Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Jac Berrocal, Vincent Epplay & Jean-Noël Cognard à Nantes, le 14 octobre 2016

jac berrocal vincent epplay jean-noël cognard

A Nantes, la neuvième édition du festival de création radiophonique Sonor, organisé par Jet FM, offrait une carte blanche à Revue & Corrigée (dont l’aimable rédaction du son du grisli vous conseille la lecture, en commençant par le N°108) : le 14 octobre, dans la salle Micro de Stéréolux, ce furent DAN/GO (Barbara Dang à l’épinette et Raphaël Godeau à la mandoline) puis Fassbinder (autre duo, et convaincant, composé de Golem Mecanique & Poule Poutre). Après quoi, Jac Berrocal passait une tête, et même trois puisque l’accompagnaient sur scène Vincent Epplay et Jean-Noël Cognard.

Ce n’était donc pas Chico Hamilton qui excita le personnage à coups de fûts et de clochettes : « C’est l’heure ! Jac Berrocal… » annonce Cognard sur cet extrait de film (ouverture de Rock'n Roll Station) dont le noir & blanc s’est substitué aux couleurs fauves de la prestation. A genoux entre un « ambianceur » inventif et un batteur facétieux, Berrocal s’exprime dans un patois – à la manière des anciens curés de villages – peu commun, fait de bribes d’Artaud et de mots mangés crus, de souffles portés par l’écho, de signes insensés et de sourires entendus. Si la messe est noire, elle est aussi amusée – le poète qu’il est marrie dans un même geste et un même son et la nouvelle provocation et le dernier espoir. Quant au concert, il fut simplement flamboyant – voilà pour le rouge –, au sortir duquel Jac Berrocal, chapeau sur l'oeil, tente le coup : « Allez, on part faire l’Olympia ! » Faut-il craindre pour le monument historique ?

Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Vidéos : KGB070272

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Kasper T. Toeplitz, Jean-Noël Cognard, Jac Berrocal : Disséminés çà et là (Bloc Thyristors / Trace, 2015)

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Enregistrés le 18 juin 2014 à Evreux, puis Disséminés çà et là, Kasper T. Toeplitz, Jean-Noël Cognard et Jac Berrocal. Entendus (et expansifs) en Empan et Vierge de Nuremberg, le duo Berrocal / Cognard avait donc encore à dire. C’est-à-dire à improviser, en jouant de codes divers, électriques souvent.

Ainsi la basse de Toeplitz, derrière le sifflement des cymbales. Ronflant, elle déroule la trame et le son même de la rencontre : boulevard sous néons sombres sur lequel Berrocal pourra s’exprimer librement – c’est parfois, par quelques câbles no wave, Don Cherry solidement attaché à un totem fiché de travers. En fin de première face, les musiciens grondent toujours, mais en insistant maintenant : noise’n’roll tranchant

Qui tranchera d’ailleurs avec la seconde face : sur un écho léger, le trompettiste y improvise du bout des lèvres quand Toeplitz nourrit quelques parasites et Cognard invente une adéquate ponctuation : c’est alors une danse contournée qui préside aux débats, chassée bientôt par un blues étouffé par d’autres grondements sourds. Et « c’est l’heure », déjà : celle de l’après-écoute, celle où le trio concrétise son vœu du jour : Toeplitz, Cognard et Berrocal, Disséminés, çà et là.

Kasper T. Toeplitz, Jean-Noël Cognard, Jac Berrocal : Disséminés çà et là (Bloc Thyristors / Trace / Souffle Continu)
Enregistrement : 18 juin 2014. Edition : 2015.
LP : A1/ Remous écumants A2/ Lune des grottes profondes – B1/ Le corps s'arque sur le lit B2/ Rock' n roll station B3/ Un oiseau d'or aux ailes déployées
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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Ce jeudi 14 mai, Jean-Noël Cognard battra du Tribraque (Pauvros / Müller / Cognard) aux Instants Chavirés de Montreuil


Tribraque : Le passé du futur est toujours présent (Bloc Thyristors, 2014)

tribraque le passé du futur est toujours présent

Ce n’est donc pas en braque mais en barque que l’aventure Tribraque se poursuit. Une barcarolle ralentie par le médiator de Jean-François Pauvros, c'est comme ça que débute la suite du « sauvagement émancipatoire » de Tribraque.

Braque quand même, c’est accordé (je ne me lancerai pas dans une interprétation de la pochette du disque). La guitare à califourchon, les claque-baguettes de Jean-Nöel Cognard, l’electrosonic de Patrick Müller et l’électricité à tous les étages. Pour réécrire le présent au futur le trio ouvre des portes sur le passé pour en découdre avec la Great Kosmische Musik, le prog ou free rock et même le metal-babouin avalé par l’americana-vibrato (Hurt de Nine Inch Nails chanté par Pauvros).

C'est peut-être parce que les gars rament à l’envers que notre point de vue change tout le temps. Et on n’est pas fâché de remonter avec eux jusqu’au (super) latin de Clorurel : Lincit (oui, le latin est une langue vivante) sur le vinyle et jusqu’à Hydrorgyrum sur le CD livré avec le vinyle. Magie de la technique, la galette de polycarbonate nous amène jusqu’en Inde (après absorption de Brucina). Bref, si Le passé du futur est toujours présent, avouons que le présent de l’avenir a de beaux (et parfois hallucinants) restes.

Tribraque : Le passé du futur est toujours présent (Bloc Thyristors / Souffle Continu)
Enregistré : 1er août 2012. Edition : 2014.
LP + CD : 01/ Acidum Oxalicum 02/ Tina Tinnabaris 03/ Hurt 04/ Clorurel : Lincit [05/ Brucina 06/ Suffas Quinicus 07/ Hydrorgyrum]
Pierre Cécile © Le son du grisli


L'étau : Choses clandestines (Bloc Thyristors / trAce, 2013)

l'étau choses clandestines

On sait Jean-Noël Cognard amateur d’improvisations ardentes, notamment consignées sur disques FMP ou Ogun. Après avoir échangé avec Michel Pilz (dont il célébra ici le Carpathes) en Binôme et en Ressuage, il retrouvait le clarinettiste (basse) les 4 et 5 mars 2013 afin de former L’étau en (exceptionnelle) compagnie de Keith Tippett et Paul Rogers. L’occasion d’enregistrer Choses clandestines fut double (deux jours passés en studio et une soirée programmée aux Instants Chavirés) quand les disques nés de celle-ci sont désormais quatre.

Enregistrés en studio, les deux premiers démontrent une entente que l’on supposera immédiate, qui profitera en tout cas à chacune des combinaisons à y trouver. Solos de Tippett, duos, trios et quartette, déroulent et imbriquent des pièces de musique différentes – free gaillard, atmosphérique bruitiste, marche ésotérique… – qu’enrichissent la fantaisie du pianiste (lyrisme récalcitrant, obsessions arpégées, recherches préparées), l’imagination instantanée du clarinettiste et les astuces imparables du duo de pompiers-pyromanes que composent Rogers (archet qui attise) et Cognard (baguettes qui avivent).

En concert, une seule combinaison : le quartette donnant, dans la mesure du pensable, deux grandes improvisations « homogènes ». Là encore, les tensions animent les conversations, et les mêmes qualités agissent : batteur féroce, Cognard exige la perte totale de repères (chose faite et bien faite sur la seconde face du troisième disque) quand Tippett multiplie les voyages à l’intérieur de son piano – la chose n’est-elle pas faite pour le « spectacle » ? – lorsqu’il ne rue pas en blues ou exige de Night in Tunisia qu’elle tombe sur Montreuil. C’est ainsi que fut relancée l’étrange machine qui a pour nom L’étau, dont personne ne pourra regretter qu’elle perde aujourd’hui, en belle boîte rose fuchsia qui plus est, un peu de sa clandestinité.

L’étau : Choses clandestines (Bloc Thyristors / trAce / Metamkine)
Enregistrement : 4 et 5 mars 2013. Edition : 2013.
LP1 : A1/ Sophistiqué barbare A2/ Le rideau déchiré B1/ Créer l’émotion puis la préserver B2/ Trois scripts abandonnés B3/ La danseuse blessée B4/ Couloir circulaire – LP2 : A1/ Projection de la scène A2/ Le rectangle de l’écran doit être chargé d’émotion A3/ La galerie des murmures A4/ Fondus dans l’arrière plan A5/ Dipôle – LP3 : A/ Une enseigne lumineuse faisant la réclame d’une revue musicale – Partie 1 B/ Une enseigne lumineuse faisant la réclame d’une revue musicale – Partie 2 – LP3 : A/ Plancher authentique permettant de bien entendre le bruit des pas – Partie 1 B/ Plancher authentique permettant de bien entendre le bruit des pas – Partie 2
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Brigantin : La fièvre de l'indépendance (Bloc Thyristors, 2012)

brigantin fière indépendance

Sur le pont du Brigantin en question, quatre hommes se disputent : Johannes et Conny Bauer, Barry Guy et Jean-Noël Cognard. La fièvre de l’indépendance à l’ordre du jour : l’épaisse boîte jaune qui renferme trois disques vinyle et un cahier de photographies signées Philippe Renaud est là pour raconter les contrecoups de l’effervescence.

Les échanges datent des 20 et 21 février 2012 – l’ordre des pièces (dont les titres disent l’amour de Cognard pour le film Aguirre, la colère de Dieu) respectant celui de leur enregistrement. Fruits d’un passage en studio, les deux premiers disques jouent de combinaisons multiples mais d’intentions accordées sur une improvisation vive qui ne se refuse rien. Ainsi, l’archet baroque ou assassin de Guy peut suivre les volutes de trombones passeurs d’hymnes, Cognard exercer une pression martiale dont se dépêtreront les mêmes trombones en canardant avec superbe, les Bauer feindre les éléments de fanfare et même le télescopage avant d’inciter le quartette à soigner des obsessions qu’il a nombreuses – tirs à blanc, harmoniques contre sourdine, harcèlements percussifs : l’équipe fait grand bruit.

Aux Instants Chavirés le soir du second jour, le groupe réitère : Bauer et Bauer fomentent l’anicroche et troquent télescopage contre interférences : voilà bientôt remplis le ventre de la contrebasse et les caisses de la batterie de trésors trouvés à quatre – à cinq même, si l’on considère les effets de la brillante prise de son de Patrick Müller. Trésors qu’il faudra se partager et qui offriront à Bauer, Bauer, Guy et Cognard, d’autres occasions de grandes disputes.

Brigantin : La fièvre de l’indépendance (Bloc Thyristors / Souffle Continu)
Enregistrement : 20 et 21 février 2012. Edition : 2012.
LP : La fièvre de l'indépendance
Guillaume Belhomme © Le son du grisli 2013



La vierge de Nuremberg : Le retour de (Bloc Thyristors, 2012)

le retour de la Vierge de Nuremberg le son du grisli

Elle aurait pu ne pas être originaire de Nuremberg, Dieu que cette Vierge aurait été pareillement affolante ! Dedans, tout ce que Jean-Noël Cognard et ses amis ont envie d’y fourrer (le rock bagarreur version France 3 Régions des débuts m’a quand même fait craindre le pire)…

Après quoi c’est du meilleur, et même du bon : une trompette (oui oui, celle de Berrocal) qui rend hommage à Don Cherry, une guitare et un saxophone qui s’affrontent à fleurets empoisonnés, une voix féminine (en anglais ça passe, en français pas loin de casser) qui pousse un air d’Americana (la trompette s’y envolera), des loops et des reverses qui dégomment tous les clichés du rock. C’est quoi donc en fait ? Une brocante farfelue qui surprend sans arrêt et où le charme agit même parfois.

La Vierge de Nuremberg : Le retour de (Bloc Thyristors / Metamkine)
Enregistrement : 2011. Edition : 2012.
LP : A1/ Malpartida A2/ Constantinople A3/ Soundcheck A4/ Die Nacht A5/ Asba A6/ Kiss My Blood – B1/ Rock'n'Roll Station B2/ Karambolage B3/ Kurzshluss B4/ Carmilla B5/ Les Ghoules
Pierre Cécile © le son du grisli

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Ce jeudi 13 décembre, La Vierge de Nuremberg se produira au Cirque électrique (Paris), dans le cadre d'une carte blanche offerte à... Chantal morte.


Empan : Entraxes inégaux / Tankj : Craquer les liants (Trace, 2012)

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Deux rééditions d’un coup, avec des « bonux traques » ! A chaque fois, c’est Jean-Noël Cognard en 2009 avec un trompettiste (entre autres) : Jac Berrocal dans Empan (dont je ne dirais malheureusement pas plus de bien ici que jadis) et avec Serge Adam dans Tankj (qui me permet de ne pas toujours dire de mal)…

Nouvelle chronique pour d'Entraxes inégaux ? Allez !… Une trompette milesienne qui roule sur des jeux de mots, un free rock prêt-à-porter, un synthé cracheur de sons cabots-ringards, bref le retour des années 80 organisé dans ta maison alors que tu n’avais rien demandé. De toute façon, si vous (tu) faîtes l’acquisition de la réédition Tankj, vous pourrez gratuitement jeter une oreille sur la chose. Une musique de cauchemar qui fait mal…

Dans Craquer les liants de Tankj, il y a un quartette qui fournit un bien (plus) bel effort de musique électroacoustique, libre, délurée, concrète... Les percussions peuvent lui donner des tons (que l’on dira) marocains, la contrebasse de Titus Oppmann sortir des aigus que les effets-borborygmes de Jérôme Noetinger accueilleront avec félicité, la batterie mener la danse d’une troupe de zombies… Une belle musique de cauchemar qui fait du bien !  

Empan : Entraxes inégaux / Tankj : Craquer les liants (Trace)
Enregistrements : 2009. Réédition : 2012.
2 CD : CD1 : Empan : Entraxes inégaux – CD2 : Tankj : Craquer les liants
Pierre Cécile © Le son du grisli


Entrechoc : Aux antipodes de la froideur (Trace / Bloc Thyristors, 2018)

lsdg4150Cette chronique de disque est l'une des soixante-dix que l'on trouvera dans le quatrième numéro papier du son du grisli. Qu'il faut commander, et même : dès maintenant !

entrechocs antipodes

C’est là – après Brigantin (avec Conrad et Johannes Bauer et Barry Guy) et L’étau (avec Keith Tippett, Michel Pilz et Paul Rogers) – la troisième (et dernière, faut-il croire) belle boîte de tissu estampillée Trace / Bloc Thyristors à renfermer des associations nées dans l’esprit de Jean-Noël Cognard, batteur qui improvise mais, d’abord : organise.

Organiser : pour un improvisateur, qu’est-ce à dire ? C’est qu’il en faut, des improvisateurs qui ne font pas qu’improviser sur demande, contre cachet, etc. Mais qui organisent aussi. Et qui imaginent, même : des associations nouvelles, respectueuses (de ce qui a été fait plus tôt) et concrètes enfin. L’organisation n’interdisant pas l’inspiration, c’est donc là, pour la troisième fois, une boîte de couleur qui en contient combien d’autres ? Non pas 5, mais au moins 5 au carré ; ce qui nous fait 25…  bien. Or, à bien compter, puisqu'il faut toujours compter désormais et partout, on est en fait encore loin du compte.

Car d’une couleur à l’autre – voilà enfin (troisième paragraphe) les intervenants qui ici font impression : Michel Pilz (clarinette basse), Mark Charig (trompette), Quentin Rollet (saxophones), Marcio Mattos (contrebasse et violoncelle) et Jean-Noël Cognard (batterie) –, des rapprochements sont envisagés, qui bientôt « bavent ». Or, c’est dans la bave que l’amateur de musique créative trouve généralement son compte : dans le son de trop comme dans le silence : quelle est la différence ? Moins souvent dans l’accord tandis qu’il se fait entendre ; jamais, ou presque, dans l’unisson.  

Ravi donc, l’amateur. Pour ce qui est des couleurs : bleu de Sienne (le jazz créatif des années 1960), ocre de Provence (c’est l’improvisation, au soleil, chapeau de paille jusqu’au nez), noirs de partout (ce que c’est qu’un tempérament, il faudra faire avec). Alors le quintette va : deux jours passés en studio en 2017 à Chatenay-Malabry et puis un concert donné un peu plus tard aux Instants Chavirés. A chaque fois, disques noirs ou disque rouge, c’est le fruit d’un compagnonnage Cognard, d’une confrérie non pas du souffle mais de la claque, qui vaut caresse – allez expliquer ça aux curetons de la « société civile ». Et puis non, n’allez pas expliquer, soyez à la hauteur de ce que vous avez entendu : gardez ça pour vous, et pour eux encore davantage. [gb]

 


Ressuage : Semelles de fondation (Bloc Thyristors, 2011) / Irau Oki, Benjamin Duboc : Nobusiko (Improvising Beings, 2010)

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Sous le nom de Ressuage– technique inquiète de lourd et de métallique – agissent Itaru Oki (trompette, bugle et flûtes), Michel Pilz (clarinette basse), Benjamin Duboc (contrebasse), Jean-Noël Cognard (batterie), Patrick Müller (« electronsonic ») et Sébastien Rivas (ordinateur).

Sous un ciel de soupçon se dressent ces Semelles de fondation : plantées là, auxquelles le climat s’adapte maintenant : une note de contrebasse tombe, la flûte et la clarinette invectivent, la cymbale menace et l’électricité gagne du terrain. Sous les coups de Cognard, elle finit d’ailleurs par faire éclater une pluie d’éléments variés qui retomberont lentement, au son des effets d’étouffoirs et de transformateurs. La suite, sur l’autre face, délivre un exercice plus atmosphérique : valse de gimmicks sous réverbération. La fusion industrielle rêvée a tous les charmes de l’exercice artisanal qu’un jeu de citations opposant Oki et Pilz changera en improvisation amène.

Ressuage : Semelles de fondation (Bloc Thyristors / Metamkine)
Enregistrement : 29 et 30 novembre 2010. Edition : 2011.
LP : A1/ Portiques indéformables A2/ De béton et de verre A3/ Les travées basses des façades A4/ Module d’échanges B1/ Pré-tension B2/ Voiles suspendues B3/ Emprise ferroviaire B4/ Long pan opposé
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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Plus tôt (15 décembre 2009), la paire Itaru Oki / Benjamin Duboc enregistrait Nobusiko. Donnant de la voix, passant de trompette en flûte et de bugle en percussions, le premier construit sur le solide soutien du second des mélodies réservées et des pièces plus vindicatives – ici Duboc accompagne (Foudo), là il provoque (Harawata), ailleurs encore s’emporte à l’archet (Siwasu). Remisant ses éclats, Oki tranquillise alors. Nobusiko est l’histoire d’un équilibre trouvé à deux, un geste après l’autre.


Michel Pilz, Jean-Noël Cognard : Binôme (Bloc Thyristors, 2010)

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En 1984, Jean-Noël Cognard rencontra Michel Pilz dans le public venu entendre le quartette de Peter Brötzmann au Théâtre Dunois. De la rencontre naîtront deux échanges enregistrés et maintenant consignés sur Binôme vinyle.

Retenue obligatoire du batteur à l’initiative de la rencontre et voici la clarinette attirée en rouleaux. Habitué des profondeurs, Pilz trouve là un nouveau prétexte à l’excavation de splendeurs graves : d’épaisse et intense facture, les notes de clarinette claquent sur la ponctuation habile de Cognard à l’affût (qui encadre ou taquine à force de coups défaits) quand elles ne sont pas portées haut par un déhanchement commandé sur toms basse. Ainsi va cette captivante histoire de graves et le souvenir d’un ancien partage.

Michel Pilz, Jean-Noël Cognard : Binôme (Bloc Thyristors / Metamkine)
Enregistrement : 1984. Edition : 2010.
LP : A/ 28, rue Dunois B/ 52, allée La Fontaine
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



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