Lee Gamble : Join Extensions (Entr'acte, 2009)
Lee Gamble élabore des vignettes abrasives et mouvantes en usant de différentes techniques de synthèse digitale à l’ordinateur. Si, selon le musicien, certains des morceaux résultent « d’opérations chaotiques et improvisées » et d’autres de choix compositionnels rigoureux, il est difficile pour l’auditeur de distinguer ces approches distinctes. Cela importe peu tant l’intérêt du disque réside ailleurs : dans la richesse des textures principalement. Les sons évoquent tantôt le vol irritant d’un moustique, tantôt le vrombissement énorme de machines futuristes.
Cependant, plutôt qu’un mur du son impénétrable, Gamble favorise de rapides changements d’intensité et de couleurs. En cela, son travail évoque celui de certains des pionniers de la musique concrète, Bernard Parmegiani en particulier. Les expérimentations pratiquées par le label Mego ne sont pas loin non plus. Si ce disque donne le plus souvent l’impression d’exister en tant que démonstration de force, il n’en reste pas moins une œuvre fascinante, abstraite et racée.
Lee Gamble : Join Extensions (Entr’acte)
Enregistrement : 2006-2009. Edition : 2009.
CD : 01/ Prey Population 02/ Paratelic Offsets 03/ Voxel Re-Formed 04/ Lidddc Version 05/ Jida Mirrors 06/ Point Object 07/ Elastic Point Transitions 08/ Udhrust 1994.
Jean Dezert © Le son du grisli