Alan McGee : Creation Stories (Pan Macmillan, 2014)
Pas facile, l’enfance d’Alan McGee à Glasgow. C’est sans doute ce qui explique (car tout s’explique) la drogue & les excès, et why not le succès de sa petite entreprise, Creation. Quoi qu’ça fait sur le grisli, me direz-vous ? Impossible de répondre autrement que de vous ramener à la réalité (c’est les vacances) et de vous avouer que j’écris ça à même le sable et que j’ai le râteau nostalgique.
Sous l’étiquette du label (tautologie, ma sœur), se sont bousculés des groupes qui ont inventé la pop britannique des années 1980 et ensuite (même) la brit pop / dans le désordre : Primal Scream (Bobby Gillespie n’est autre que l’alter-ego de McGee), The Jesus & Mary Chain, House of Love, Pastels, My Bloody Valentine, Slowdive, Swervedriver, Ride, The Jazz Butcher, Teenage Fanclub, The Boo Radleys… et ensuite (même) Oasis (je peux avouer que j’ai sauté des pages à partir de là, me concentrant seulement sur les photos d’Alan avec Tony Blair ou dans des soirées Gala / Point de vue qui impressionnent faut dire…).
Maintenant, sous le titre « Creation Stories », c’est plus la McGee Story (récitant méritant et mégalo à million) qu’on trouve à l’intérieur du livre : pas fastoche l’enfance (merci papa) donc, alors l’arrivée à Londres & bing la découverte (attribuée à Gillespie) de The Jesus & Mary Chain. A partir de là, tout s’enChain : McGee devient manager, monte un label, se fait des amis, des ennemis, des associés entre les deux, se marrie, etc. Tout ça en musique, pas toujours de bon goût, pas toujours sûre, mais souvent… stupéfiante. A tel point que je plante mon râteau nostalgique bien profond dans le sable de l'autre hémisphère et que je m’en vais, ma serviette sur l’épaule, retrouver mes vinyles – galettes qui me changeront du mazout à la caipirinha.
Alan McGee : Creation Stories (Pan Macmillan)
Edition : 2014.
Livre (anglais) : Creation Stories. Riots, Raves and Running a Label.
Pierre Cécile © Le son du grisli
My Bloody Valentine : mbv (MBV, 2013)
Du Huffington Post à L’Express, tout le monde aura annoncé la sortie du nouvel album de My Bloody Valentine. J’en conclus que j’ai dû dormir une bonne vingtaine d’années au moins ! A mon réveil, j’ignore tout des efforts qu’ont dû faire Kevin Shields et sa bande pour jouir d’une telle notoriété, mais je les en félicite.
Avant de rattraper mon retard – c'est-à-dire de me jeter sur la vingtaine de disques au moins que le groupe a dû enregistrer pendant mon coma profond –, je jette une oreille sur le dernier en date, mbv. A cause du titre (et de cette idée de vouloir au plus vite combler mon retard), j’ai d’abord cru à une compilation (qui serait sortie, comme les choses sont bien faites, le jour même de mon réveil). Au casque, j’ai même entendu une compilation où se côtoient des chutes de vieux morceaux et de nouvelles tentatives de pop triturée…
Or, mbv n’est pas une compilation mais bel et bien un album sur lequel on retrouve le bloody brouillard et les oscillations-modulations valentine et où l’on découvre aussi de nouveaux artifices comme des synthétiseurs stereolabiens (Is This And Yes, Wonder 2) et des structures mélodiques bien plus (parfois bien trop) classiques (New You, Only Tomorrow). En somme pas grand-chose – d’intéressant ni de vraiment décevant – mais quand même trois titres hybrides (She Found Now, In Another Way et Nothing Is).
Même si la voix de Bilinda Butcher ne pourra plus m'éviter de regretter les années Loveless, c’est décidé : je vais aller chercher et écouter tout ce que My Bloody Valentine a pondu entre Loveless et cet mbv. Et si rien ne me surprend plus, je jure que je m’attends à tout !
My Bloody Valentine : mbv (MBV)
Edition : 2013.
CD / LP / DL : 01/ She Found Now 02/ Only Tomorrow 03/ Who Sees You 04/ Is This And Yes 05/ If I Am 06/ New You 07/ In Another Way 08/ Nothing Is 09/ Wonder 2
Pierre Cécile © Le son du grisli