Stefano Ferrian, Luca Pissavini, Andrea Quattrini, Sabir Mateen : the uneXPected (Not Two, 2013)
En égrenant toutes les perles du chapelet du free jazz, Stefano Ferrian (saxophones), Luca Pissavini (contrebasse) et Andrea Quattrini (batterie) prennent le risque d’enfermer leurs fortes sensibilités. Reste donc, ici, à se satisfaire des nombreuses intensités divulguées par le trio dans le cadre du Novara Jazz Festival 2010.
L’invitation faite à Sabir Mateen de rejoindre le trio permet que se soudent les souffles. L’italien aime la sécheresse des phrasés, les harmonies dangereuses. L’américain regorge de fluidité à la clarinette et de blues insoumis au ténor. En duo, ils forcent le mimétisme jusqu’aux extrêmes limites. Différents ici, identiques ailleurs, ils connaissent l’alphabet de toutes les convulsions. Une ballade les sépare : l’un est tendresse, l’autre est fouillis. Et le jazz ne se pointe pas par hasard. Il est là depuis le début, fixant et régulant les brûlants caquetages des souffleurs. Et quand il déserte la place, laissant de tristes formulations binaires prendre le dessus, il est amèrement regretté. Mais ne sera aucunement regrettée l’écoute d’un disque aux denses émois.
Stefano Ferrian, Luca Pissavini, Andrea Quattrini, Sabir Mateen : the uneXPected (Not Two Records)
Enregistrement : 2010. Edition : 2013.
CD : 01/ Introduction 02/ Jazz, Never Heard It! 03/ 5 Miles to Brooklyn 04/ No Questions for Tomorrow 05/ The Unexpected 06/ The Dewey Song
Luc Bouquet © Le son du grisli
Frode Gjerstad / Paal Nilssen-Love Project : Hasselt (Not Two, 2014)
Depuis leur premier duo, Day Before One, Frode Gjerstad et Paal Nilssen-Love ont mené ensemble tant de projets qu’en baptiser un nouveau tient de la gageure. Enregistrés le 23 septembre 2006 à Hasselt, ils optent alors pour la simplicité : Frode Gjerstad / Paal Nilssen-Love Project, quartette dans lequel on trouve Sabir Mateen – recrue du Circulasione Totale Orchestra – et le bassiste Peter Friis-Nielsen – Danois entendu auprès d’Hasse Poulsen, notamment.
Qui ne craint la fièvre (ni la basse électrique) trouvera en ce concert en cinq temps de quoi éprouver sa résistance à un free sur palette étendue : experts en sifflements comme en sonorités épaisses, Gjerstad et Mateen passent de saxophones (alto et ténor) en clarinettes et flûte avec une urgence et un aplomb capables de résister aux coups portés par Nilssen-Love et à l’affect électricité de Friis-Nielsen. Aussi impressionnante soit-elle – on aura, tout de même, relevé ici et là quelques convulsions –, la fièvre ne déclarait qu’une indisposition bénigne.
Frode Gjerstad / Paal Nilssen-Love Project : Hasselt (Not Two)
Enregistrement : 23 septembre 2006. Edition : 2014.
CD : 01/ Hasselt #1 02/ Hasselt #2 03/ Hasselt #3 04/ Hasselt #4 05/ Hasslet #5
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Sabir Mateen : The Sabir Mateen Jubilee Ensemble (Not Two, 2012)
Avec autant de cuivres, de cordes et de rythmiciens (plutôt anti-rythmiciens ici), on pouvait craindre que le Sabir Mateen Jubilee Ensemble passe en force et abandonne sur le bas-côté le chemin des justes sagesses. Et c’est justement ce qui arrive ici. Et c’est, précisément, ce qui rend ce disque attachant.
Ici, l’on flotte et l’on rejette la précision. On emprunte quelques petites choses à Sun Ra et l’on pétrifie les égos. Ce free jazz-là sera collectif ou ne sera pas. On s’abreuve d’approximatif, les harmonies s’opposent, on chaloupe et syncope les ardeurs. On ne craint pas de convulser et d’effriter la mesure. D’ailleurs, la mesure ne sera pas. On la crie, plus rarement on la chuchote (le leader en solo de flûte absolu). Et l’on termine en énumérant les joyeux compères de l’ami Mateen : M Nadar, Lewis Barnes, Matt Lavelle, Masahiko Kono, Mike Guilford, Darius Jones, Joe Rigby, Ras Moshe, Raymond A. King, Derek Washington, Shiau-Shu Yu, Jane Wang, Clif Jackson, Rashid Bakr.
The Sabir Mateen Jubilee Ensemble : The Sabir Mateen Jubilee Ensemble (Not Two Records)
Enregistrement : 2010. Edition : 2012.
CD : 01/ We Can Do I 02/ We Can Do II 03/ We Can Do III 04/ A Joy 05/ A Better Place I 06/ A Better Place II 07/ Shades of Brother Leroy Jenkins
Luc Bouquet © Le son du grisli
Sabir Mateen, Silvia Bolognesi : Holidays in Siena (Rudi Records)
Rien d’autre que le naturel d’un jazz. Tel un premier souffle chez l’un (Sabir Mateen) ; plus secondaire chez l’autre (Silvia Bolognesi) car croisé avec d’autres disciplines musicales (le classique, la composition théâtrale). On pourrait aussi dire : le maître et l’élève mais on ne le dira pas : la hiérarchie est une peste à dépasser, à nier de tous nos pores. L’expérience de l’un n’étant pas celle de l’autre, on n’établira aucune critique mais on se régalera de ce naturel si généreusement offert ici.
Pour l’un : le ténor comme une voix buissonnière, totalement étrangère aux trafics autoroutiers ; un alto fouineur et dérégulé, soufflant l’aigu jusqu’au plus profond du tympan ; une clarinette qui ne sait que regorger et maintenir la trame sans en épuiser la source ; une flûte piccolo trop délaissée ici. Pour l’autre : un répondant à ne pas négliger ; la maîtrise de la réponse à soutenir même si ne modifiant pas encore la donne ; un pizz boisé et robuste là où l’archet manque parfois de mordant. Dans tous les cas de figure : à suivre…
Sabir Mateen, Silvia Bolognesi : Holidays in Siena (Rudi Records)
Enregistrement : 2010. Edition : 2011.
CD : 01/ Glory 02/ 2 with 3 03/ Walts for Jack 04/ Flavio’s Wine 05/ Double S 06/ It Will Be Heaven in 2011 07/ Hugs 08/ Sunset in Legoli
Luc Bouquet © Le son du grisli
William Parker : I Plan to Stay a Believer (AUM Fidelity, 2010)
Difficile de regretter l’écoute d’un disque tel que qu’I Plan to Stay a Believer. Intéressant sur le papier (hommage enregistré au répertoire de Curtis Mayfield), le projet était en plus porté par un musicien capable de le transcender : William Parker. Mais pour refuser la facilité – qui aurait été pour lui d’interpréter en petite formation de jazz quelques thèmes de Mayfield –, le contrebassiste peine à convaincre.
Parce qu’il a choisi de donner dans la chanson en grande compagnie et avec une sorte d’abandon aussi optimiste qu’est honnête sa démarche, Parker apparaît en simple élément d’un ensemble qu’il aurait dû plutôt conduire – plusieurs fois, qui plus est, puisqu'il s'agit ici d'enregistrements de concerts donnés entre 2001 et 2008. Si Leena Conquest et Amiri Baraka, vocalistes impérieux choisis pour l’occasion, démontrent d’un savoir-faire adéquat à l’hommage et si quelques élans improvisés dus à des partenaires de choix (Sabir Mateen, Daryll Foster, Lewis Barnes, Dave Burrell, Hamid Drake…) ravivent de temps à autre l’intérêt de l'écoute, l’ensemble joue souvent de maladresses : ici, le chœur penche dangereusement vers l’amateurisme ; là, l’exercice fait figure de soul molle surtout lorsqu’on se souvient de la ferveur contagieuse contenue dans les originaux de Freddy’s Dead ou Move on Up.
Sans doute, le choix de s'incliner devant le répertoire de Mayfield sur scène plutôt qu’en studio n’est-il pas pour rien dans le résultat bancal, qui aurait surement profité de répétitions supplémentaires. En conséquence, la célébration en demi-teinte brille seulement par la bonne humeur qui y règne.
William Parker : I Plan to Stay a Believer. The Inside Songs of Curtis Mayfield (AUM Fidelity / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2001-2008. Edition : 2010.
CD1 : 01/ I Plan to Stay A Believer 02/ If There's A Hell Below 03/ We The People Who Are Darker than Blue 04/ i'm So Proud / Ya He Yey 05/ This Is My Country (Paris) – CD2 : 01/ People Get ready / The Inside Song 07/ This Is My Country (New York) 08/ It's Alright 09/ Move on Up 10/ Freddie's Dead 11/ New World Order
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Sabir Mateen, Frode Gjerstad : Sound Gathering (Not Two, 2010)
Sur des compositions de Frode Gjerstad, Sound Gathering revient sur la rencontre à New York en 2007 du Norvégien avec Sabir Mateen (saxophones, clarinettes, flûte) et Steve Swell (trombone) auprès de Clif Jackson (contrebasse) et David Gould (batterie).
Passée la première pièce (Air Conditioning) sur laquelle les musiciens se tournent lentement autour, le disque s’impose en grand document de free jazz tardif qui renoue à la fois avec les origines du genre et le développe au son de patiences réfléchies : alors, une piste passe en titre roulant vif puis une autre prône un retour aux sources régénérant pour emprunter les voix en lacets dessinés par les instruments à vent. Steve Swell en invité inattendu du duo annoncé – qui plus est plus que simplement compatible avec celui-ci – ainsi que Jackson et Gould (surtout) en souteneurs charismatiques, transforment la rencontre déjà fructueuse de Frode Gjerstad et Sabir Mateen en manifestation virulente et impérieuse qu'il faudra, elle aussi, aller chercher.
Frode Gjerstad, Sabir Mateen : Sound Gathering (Not Two / Instant Jazz)
Enregistrement : 2007. Edition : 2010.
CD : 01/ Air Conditioning 02/ Another Beginning 03/ After The Break 04/ Talin’ with David 05/ Sound Gathering 06/ ‘Til the Next Time
Guillaume Belhomme © son du grisli
Sabir Mateen : Urdla XXX (Rogue Art, 2010)
En ouverture d’Urdla XXX, la voix de Sabir Mateen rappelle celle que Sam Rivers laisse entendre lorsqu’il s’attèle au même exercice du solo : inquiète et invoquant encore, en appelant sans doute à l’inspiration s’il faut chercher un objectif à toute parole arrachée.
Directe, la clarinette sert une déstructuration imposante et puis, qu’il se montre prudent ou lyrique à l’alto vers lequel il retourne, Mateen revient au blues, soit : dévie l’inclinaison de l’axe sonore qu’il avait plus tôt tracé, voire refuse à sa sonorité singulière de se faire trop abstraite dans l’abstraction. A l’écoute de cet enregistrement, la chose paraît évidente : le son de Sabir Mateen à la clarinette et à l'alto est calqué sur celui de sa voix, puissante et réfléchie. D’où peut-être l’exposition du chant, en ouverture : le parti pris dès les premières secondes.
Sabir Mateen : Urdla XXX (Rogue Art / Instant Jazz)
Enregistrement : 11 octobre 2008. Edition : 2010.
CD : 01/ The City of Lyon 02/ Art Dance 03/ Dakka Du Boo Yu! 04/ Music is Sound and Sound is Music 05/ Jimmy Lyons 06/ Sekasso Blues 07/ One for the Rev. Frank Wright 08/ More than a Hammer and Nail 09/ Blessing to You
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Frode Gjerstad Circulasione Totale Orchestra : Bandwidth (Rune Grammofon, 2009)
Lorsqu’on lui demande de présenter Bandwidth, nouvelle référence de la discographie de son Circulasione Orchestra, Frode Gjerstad répond : « Il s’agit de trois concerts donnés à Moers (premier CD), Molde (deuxième CD) et Zurich (troisième CD) qui permettra à ses auditeurs de se faire une idée de ce à quoi nous travaillons en ce moment… Tout est improvisé librement et je crois qu’il y a un lien entre ce que nous faisons et l’Aghartha de Miles Davis et les derniers grands orchestres de Gil Evans. Ainsi, je pense que nous faisons partie d’une grande tradition, ce qui se confirme lorsqu’on s’intéresse dans le détail aux musiciens qui jouent ici. La différence d’âge entre le plus jeune et le plus âgé des musiciens de l’orchestre est de 50 ans, et c’est à la fois important et bon pour la musique : parce que tout le monde en démontre constamment. »*
Dans cet orchestre-là, on trouve en effet le cornettiste Bobby Bradford et le guitariste Anders Hana, les batteurs Louis Moholo, Hamid Drake ou Paal Nilssen-Love, le saxophoniste Sabir Mateen, le vibraphoniste Kevin Norton, le contrebassiste Ingebrigt Håker Flaten ou encore Lasse Marhaug à l’électronique. Sur chacun des trois disques, quatre plages hésitant entre un swing sans cesse remis en cause par une suite d’emportements (Bradford, d’abord, soutenu dans ses provocations par une section de cordes récalcitrantes lorsqu’il ne préfère pas inoculer un peu de blues à l'improvisation), un free prononcé et des monceaux d’électroacoustique nébuleuse.
Dirigeant peut être davantage l’improvisation qu’il conduit l’orchestre, Gjerstad décide avec un aplomb majestueux des reliefs à donner aux paysages sonores traversés par l’ensemble. Rampant pour plus de discrétion ou affirmant avec autant d’acharnement que Brötzmann lorsqu’il animait ses Machine Gun Sessions, le saxophoniste compose avec intelligence, réamorce ses progressions musicales de différentes et toujours belles manières jusqu’à ce que la raison reprenne le dessus : l’orchestre termine sur une répétition timide du vibraphone.
Lorsqu’on lui demande de se souvenir de ces concerts joués au sein du Circulasione Orchestra, Kevin Norton : « J’ai été heureux de revenir à Moers en compagnie de Frode. J’y étais déjà venu avec Fred Frith et Keep the Dog, mais il me semblait que j’avais évolué depuis en tant qu’improvisateur. Je me souviens de l’atmosphère de Moers, des campeurs dans les parcs tout autour de l’endroit du festival, c’était très agréable. J’ai aussi pensé qu’y jouer en compagnie de Frode vaudrait le coup parce que notre travail ensemble est très important pour moi, pour mon développement en tant que chercheur sonore. Il y a certains sons, approaches ou techniques, qui m’ont été révélées en jouant avec Frode. »* Kevin Norton, de conclure ici aussi.
Première des cinq parties d'un concert donné par l'une des incarnations du Circulasione Orchestra à Stavanger en 2008. L'intégrale est à retrouver ici. La chronique d'Open Port là.
Frode Gjerstad Circulasione Orchestra : Bandwidth (Rune Grammofon / Amazon)
Edition : 2009.
CD1 : 01-04/ Yellow Bass & Silver Cornet II (Part 1-4) – CD2 : 01-04/ Yellow Bass & Silver Cornet III (Part 1-4) – CD3 : 01-04/ Dancing in St. Johan IV (Part 1-4)
* Propos de Frode Gjerstad et Kevin Norton recueillis fin novembre 2009.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Steve Swell, Rivers Of Sound Ensemble: News from the Mystic Auricle (Not Two - 2008)
A la tête d’un quintette – voulue embarcation – qui en impose déjà pour aligner les savoir-faire de Sabir Mateen (saxophones, clarinette, flûte), Roy Campbell (trompette, bugle), Hilliard Greene (contrebasse) et Klaus Kugel (batterie), le tromboniste Steve Swell redit avec News from the Mystic Auricle l’implication avec laquelle il soigne sa discographie personnelle.
D’abord, la lente apparition d’initiatives indépendantes, le transport lent annonçant souvent l’implacable à venir : ici, charges partagées et encombrements expiatoires de trombone, clarinette basse et bugle. Alliées, ainsi : lyrisme de Campbell, audace de Mateen et provocation inspirante de Swell. Après une autre divagation mesurée sur laquelle Greene se fait remarquer pour son jeu à l’archet, le leader sonne l’heure de la concession entendue déjà mais à chaque fois investie différemment : morceau de swing déstabilisé par les usages d’une New thing qui commence à dater mais capable encore de nouveauté : aller entendre le solo de ténor que se réserve ici Mateen, pour ne plus finir de célébrer les ouvrages rares confectionnés par Not Two.
CD: 01/ Journey to Omphalos 02/ Healix 03/ News from the Mystic Auricle >>> Steve Swell, Rivers Of Sound Ensemble - News from the Mystic Auricle - 2008 - Not Two. Distribution Chazz for Jazz.
Steve Swell déjà sur grisli
Swimming in a Galaxy of Goodwill and Sorrow (Rogue Art - 2007)
Live at the Vision Festival (Not Two - 2007)
Double Diploid (CIMP - 2006)
Live at the Bowery Poetry Club (Ayler - 2006)
Remember Now (Not Two - 2006)
William Parker : Double Sunrise Over Neptune (AUM Fidelity, 2008)
En 2007, au Vision Festival de New York, William Parker emmenait un ensemble de seize musiciens au son des mouvements d’un Double Sunrise Over Neptune plaidant la cause d’une réconciliation universelle à provoquer en musique.
Des musiciens affiliés au jazz (le trompettiste Lewis Barnes, les saxophonistes Rob Brown, Sabir Mateen et Dave Sewelson, le guitariste Joe Morris ou les percussionnistes Gerald Cleaver et Hamid Drake), quelques cordes (dont le violon de Jessica Pavone) et la chanteuse indienne Sangeeta Bandyopadhyay emboîtent ainsi le pas à Parker, qui, intervenant au doso n’goni, laisse la contrebasse aux soins de Shayna Dulberger : chargé d'ouvrir Morning Mantra, pièce appelée à prendre de l’ampleur qui mêle musique classique indienne à des dissonances arabo-andalouses.
Ailleurs, Parker se donne des airs de gnawa et soulève un autre fantasme d’amalgame musical avec une conviction efficace : lyrisme insistant des instruments à vent sur répétitions entêtantes : Lights of Lake George et Neptune’s Mirror, qui enrichissent encore l’exposé altier de musiques du monde réinventées par William Parker, excusant à lui seul des décennies de pauvres tentatives faites par d'autres dans le même domaine.
William Parker, Morning Mantra (extrait). Courtesy of AUM Fidelity.
William Parker : Double Sunrise Over Neptune (AUM Fidelity / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2007. Edition : 2008.
CD : 01/ Morning Mantra 02/ Lights of Lake George 03/ O’Neal’s Bridge 04/ Neptune’s Mirror
Guillaume Belhomme © Le son du grisli