Colin Stetson : New History Warfare Vol. 3: To See More Light (Constellation, 2013)
Certes il n’a pas été absent très longtemps mais… Colin Stetson est de retour ! Et pour couronner le tout il n’est pas seul : Justin Vernon (de Bon Iver) chante sur quatre titres de To See More Light (troisième volume de la série « New History Warfare »).
Ce qui n’est pas toujours un succès, il faut l’avouer, puisqu’une chorale soul (oui, encore... remember Shara Worden) peut, sans que vous ne vous y attendiez, vous sauter à l’oreille (And in Truth), ou un qu’un refrain chanté peut écarter de ses faiblesses tout faux-semblant expérimental (Who the Waves Are Roaring for (Hunted II)). Pour ce qui est des instrumentaux, rien de neuf chez Stetson : sa voix perce le saxophone qu’il utilise sur trois ou quatre notes en boucle (Hunted, High Above a Grey Green Sea). Bon…
Un peu mieux quand même : sur l’introduction d’In Mirrors, quand le saxophoniste ose jouer abstrait !, et sur Brute, dont le beat se rapproche de la musique électronique et où la voix se fait plus brutale, en effet, et donc un peu plus provocante. Lui qui aime creuser des sillons, pourrait-on conseiller à Colin Stetson de creuser de ce côté-là pour son prochain retour ?
EN ECOUTE >>> High Above a Grey Green Sea
Colin Stetson : New History Warfare Vol. 3: To See More Light (Constellation / Gibert Joseph)
Edition : 2013.
CD / 2 LP / DL : 01/ And In Truth 02/ Hunted 03/ High Above A Grey Green Sea 04/ In Mirrors 05/ Brute 06/ Among The Sef (Righteous II) 07/ Who The Waves Are Roaring For (Hunted II) 08/ To See More Light 09/ What Are They Doing In Heaven Today? 10/ This Bed Of Shattered Bone 11/ Part Of Me Apart From You
Pierre Cécile © Le son du grisli
Colin Stetson, Mats Gustafsson : Stones (Rune Grammofon, 2012)
La joute promettait d’être belle : Mats Gustafsson dans le coin gauche et Colin Stetson dans le coin droit. Au milieu, les instruments de la dispute programmée en public : un tas de saxophones alto, ténor, basse et baryton. Ca y est, la cloche sonne deux fois…
Les adversaires se tournent autour en dessinant de longues lignes au sol, Stetson semble pour le moment le plus prudent, il vocalise un peu alors que Gustafsson l’invective de front… Les voilà qui se lancent à bride abattue dans un corps à corps que malheureusement l’arbitre (invisible) interromp. Après avoir été séparés, les adversaires se cherchent de nouveau. Pas plus que leurs styles, l’idée qu’ils ont du noble art (de l’improvisation) n’est la même : Gustafsson sans filet et Stetson plus précautionneux. Si ce n’est quelques moments fortuits qui l’intéresse, le public a du mal à se concentrer sur la rencontre d’autant qu’il soupçonne quelques trucs et parfois un peu de comédie chez les belligérants.
Le corps à corps reprend heureusement, mais les coups semblent involontaires et les deux hommes se font éjecter en même temps du ring. Gustafsson vacille (on lui pardonne aux jolis petits bruits qu’il fait) et Stetson propose qu’ils fassent la paix sur une note, ce qui exige un talent de funambule, d’accord, mais le procédé est quand même facile. Au huitième et dernier round, le retournement de situation, la surprise, le public est debout, l’affrontement tient enfin ses promesses & les deux hommes montrent qu’ils cachaient bien leur jeu. Une question : pourquoi l'avoir caché si longtemps ?
Colin Stetson, Mats Gustafsson : Stones (Rune Grammofon / Instant Jazz)
Edition : 2012.
CD / LP : 01/ Stones That Rest Heavily 02/ Stones That Can Only Be 03/ Stones That Need Not 04/ Stones That Only Have 05/ Stones That Rest Heavily 06/ Stones That Can Only Be 07/ Stones That Need Not 08/ Stones That Only Have
Pierre Cécile © Le son du grisli
Colin Stetson : New History Warfare Vol. 2: Judges (Constellation, 2011)
Colin Stetson a un faible pour le mélange des genres. Pour preuve, une liste de collaborateurs qui pioche aussi bien du côté de la pop ou du rock (Godspeed You! Black Emperor, TV On The Radio, Tom Waits, David Byrne) que de la musique chercheuse (Anthony Braxton, Mats Gustafsson). Une autre preuve ? Alors voilà : deuxième volume de « New History Warfare », intitulé Judges, produit par le label Constellation. Aux saxophones (alto, ténor et basse), Stetson y (gustafs)sonne et (brax)tonne !
L’anche entre deux chaises musicales (disons pour faire vite et surtout pas compliqué le minimalisme américain et l’improvisation à bracelets de force), il déroule une musique pas désagréable mais dont on se demande ce qu’il reste une fois qu’elle est passée. On regrette d’ailleurs vite les deux premières plages, les meilleures. Le saxophoniste travaille la matière sonore ou lance une sorte de dance music aqua-acoustique. Après, il concocte des chansons (c’est le format choisi) où son saxophone accompagne sa voix (qui en filtre) et où Laurie Anderson est de temps en temps invitée à dire quelques mots et Shara Worden de My Brightest Diamond à venir tout casser avec ses sales accents de soul. Bien vite, tout ça tourne en rond. Peut-être plus facile que vraiment subjuguant en fait…
Colin Stetson : New History warfare Vol. 2: Judges (Constellation / Instant Jazz)
Edition : 2011.
CD : 01/ Awake on Foreign Shores 02/ Judges 03/ The Stars in His Head [Dark Lights Remix] Bell Orchestre 04/ All the Days I've Missed You (ILAIJ I) 05/ From No Part of Me Could I Summon a Voice 06/ A Dream of Water 07/ Home 08/ Lord I Just Can't Keep from Crying Sometimes 09/ Clothed in the Skin of the Dead 10/ All the Colors Bleached to White (ILAIJ II) 11/Red Horse (Judges ll) 12/ The Righteous Wrath of an Honorable Man 13/ Fear of the Unknown and the Blazing Sun 14/ In Love and in Justice
Pierre Cécile © Le son du grisli