Charlemagne Palestine : Schlingen Blängen for Organo Rinascimentale Non Temperato (I Dischi di Angelica, 2015)
A la fin des années 1970, Charlemagne Palestine engageait Schlingen Blängen, une série de travaux s’inspirant des manières de l’expressionnisme abstrait – celui de Rothko, de Newman et de Still, en premier lieu, insiste le musicien dans les courtes notes qui accompagnent ce disque. En 2004, derrière l’orgue de la Basilique San Martino de Bologne, il y travaillait encore – ci-dessous, un extrait d'une interprétation plus récente encore.
On pourra essayer de suivre les trajectoires de chacune des longues notes qui forment ce grand tableau pour orgue « Renaissance », les chants parallèles qui tout à coup les doublent, les lests qui soudain les confondent ou les voix qui, un temps, les aspirent. Le minimalisme de Palestine – qui commanda, déjà, combien de voyages en ballon ? – progresse par touches quand son colletage explore un espace confondant où s’unissent oscillations et torsions. C’est alors sur un rail unique, à la verticalité sans cesse contrariée, que la musique se déforme : comme sur une toile la lumière peut faire naître de nouvelles couleurs, les secondes révèlent des airs inédits, toujours insaisissables.
Charlemagne Palestine : Schlingen Blängen for Organo Rinascimentale Non Temperato (I Dischi di Angelica / Orkhêstra International)
Enregistrement : 9 mai 2004. Edition : 2015.
CD : 01/ Schlingen Blängen for Organo Rinascimentale Non Temperato
Guillaume Belhomme © Le son du grisli