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Le son du grisli

25 janvier 2010

John Zorn : Femina (Tzadik, 2009)

feminisli

C’est très simple : en trente-cinq minutes, John Zorn rend hommage à cinquante-deux femmes (parmi elles ; Frida Kahlo, Xu Feng, Simone de Beauvoir, Yoko Ono, Hannah Arendt, Louise Bourgeois, Susan Sontag, Marguerite Duras), le tout étant tout interprété par un sextet exclusivement féminin (Jennifer Choi, Okkyung Lee, Carol Emmanuel, Sylvie Courvoisier, Shayne Dunkelman, Ikue Mori + Laurie Anderson en special guest).

Pour ce faire, il renoue avec ses game pieces ; les cartes et signaux qu’il manipule permettant que se lovent dans chaque pièce improvisation et composition. Mais on est très loin des zapping frénétiques des différentes versions de Cobra et c’est plutôt du côté des sobres mélodies du Godard/Spillane qu’il faut aller chercher. Mais si elles étaient parfois dissimulées voici trente ans, elles éclatent au grand jour aujourd’hui. Chaque pièce débute par un effet zapping souvent à la charge des electronics d’Ikue Mori. Puis s’engagent mélodies ou arpèges joués à l’unisson par la harpe et le piano : le violon et le violoncelle se partageant, ensuite, le rôle de soliste.

Ici, Zorn prend le temps de laisser ses partenaires développer ambiances et atmosphères. On pense parfois à Glass ou à Satie. Soit un Zorn presque apaisé et si peu chaotique qu’il risque de décevoir quelques-uns de ses fans les plus radicaux. En bonus : un  superbe un livret-portfolio des photographies de l’artiste allemande Kiki Smith.


John Zorn, Femina IV. Courtesy of Orkhêstra International.

John Zorn : Femina (Tzadik/ Orkhêstra International)
Enregistrement : 2008. Edition : 2009
CD : 01/ I/ II 03/ III 04/ IV
Luc Bouquet © Le son du grisli

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