier Erkizia : Elektra Bidasoa (Ferns Recordings)
Edition : 2011.
CD : 01-02/ Francisco López : Untitled #266 / Untitled #267 03-04/ Xabier Erkizia : Elektra Navasturen / Bidasoa, Presak
Pierre Cécile © Le son du grisli