Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Astatine, Ogrob : Œil céleste (Doubtful Sounds, 2016)

astatine ogrob oeil céleste

Ce qui faite toute la grande qualité de cet Œil céleste (arghh, une dizaine de mots et j’ai déjà vendu la mèche !), c’est que ses deux faces ne se ressemblent pô. Mais pas pour cause de split, non… Alors pour cause de quoi ?

Œil céleste, c’est signé Astagrob & Astagrob c’est en fait Astatine (Stéphane Récrosio, qui officie dans le groupe que je ne connais pas Acétate Zéro) et Ogrob (Sébastien Borgo, de Micro-Penis & L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie). Voilà donc le « pour cause » : pour cause que c’est le foutoir et que dans ce foutoir on bute dans une clarinette basse, on se coupe à un piano à pouces, on craint total des noisy-loops quand on n’est pas en train d’essuyer une averse d’ambient expécrash (qui peut rappeler le duo Courtis/Moore).

On sort groggy (mais content) de la première face et là les types nous fichent un ou deux micros dans un jardin de banlieue que survolent des avions et qu’égaye une perruche (je crois que c’est une perruche). Voilà, c’est tout. Un coup d’avion, un coup de perruche, moi au milieu du petit carré de jardin où la terre empêche l’herbe de pousser, un autre coup de perruche, etc. Mais le ciel est bleu et j’ai l’œil céleste.

écoute le son du grisliAstatine, Ogrob
Œil céleste (extrait)

oeil céleste

Astatine, Ogrob : Œil céleste
Doubtful Sounds
Enregistrement : 2014. Edition : 2016.
EP 10’’ : A-B : 01-06/ Œil céleste
Pierre Cécile © Le son du grisli



L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie : Le souffle de l’avorton (Komma Null / Chienne secrète, 2013)

l'autopsie a révélé que la mort était due à l'autopsie le souffle de l'avorton

Voilà un concept-album (s’il en est encore – je veux dire… de vrais) : avec l’aide du mystérieux mage Utu Garu IV, Aka_Bondage, Alan Courtis, Ogrob, Frank de Quengo Tonquedec en ont appelé à l’âme de Jean-Philippe Borbollono, compositeur du XVIIe siècle mort en couche (au singulier).

Si l’on y croyait pas vraiment, on y croirait presque ! C’est qu’el Borbolon (telle qu'a été baptisée l’âme en question) inspire drôlement L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie. Pré-natal autant que pré-bruitiste, pré-sériel, etc., Borbollono fait du groupe des marionnettes, le plonge dans l’ectoplasme et le dirige encore dégoulinant avec une maestria digne d’un Daniel Barnumboim : interludes, flutisme de feu, sonatine, requiem en Fa magique, études pour contrebasse ou ornithorynque... Nul doute, l’avorton vous soufflera !!!

L’autopsie a révélé que la mort était due à l’autopsie : Le souffle de l’avorton (KommaNull / Chienne secrète)
Edition : 2013.
LP : A1/ Interlude pour piano et interférences extoplasmiques A2/ Partita inadmissible pour piano, cordes et trombone A3/ Sonatine pour piano à sept mains, percussion occidentale et accidentale A4/ Flutisme de feu – B1/ Etude pour contrebasse, percussion et ornithorynque B2/ Suite romantique B3/ Requiem en Fa magique
Pierre Cécile © Le son du grisli

häk anla courtis split k7

Sur une k7, KommaNull a organisé la rencontre d’Alan Courtis et d’Häk. En face A, le deuxième développe à la batterie synthétique un rythme mollasse mais néanmoins aguichant avant de s’essayer à une musique électronique sans grand (ni petit) enjeu. Sur l’autre face, Courtis colle des field recordings (courses de voiture ? couteau tranchant ? respirations coupées ?...), froisse des choses froissables, inverse des voix, pour un résultat autrement plus détonnant.

Häk / Anla Courtis : Split (KommaNull)
Edition : 2013.
K7 : A/ Häk : Musik für Molekularsynthesizer – B/ Alan Courtis : Untitled
Pierre Cécile © Le son du grisli


Micro_Pénis : Tolvek (Doubtful Sounds, 2011)

micro_p_nis_tolvek

Pour avoir aimé LP, je me suis posé une question en écoutant Tolvek : Micro_Pénis serait-il un groupe à concept-albums ? Puis une deuxième : est-ce que celui-ci serait raté ?

Bien sûr on y trouve quand même des choses puisque la musique de Micro_Pénis tient autant de l’acte chirurgical (on pense au Kommissar Hjuler avec dans la bouche la fraise d’un dentiste aveugle) que du sport de combat. Des cris se chamaillent avec des guirlandes de mots abscons, la musique expérimentale est régressiste et même parfois débilitante = des paires de claques indus données à Tristan Tzara qui hurle. A la fin, un clairon fait la nique à des éclats d’obus et disparaît dans une traînée de poudre. Au-dessus des corps, des mouches s’en donnent à cœur joie et délivrent la moralité de l’histoire : Micro_Pénis peine à la branlette !

EN ECOUTE >>> Kami Fak'r >>> Glory Holes

Micro_Pénis : Tolvek (Doubtful Sounds)
Edition : 2011.
LP : Evil Dead / Schnaka schlim / Sagesse asiatique / Kolossal abschluss / Berlusconi / Encore Noël / Elle avait du sang dans la culotte / Cocorico (poulet mort sur tas de fumier) / Professionnels / Chimio / Molto safto / Kami Fak'r / Ein fustiger traum / Glory holes / Lorsque la lune est pleine je le sens vraiment
Pierre Cécile © Le son du grisli


Ogrob : Ein Geisteskranker als Künstler (Ronda, 2009)

ogrislob

De ses archives, le guitariste Sébastien Borgo (Sun Plexus 2, Micro_Penis) a extrait les pièces d’Ein Geisteskranker als Künstler. Sorties d’un monde où l’usage classique des cordes est en voie de disparition, celles-ci en démontrent dans des champs perturbés.

Avec tact, Ogrob dévoile d’entrée son art du collage bruitiste et glissant sur lequel se bousculent guitares, basses, synthétiseurs et objets, pour distribuer ensuite d’autres de ses travaux d’expérimentation, parfois extraordinaires (7, 8 et 12èmes) parfois plus communs (2 et 5èmes). D’un abstrait mou ici (cordes détendues ou aux sons ralentis pour 11ème), mu par une sorte d’énergie que l’on reconnaît au rock virulent (10ème), ailleurs encore répétitif (4ème), Ogrob se fait assez divers pour être surprenant et assez inventif pour prouver qu'on peut trouver de quoi faire en archives.


Ogrob, Ampoule de Lorenzini. Courtesy of Ronda.

Ogrob : Ein Geisteskranker als Künstler (Ronda / Metamkine)
Enregistrement : 1993-2006. Edition : 2009.
CD : 01/ Psylle 02/ Vous Ne Pourrez Rien Faire Avec Cette Flotte 03/ Geocroiseurs (Solitudes) 04/ 1976 Onde P. 05/ Le Temple Du Rock 06/ Shrapnel 07/ Un Fakir Couché... 08/ ... Sur Une Planche A Clous 09/ Ma Vulnérable Tu Me Jettes Sur Une Autre Planète 10/ 2033 11/ Ampoules De Lorenzini 12/ Kitty'O 13/ Exuvies 14/ Radio Onde Furlane

Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Micro_Penis : LP (Doubtful Sounds, 2009)

micro_grislis

Il me faut avouer que parler d'un autre micro pénis que le mien me dérange un peu. Mais puisqu'il s'agit de le recommander chaudement, je fais une exception. Ce Micro_Penis en question est celui que se partage (en plus) une bande d'Alsaciens : Sébastien Borgo, Alexandre Kittel, François Heyer et Claude Spenlehauer

Le début du disque offre une sorte de big beat expérimental. Pour ceux que les saxophones horripilent, il faudra passer son chemin ou trouver tout l'intérêt dans la patte folle de qui bat la mesure. Pour les autres, ils célébreront chaque retour de vents entre les chutes de missiles et des voix de faux fous (= de fous qui savent ce qu'ils font) qu'on a laissé entrer par la porte. On imagine la musique déluré d'un film noir. On pense parfois au Naked City de John Zorn ou à un Urban Sax appeal. Hautement recommandé, comme on dit maintenant.


Micro_Penis, Ouvrez!!!. Courtesy of Doubtful Sounds.

Micro_Penis : LP (Doubtful Sounds)
Edition : 2009.
LP : Ouvrez!!!, Cowboy Revolver, Helikoptr, Horrifils, Western Far West, Kurtz, Arch Lager (entrepôt), Äffe Théâtre, Tzouli Mouli Bouli, Projet Clausewitz 
Pierre Cécile © Le son du grisli



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