Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

A Spiral, Chris Cogburn : Autocannibalism (Insub., 2019)

a spirale cogburn autocannibalism

A Spiral est un groupe napolitain créé il y a une quinzaine d’années par le guitariste Maurizio Argenziano et le saxophoniste Mario Gabola (entre autres, mais il ne reste plus aujourd’hui que ce duo). Fin 2017, il improvisait ces sept morceaux avec le percussionniste Chris Cogburn, qui n’est pas le dernier pour les collaborations puisqu’on lui connaît des albums enregistrés avec Henry Kaiser, Jaap Blonk ou Bhob Rainey.

C’est dans le genre AMM, avec force feedbacks et donc larsens et donc grésillements et bien sûr des ronflements… Un jeu de boomerang sonore dans lequel les trois instruments principaux s’emmêlent les jacks, les peaux et les micros. À peine partis que les sons sont renvoyés à leurs expéditeurs. À peine renvoyés qu’ils sont déjà repartis sous le coup d’un slap de sax ou d’un rebond sur la caisse claire. De temps en temps la guitare se montre agressive et le paysage change un peu. Ce qui fait que ça s’écoute fort bien, même si j’aurais sans doute du mal à retrouver le nom de la collaboration le jour où l’on me fera passer un blindtest genre AMM, soit impro / ambient / bruits.

A Spiral & Chris Cogburn : Autocannibalism
Insub.
Edition : 2019.
Pierre Cécile © Le son du grisli 

Cette chronique est extraite du cinquième numéro du son du grisli papier. 

Image of le son du grisli #5 [revue]



Nick Hennies : Work (Quakebasket, 2014)

nick hennies work

Sur Work, deux travaux de Nick Hennies – percussionniste américain, ancien élève de Steven Schick, entendu notamment auprès de Jürg Frey (Metal, Stone, Skin, Foliage, Air) et de Radu Malfatti (L’effaçage).

Amateur de musique contemporaine – notamment interprète de Cage, Lucier ou Ablinger –, Hennies s’intéresse à une acoustique qui influe sur la perception d’écoute : c’est ce qu’il démontre sans attendre, dix minutes durant, sur Settle for Vibraphone. Là, le percussionniste s’est enregistré jusqu’à trois fois : la veine est minimaliste d'aspect, les coups portés sont d’une régularité fragile, les notes parfois se chevauchent et les harmoniques à naître des insistances lèvent une poignée de chants fantoches.  

C’est en carillonneur moins impatient qu’apparaît Hennies sur Expenditures. Sur vibraphone encore, mais cette fois accompagné, il bat la mesure durant un quart d’heure avant d’altérer sa partition : clarinette (Jonathan Doyle), ondes sinus (Chris Cogburn), trombone (Steve Panker) et archets (violon de Travis Weller et contrebasses de Brent Fariss et Ingebrigt Haker Flaten) en font bouger les lignes avec un allant séditieux. La musique n’est alors plus de mesure, mais d’encombrements, voire de désordres, dont elle tire sa richesse.

écoute le son du grisliNick Hennies
Settle

work

Nick Hennies : Work (Quakebasket / Metamkine)
Edition : 2014.
CD : 01/ Settle for Vibraphone 02/ Expenditures
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Chris Cogburn, Bonnie Jones, Bhob Rainey : Arena Ladridos (Another Timbre, 2010)

arenagrislidosLe point commun entre Bhob Rainey (saxophone soprano), Bonnie Jones (electronics) et Chris Cogburn (percussions), est connu maintenant. C’est Arena Ladridos, une perle de musique électroacoustique éclose dans le désert texan. Une rose des sables dont le cœur bat et respire.

Une note (le soprano) se disperse sur Govalle. Des reflets de métal (les percussions) se la renvoient, des bips réguliers (l’électronique) annoncent qu’elle respire encore. A la fin, les trois ne font plus qu’un et Govalle est fait de trois (l’opération est d’une belle envergure).

Du paysage infini sortent après cela des serpents : ils rampent sur la surface de Marfa. Leur vie de synthèse respecte les codes sonores du genre improvisé endogène très actif aujourd’hui. Le plus pour Arena Ladridos est le dépaysement qu’il propose.

Chris Cogburn, Bonnie Jones, Rhob Rainey : Arena Ladridos (Another Timbre / Metamkine)
Enregistrement : 2010. Edition : 2010.
CD : 01/ Govalle 02/ Marfa
Héctor Cabrero © Le son du grisli


Nafta: Lines as Lines (Ten Pounds to The Sound - 2006)

naftagrisliTrio aux membres géographiquement dispersés - entre Canada, Mexique et Etats-Unis -, Nafta employait une de ses réunions à Austin, Texas, en juillet 2006, à l’enregistrement de trois improvisations : One, Two et Three, qu’expose aujourd’hui Lines as Lines.

Décousues, celles-ci trouvent un terrain d’entente convenant aux charges de la guitare acoustique de Kurt Newman, aux grincements comme aux élans baroques du contrebassiste Juan Garcia, et à l’arythmie railleuse du percussionniste Chris Cogburn.

Sous un son limpide, Newman et Garcia imbriquent leurs phrases répétitives ou lâchement égarées, quand Cogburn distribue les chocs sur toms ou gongs, frotte lentement ses éléments de bronze ou met la main sur des vibrations captées par un micro qu’il approche des cymbales. Le tout rappelant un Spontaneous Music Ensemble qui profiterait des techniques modernes d’enregistrement.

CD: 01/ One 02/ Two 03/ Three

Nafta - Lines as Lines - 2007 - Ten Pounds to The Sound.



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