Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

The Ex : And So Say All of Us (Ex, 2015)

the ex and so say all of us

Une longue file d’attente, dans le froid : c’est un DVD, et aussi l’Angleterre. The Ex y joue, au Café Oto, à l’occasion d’un anniversaire particulier (trente-trois années et quatre mois d’existence), qu’il célébra aussi au Bimhuis – un aperçu ici : At Bimhuis (1991-2015).

A Londres, c’est une fête dont on peine à compter les invités – autant de satellites qui pourront, comme Steve Beresford et Wolter Wierbos, John Butcher et Tony Buck ou encore ce Clarinet Summit que forment Ken Vandermark, Xavier Charles et Ab Baars, improviser à distance. Pour le groupe, c’est surtout l’occasion – avec son Brass Unboud, notamment – de modifier quelques-uns de ses refrains : That’s Not A Virus, State of Shock, Theme from Konono No. 2

Le montage est vif (Seán Zissou à la manœuvre), qui est à l’image du groupe et rend assez bien sa méthode : régénérer, par la récréation, un art exaltant de libre création.

The Ex : And So Say All of Us - 33 1/3 Festival. Live at Café Oto (Ex)
Edition : 2015.
DVD : 01/ Addis Hum 02/ That’s Not a Virus 03/ Maybe I Was the Pilot 04/ Mats Gustafsson & Andy & Terrie 05/ Ken Vandermark 06/ Steve Beresford & Wolter Wierbos 07/ D’ouest en est 08/ Gondar 09/ Hidegen Fujnak a Szelek 10/ Lale Guma 11/ Xavier Charles & Terrie 12/ John Butcher & Tony Buck 13/ Ab Baars, Xavier Charles, Ken Vandermark 14/ John Butcher & Tony Buck 15/ State of Shock 16/ Eoleyo 17/ Theme from Konono No. 2
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



The Ex : The Ex at Bimhuis (1991-2015) (Ex, 2015)

the ex at bimhuis

L’endroit (Bimhuis, Amsterdam) a une quarantaine d’années. The Ex y a passé vingt-cinq ans. Une quinzaine de dates, sans compter les apparitions, sur la même scène, de tel ou tel membre du groupe avec tel ou tel improvisateur (Ab Baars, Peter Brötzmann, Ken Vandermark, Thurston Moore…). Mais la quinzaine suffit à remplir ce disque-double.

Une rétrospective, et aussi un hommage – un espace n’est-il pas l’un des ingrédients qui permettent une osmose ? Dans le fascicule glissé dans le digipack, Katherina Bornefeld dit, malgré ses premières appréhensions, le public du Bimhuis très ouvert quand Andy Moor se souvient qu’il y réalisa qu’il pouvait en découdre avec des improvisateurs d’importance (Wolter Wierbos, premier de tous).

The Ex en concert, c’est souvent un The Ex augmenté – et, en conséquence, des chansons revues. Par Wierbos, notamment, dont le trombone en rehausse les âpres rengaines (Shopping Street), Baars, aussi, et puis Steve Beresford, Han Bennink, Phil Minton, John Butcher, Peter Evans, Mats Gustafsson… La prise de son n’est pas toujours irréprochable (le début des années 1990 est déjà loin), mais quand elle permet de relativiser les brouillons, la magie opère : alors, tournent les bourdons multipliés de Symphony for Machines, la chanson-scansion de Lale Guma et, avec Getatchew Mekuria, le swing de Shellelle.

The Ex at Bimhuis, c’est aussi une suite d’instants présents d’un groupe en perpétuel devenir – ou comment le départ de G.W. Sok transforme un trompettiste en vocaliste qui renouvelle : ainsi, la voix d’Arnold de Boer devrait-elle résonner encore, et même souvent, sur la scène du Bimhuis.  

The Ex : At Bimhuis (1991-2015) (Ex)
Enregistrement : 1991-2015. Edition : 2015.
2 CD : CD1 : 01/ Flutes Tale 02/ Shopping Street 03/ Pretty Cattle Office 04/ Lied der Steinklopfer 05/ Invitation to Dance 06/ Kimmel 07/ Sonic Broom 08/ The Early Bird’s Worm 09/ Ex Guitars’n’Han 10/ Kat’n’Han 11/ Dear House 12/ New Clear Daze 13/ Oh Puckerlips Now – CD2 : 01/ Symphony for Machines 2/ Gronings Liedje 03/ Suction Prints 04/ Lale Guma 05/ Shellelle 06/ Abbay Abbay / Aynamaye Nesh 07/ Aha Gedawa 08/ Bourgeois Blues 09/ 24 Problems 10/ Every Sixth Is Cracked 11/ Gondar
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


The Ex & Brass Unbound : Enormous Door (Terp, 2013)

the ex brass unbound enormous door

Depuis le temps, on sait bien que The Ex n’a pas besoin d’artifice pour se faire entendre, et même entendre bien fort. Pas besoin d’artifice, mais pourquoi pas d’artificiers ? Le Brass Unbound (Mats Gustafsson, Ken Vandermark, Wolter Wierbos & Roy Paci) qui l’accompagne de temps à autre en concerts n’apporte-t-il pas à son rock brut de décoffrage comme un souffle nouveau ?

Qu’ils portent à bout de gorges et de mentons l’air du morceau ou pousse les Hollandais à se surpasser dans les dissonances (Every Sixth Is Cracked), on ne regrette jamais l’effet des vents sur le groupe (et ce même lorsqu’on en arrive à frôler les Pogues, comme sur Our Leaky Homes). Huit musiciens sur scène qui s’y connaissent autant en déglingue improvisée qu’en éthio-jazz : que demande le peuple ? Et s’ils terminent en plus le CD avec le morceau qui sert d’habitude à débuter leurs concerts, il ne reste à l’auditeur plus que deux mots à dire avant le point d’exclamation final : diantrement efficace !

The Ex & Brass Unbound : Ernomous Door (Ex Records)
Enregistrement : 1-5 juin 2012. Edition : 2013.  
CD / LP : 01/ Last Famous Words 02/ Every Sixth Is Cracked 03/ Belomi Benna 04/ Red Cow 05/ Our Leaky Homes 06/ Bicycle Illusion 07/ We Are Made Of Places 08/ Theme From Konono No.2
Pierre Cécile © Le son du grisli

terrie ex paal nilssen-love gored gored

Gored Gored, c’est quarante minutes d’un concert du duo Terrie Ex / Paal Nilssen-Love enregistré à la Goutte d’Or dans le cadre de Sonic Protest en 2012. Guitare électrique contre batterie complète, médiator tranchant contre baguettes massives, guidées par une complicité peaufinée dans Offonoff, Lean Left et déjà sur CD avec Hurgu!, signent là un rock alternatif et tribal comme on en fait peu… à « décorner » les bœufs.

Terrie Ex, Paal Nilssen-Love : Gored Gored (Terp)
Enregistrement : 14 avril 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ Gored Gored
Pierre Cécile © Le son du grisli


Getatchew Mekuria, The Ex & Friends : Y'Anbessaw Tezeta (Terp, 2012)

getatchew mekuria tezeta

C’est le second enregistrement en studio et le troisième fruit de la collaboration de Getatchew Mekuria avec The Ex. Il sera aussi peut-être, si l’on en croit le saxophoniste lui-même, son dernier disque. Voici donc : Y'Anbessaw Tezeta (une fois traduit : A la mémoire du lion).

Le lion, on le sait, c’est Mekuria. Avec le groupe hollandais et quelques invités (Colin McLean, Xavier Charles, Ken Vandermark, Wolter Wierbos, Joost Buis et le danseur Melaku Belay), il montre qu’il rugit encore, seul (le beau Tezeta) ou accompagné. Ses accompagnateurs mettent d’ailleurs sa voix en valeur en l’installant dans une felouque qui balance sur les eaux du Nil ou en l’enveloppant de leurs attentions (les instruments à vent à l’unisson le portent aux nues). Le tout coule et va au pas de marches tranquilles, si ce n’est sur Aha Gedawo, où les ardeurs de The Ex rattrapent la troupe pour un résultat entêtant.

En bonus, le label Terp a eu la belle idée de compiler sur un second CD des enregistrements de Mekuria en différentes compagnies : avec l’Instant Composers Pool en 2004 (le saxophoniste devient la vedette d’un incroyable cabaret frappé), The Ex en concert à Montréal en 2009 (saluons la belle performance d’Arnold De Boer) et, rareté, dans les années 60 dans l’Haile Selassie 1 Theatre Orchestra. Oserais-je l’avouer ? Ce disque bonus fait tout le sel de Y’Anbessaw Tezeta !

EN ECOUTE >>> Aha Gedawo

Getatchew Mekuria, The Ex & Friends : Y'Anbessaw Tezeta (Terp / Differ-ant)
Enregistrement : 2011-2012. Edition : 2012.
2 CD : 01/ Ambassel 02/ Tezeta 03/ Bertukane / Yematebela Wof / Shegitu 04/ Bati 05/ Ene Eskemot Derese 06/ Yegna Mushera 07/ Aha Gedawo 08/ Almaz Men Eda New 09/ Abbay Abbay / Yene Ayal 10/ Zerafewa / Eregedawo + CD Bonus : Getatchew Mekuria & Instant Composers Pool Orchestra, The Ex, Haile Selassie 1 Theatre Orchestra
Pierre Cécile © le son du grisli


The Ex : 27 Passports (Ex, 2018)

the ex 27 passports

Tandis que je mettais un terme à l’écriture d’un prochain best-seller – c’est une simple supposition – intitulé « Pourquoi en finir avec les voyages », voilà que paraît le nouvel album de The Ex, 27 Passports. Vingt-sept, pensai-je, les pauvres.

Trop d’obligations, de contraintes et d’atermoiements, en effet, dans ces transports de bétails qui déverseront à distance de l’endroit qu’ils « occupent » leur encombrement inapte, certes, mais soulevé (quand même) par la lecture du dernier Sylvain Tesson. Mais vingt-sept passeports, qu’est-ce à dire ? Par musicien ? Chaque année ? On sait pourtant que les conditions sont désormais difficiles, des groupes qui voyagent parmi les troupeaux d’ingénus qui mangent des kilomètres pour se les comparer sur Facebook…

Mais puisque The Ex est revenu de l’expérience – d’Afrique, notamment, à la fois réalité et fantasme qui interroge son art depuis Mudbird Shivers et l’influence depuis sa première tournée en Ethiopie –, rendons-lui hommage. A ses formules répétitives, à ses rengaines martelées, l’Afrique a redonné une direction, pour ne pas dire un sens, dont profitent pleinement Soon All Cities, The Heart Conductor, Birth ou The Sitting Chins.

Ailleurs, c’est un Ex historique, mais vaillant à hauteur : les motifs répétés à satiété trouvant leur raison d’être dans une poésie qui ne peut être envisagée que « de front » (This Car Is My Guest), les accrocs de guitares renvoyant au temps où le Dog Faced Hermans (Andy Moor) ne faisait pas encore partie de The Ex (Piecemeal). Et c’est déjà le retour en première plage : Arnold de Boer affirme que toutes les villes se ressemblent et qu’il n’est qu’une urgence : la fuite.

La fuite, c’est d’accord, mais en chansons. Car The Ex est encore capable de chansons – peu de groupes nés dans les années 1980 peuvent en faire entendre autant – qui nous réconcilieraient presque avec le goût du voyage, voire nous en redonnerait l’envie : que The Ex se produise dans cet endroit éloigné [tous les concerts sont ici], et alors nous irons.

27-passports-cover-600The Ex : 27 Passports
Ex
Edition : 2018.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



Fri-Son 1983-2013 (JRP Ӏ Ringier, 2013)

fri-son 1983 2013

Par ordre alphabétique, d’abord, les noms (plus de quatre mille) des musiciens ou groupes passés entre 1983 et 2013 par Fri-Son, club autogéré de Fribourg. Le champ d’écoute est large, qui put recevoir aussi bien Sonic Youth, Alan Vega, And Also the Trees, Beastie Boys, Barn Owl, Eugene Chadbourne, The Ex, David Grubbs, Curlew, Einstürzende Neubaten, que Phill Niblock ou Irène Schweizer. Si convaincants soient-ils, ces gages donnés n’ont pas interdit l’endroit à des musiciens moins (bien moins, parfois) inspirés qu’eux – c’est, justement, que le champ d’écoute est large…

De celui-ci, un livre se fait aujourd’hui l’écho, qui raconte au gré de photos et de témoignages comment Fri-Son a été fabriqué : sur l’instant et parfois dans l’impromptu, en toute liberté capable de faire avec tel soutien institutionnel, surtout, en brassant toutes énergies plutôt qu’en les canalisant. A l’archive (noms et affiches), les auteurs ajoutent l’anecdote : et voici la rétrospective – habilement mise en forme par les éditions JRP Ӏ Ringier – d’une lecture agréable.

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Matthieu Chavaz, Julia Crottet, Diego Latelin, Daniel Prélaz, Catherine Rouvenaz : Fri-Son 1983-2013 (JRP Ӏ Ringier / Les Presses du Réel)
Edition : 2013.
Livre : Fri-Son 1983-2013
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Festival Météo 2011 : Mulhouse, 11-27 août 2011

météo 2011

Dans le champ des musiques improvisées, peu de festivals français peuvent se permettre de seulement rêver une affiche telle que celle conçue par Météo. Bien sûr, il faut quelques moyens, mais il faut aussi faire preuve d’un minimum d’attention : « L’improvisation ne s’improvise pas », répétait le nom d’un stage animé cette année par Joëlle Léandre dans le cadre du festival – certes, l’affirmation contraire (l’improvisation s’improvise) est tout aussi acceptable, mais qu’importe… Alors, l’oreille des organisateurs traîne des mois durant d’un concert à l’autre – l’imagination est en éveil et le pari en tête – dans le souci d’élaborer une programmation qui devra se montrer assez persuasive pour transformer, le temps de quelques jours, Mulhouse en capitale culturelle.

Cette année, par exemple, on trouva en divers endroits de la ville des personnalités faisant autorité dans le même temps qu’elles continuent de bel et bien composer sur (et avec) l’instant : le pianiste John Tilbury et le guitariste Keith Rowe qui jouèrent de dissonances et de suspensions, de discrétions et de mesure, au sommet d’un parking à étages ; le saxophoniste Daunik Lazro enveloppant de son invention la clarinette et la voix d’Isabelle Duthoit à la Chapelle Saint-Jean ; Joëlle Léandre en représentation au Noumatrouff aux côtés du violoncelliste Vincent Courtois ; le sopraniste Michel Doneda et le percussionniste Tatsuya Nakatani développant une collaboration dont l’entente fut consignée l’année dernière sur disque (White Stone Black Lamp, chez Kobo) ; Paul Lovens, batteur hétérodoxe et fantasque insatiable, en souteneur d’électroacoustique inspirée aux côtés des terribles Axel Dörner (trompette) et Kevin Drumm (électronique) ; le saxophoniste Urs Leimgruber et le pianiste Jacques Demierre emmenant de concert un sextette tranchant du nom de 6ix ; le contrebassiste Barry Guy, enfin, dont l'art des tensions n'a rien pu faire pour améliorer son discours avec le pianiste Agusti Fernandez et le batteur Ramon Lopez, plus souvent fade que véritablement convaincant.

D’autres noms à l’affiche : de plus jeunes, certes, mais de réputés aussi – glisser derrière ce tiret le principal reproche à faire aux organisateurs du festival qui donnent dans la confusion dès qu’ils décident (pour faire original peut-être) d’imposer un artiste « étonnant / décalé / à l’univers improbable », en un mot : superflu. Cette année, ce furent Alexandre Kittel, avilisseur de cymbales dont l’intervention tient davantage de la performance banale que de la recherche sonore, et Adrien Kessler, chanteur au piano électrique dont le cabaret frappé est aussi affecté qu’inutile, qui, en refusant l’invitation du festival sous prétexte de ne pas être tout à fait prêt encore à jouer seul devant un public, auraient gagné en honnêteté ce qu’ils ont perdu en crédibilité. Par souci de franchise, il faut indiquer que, à spectacle conventionnel, public conventionnel, l’un et l’autre n’auront pas manqué d’applaudissements.

De plus jeunes noms à l’affiche, écrivais-je donc, mais de réputés déjà : Xavier Charles à la clarinette et Jean-Luc Guionnet à l’orgue s’exprimant l’un et l’autre en solo et avec panache ; la pianiste Magda Mayas et la saxophoniste Christine Abdelnour balançant de rivalités graves en accord parfait sur une jolie pièce d’atmosphère ; le Berlin Sound Connective inventant en quartette un ouvrage tendu d’électroacoustique que capturera Jérôme Noetinger en ses machines pour le transformer ; Rhodri Davies, dont la harpe subtile guidera le trio Cranc le temps d’une belle et inquiète exploration des volumes de la friche DMC avant d’en faire le lendemain en compagnie de Clare Cooper un écrin post-industriel pour huit harpes d’exception.

Au nombre enfin des concerts véhéments qui emportèrent formes et fond, citer celui de The Ames Room (Jean-Luc Guionnet revenu au saxophone alto et accompagné de Clayton Thomas à la contrebasse et de Will Guthrie à la batterie, servant un free jazz qui existe donc encore, et même se montre vaillant), celui de The Ex soutenu par une section de vents composée de Ken Vandermark, Mats Gustafsson et Roy Paci, enfin celui de N.E.W., formation réunissant Alex Ward (guitare électrique), John Edwards (contrebasse) et Steve Noble (batterie), soit deux improvisateurs hors pair appelés auprès d’un guitariste exalté pour conclure une exceptionnelle semaine Météo.

Guillaume Belhomme © Mouvement / Le son du grisli


The Ex : 30 (Ex Records, 2009)

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Saviez-vous que The Ex a trente (30) ans ? Il suffirait de le dire, d’écrire ici trente fois  « The Ex » en guise de remerciements puis de faire un lien vers un méchant site marchand qui vous vendrait la rétrospective 30.

Peu importe la manière, peu importe que vous donniez aux méchants ou aux gentils, il faut simplement se ruer sur ces deux disques : une rétrospective bien faite, qui se pose la question de son utilité (qu’est-ce ce qu’une compilation sinon une référence de plus qui présente à la fois de manière générale les grands travaux d’hier et fait état en même temps de ce qui vous anime encore aujourd’hui ?).

L’écoute de 30 offre un plaisir immédiat, vous remet en mémoire un morceau oublié ou vous fait découvrir un titre à côté duquel vous étiez honteusement passé, vous montre l’entreprise familiale aux côtés d’invités de marque (Getatchew Mekuria, Tom Cora, Han Bennink…). Plage après plage, ces deux disques vous enfoncent dans le crâne que The Ex est le plus grand groupe de rock à avoir émergé alors que vous marchiez à peine, que les mêmes The Ex ont subi une évolution qui les mena de premières influences punko-undertones-buzzcocksiennes à un statut de faiseur d’indispensables chansons rugueuses, frontales et entretenant parfois, dans le but de brouiller les pistes, un rapport étrange à la musique andalouse ou éthiopienne. Tout est là, sur deux disques : 30 années d’Ex No Future.

The Ex : 30 (Ex Records / Amazon)
Edition : 2009.
CD1 : 01/ Rules 02/ Blessed Box at the Backseat 03/ Sucked Out Chucked Out #1 04/ The Wellknown Soldier 05/ Jack Frost is Innocent 06/ Fire and Ice 07/ White Liberal 08/ Ay Carmela 09/ Knock 10/ Choice 11/ Rara Rap 12/ Headache by Numbers 13/ Shopping Street 14/ State of Freedom 15/ Blah Blah 16/ Bouquet of Barbed Wire 17/ Gonna Rob the Spermbank 18/ Lied ded Steinklopfer - CD2 : 01/ State of Shock 02/ Hidegen Fjnak A Szelek 03/ Stupid Competitions 04/ Former Reporter 05/ Travel On, Poor Bob 06/ Atoll 07/ Frenzy 08/ Time Flies 09/ Symfonie Voor Machines 10/ Huriyet 11/ Ethiopia Hagere 12/ The Big Black 13/ IF That Hat Fits The Suit 14/ The Lawn of Limp 15/ Listen to the Painters
Pierre Cécile © Le son du grisli


GZA : Liquid Swords (Geffen, 1995)

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The greatest hip hop record ever made... Before this, I was convinced Public Enemy had this prize but this record changed my whole way of listening to rap music... The words are for me half indecipherable which is something I really enjoy when listening to music... I don't need or want to understand the words completely... Mark Smith and Captain Beefheart have a similar effect... The words have the effect of creating impressions and atmospheres. Ambiguous and in east coast staten island slang that I can hardly get a grip on... Rhythmically, The Genius flys all over the beat... Hardly ever following the pulse or tempo... This was also the first time I'd heard this style of rapping and it had a big influence on rappers for years to come. The loops and drones are dark, melancholic and cinematic and I can listen to them again and again. A jewel in the WU TANG COLLECTION.

GZA : Liquid Swords (Geffen)
Edition : 1995.
CD : 01/ Liquid Swords 02/ Duel of the Iron Mic 03/ Living in the World Today 04/ Gold 05/ Cold World 06/ Labels 07/ 4th Chamber 08/ Shadowboxin' 09/ Hell's Wind Staff/Killah Hills 10304 10/ Investigative Reports 11/ Swordsman 12/ I Gotcha Back 13/ Basic Instructions Before Leaving Earth
Andy Moor © Le son du grisli

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Guitariste entendu le plus souvent au sein de The Ex, Andy Moor a récemment publié Le journaliste, ouvrage issu de sa collaboration avec Anne James Chaton.


Getatchew Mekuria, The Ex : 11 Ethio Punk Songs (Buda, 2008)

getatchew mekuria 11 ethio punk songs

Filmés à l’occasion d'une récente apparition au festival Banlieues Bleues, le saxophoniste Getatchew Mekuria, les membres de The Ex et quelques invités – parmi lesquels le clarinettiste Xavier Charles – donnent à voir sur 11 Ethio Punk Songs ce qu’ils donnaient à entendre sur Moa Anbessa.

Soit : un précis d’ethio punk, rapprochement hésitant valant définition pour une musique viscérale menée de front autant que développée dans la joie. Aux extraits de concerts, le film ajoute quelques images d’un voyage fait en 2007 à Adis Abeba ainsi qu’une interview de Terry Ex, qui explique là son rapport à la musique éthiopienne et revient sur la collaboration de son groupe avec le plus fier de ses saxophonistes.

Getatchew Mekuria, The Ex & Guests : 11 Ethio Punk Songs (Buda Musique / DG Diffusion)
Edition : 2008.
DVD : 11 Ethio Punk Songs
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



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