Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Derek Bailey : Play Backs (Bingo, 1998)

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Le 19 mars 1998, Derek Bailey improvisait à la guitare électrique ou acoustique sur matériel préenregistré par une sélection de musiciens : Darryl Moore, Henry Kaiser, Casey Rice, John Herndon, Tied + Tickled Trio, Bundy K. Brown, John French, Ko Thein-Jones, Sasha Frere-Jones, John Oswald, Jim O’Rourke, Loren Connors.

Dans le dos, parfois, des machines et/ou programmations datées contre lesquelles inventer autrement. Quand ce n’est pas le cas, ce sont des ententes impromptues agissant entre jazz (avec les Allemands de Tied + Tickled Trio) et No Wave (sur Resigned avec Casey Rice). Mais Play Backs contient surtout cette pièce que John Oswald composa à partir d’enregistrements de Derek Bailey : J.O. Complete, ou cinq minutes fantastiques que le guitariste passera à ne pas intervenir : « Oswald’s effected such an improvement on how my stuff usually sounds, I thought it better to leave it alone. »

Derek Bailey : Play Backs (Bingo)
Enregistrement : 19 mars 1998. Edition : 1998.
CD : 01/ Darryl Moore : D For D 02/ Henry Kaiser : HK D&B 03/ Casey Rice : Resigned 04/ John Herndon : Please Smile 05/ Tied & Tickled Trio : Tickled 3 06/ Bundy K. Brown : BKB Mix 07/ John French : CLB Drums 08/ Casey Rice : Resigned 2 09/ Casey Rice : CLB Drums 10/ Sasha Frere-Jones : Sasha 11/ John Oswald : J.O. Complete 12/ Jim O'Rourke Loren, Loren Mazzacane Connors : George  
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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Cette chronique est tirée du deuxième hors-série papier du son du grisli, sept guitares. Elle illustre le portrait de Derek Bailey.



Oren Ambarchi, Jim O'Rourke, Keiji Haino : In A Flash Everything Comes Together (Black Truffle, 2011)

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Sur ce double LP qu’il a autoproduit sur Black Truffle (conception graphique de Stephen O’Malley), Oren Ambarchi ne joue pas de guitare mais de la batterie. C’est d’ailleurs là qu’il a commencé, dans Phlegm, avec son compatriote Rob Avenaim. Derrière les fûts, il agace ici Keiji Haino (à la guitare) et ragaillardit Jim O’Rourke (à la basse).

C’est magnifique et drôle, excessif et jubilatoire. Très loin de la guitare que l’on entend sur Tima Formosa, que le trio a enregistré un peu avant : parce qu’Ambarchi est à la guitare sur Tima Formosa et qu’il l’interroge une fois de plus, comme de coutume, sous toutes les coutures, qu’il la pousse dans ses derniers retranchements : expérimental, bruyant, ambient, industriel, pop…

Ici, Ambarchi n’agace rien ni personne, il accompagne en battant cymbales et caisses, par sa seule présence les fait parler. A l’Heroic Fantasy d’Haino (des solos de trop ? non, de la pure mimique parfois et du dixième degré jouissif !), il ajoute sa touche personnelle. L’esprit d’Ambarchi est frappant, celui d’O’Rourke est frappeur et celui d’Haino… frappé ? Très bien !

Oren Ambarchi, Jim O’Rourke, Keiji Haino : In A Flash Everything Comes Together (Black Truffle)
Edition : 2011.
2 LP : In A Flash Everything Comes Together
Pierre Cécile © Le son du grisli

65066366Cette chronique est tirée (en partie) du portrait d'Oren Ambarchi contenu dans le deuxième hors-série papier du son du grisli, sept guitares


Otomo Yoshihide : Bells (Doubt, 2010)

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Dans le même temps qu’il servait son obsession pour Lonely Woman, Otomo Yoshihide prenait la tête du même New Jazz Trio et du même New Jazz Trio augmenté – Sachiko M et Jim O’Rourke – le temps d’investir deux fois Bells d’Albert Ayler.

En quintette : la relecture est fauve, qui compose d’abord avec les agressions des ondes sinusoïdales et les vociférations de la guitare électrique ; la dérive est faite de multiples déviations instrumentales, parmi lesquelles Yoshihide parviendra à glisser les notes arrêtées de l’hymne inspirant. En trio : la guitare électrique désormais sans effets mais déformée par un vibrato obséquieux en appelle à une autre évocation. Qui fera pourtant elle aussi avec la multiplication de bruits que chance et opportunités transporteront autant que le transport roulant de la section rythmique. Dernières inspections des tirants et Yoshihide termine sous l’archet d’Hiroaki. Si la préférence ira à Lonely Woman, ces deux versions de Bells seront conseillées quand même.

Otomo Yoshihide’s New Jazz Trio : Bells (Doubt / Metamkine)
Enregistrement : 5 août 2010. Edition : 2010.
CD : 01/ Bells 02/ Bells
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Otomo Yoshihide : Lonely Woman (Doubt, 2010)

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C’est une vieille habitude, pour Otomo Yoshihide, que celle de reprendre Lonely Woman. Si Guitar Solo en consigne déjà une version enregistrée en 2004, ce disque-là en assemble six, interprétées seul encore, en New Jazz Trio ou New Jazz Trio augmenté des présences de Sachiko M et Jim O’Rourke.

Le quintette se charge d’ailleurs des première et dernière versions à entendre sur le disque : lente divagation autour du thème d’Ornette Coleman conclue sur rendez-vous d’aigus tenaces ; jeu de miroirs opposant leurs motifs abstraits. Seul, Yoshihide élabore, au son d’une guitare acoustique brisée et plus tard d’une guitare électrique, deux approches de l’œuvre : nonchalante obligée et bruitiste défroquée. En New Jazz Trio promis, il donne avec Mizutani Hiroaki (basse) et Yoshigaki Yasuhiro (batterie) deux autres relectures : digression enlevée de guitare électrique contre versant mélodique où se réfugie la guitare acoustique. Malgré le spectre, pas une fois la redite. Lonely Woman conseillé en conséquence.

Otomo Yoshihide’s New Jazz Trio : Lonely Woman (Doubt / Metamkine)
Enregistrement : 5 août 2010. Edition : 2010.
CD : 01/ Lonely Woman 02/ Lonely Woman 03/ Lonely Woman 04/ Lonely Woman 05/ Lonely Woman 06/ Lonely Woman
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Oren Ambarchi, Jim O’Rourke, Keiji Haino : Tima Formosa (Black Truffle, 2010)

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La rencontre d’Ambarchi, O’Rourke et Haino ne peut être qualifiée de lumineuse, charmante ou sympathique, ce qui n’étonnera guère les amateurs de ces trois figures majeures de la musique d’aujourd’hui. Ici, la musique se fait sombre, obsédante et atmosphérique. Surtout, elle semble toucher à quelque chose d’essentiel, que les mots pourraient difficilement décrire.

Le disque, issu de l’enregistrement d’un concert à Kitakyushu au Japon, est composé d’une seule longue suite découpée en trois chapitres. Débutant avec un silence lourd de promesses, un sous-bassement tout en drone et interjections de sons aux textures granuleuses va servir d’écrin aux incantations de Keiji Haino, ici tout à fait investi dans son rôle de sorcier mystique. La deuxième plage, transitoire et dévolue essentiellement à la voix du Japonais, laisse vite place à une ambiance plus orageuse où des hurlements rauques rivalisent d’intensité avec des explosions de guitare. Quand la beauté naît de l’effroi et de l’étrangeté…

Oren Ambarchi, Jim O’Rourke, Keiji Haino : Tima Formosa (Black Truffle / Metamkine)
Enregistrement : janvier 2009. Edition : 2010.
CD : 01/ Tima Formosa 1 02/ Tima Formosa 2 03/ Tima Formosa 3
Jean Dezert © Le son du grisli



Fenn O'Berg : In Stereo (Editions Mego, 2009)

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Premier vrai disque studio du trio aux milliards de neurones – ses prédécesseurs étaient des edits de performances live –, In Stereo comble un vide discographique de neuf ans, que l’extraordinaire piqûre de rappel The Magic Sound & Return Of… avait encore amplifié l’an dernier. Enregistré au studio GOK Sound de Tokyo, le nouvel opus des magiciens du laptop improvisé n’aboutit à nulle déception.

Etonnamment intitulés dans le désordre – partant de Part III pour arriver à Part VI (ou l’exclusif morceau bonus Part II sur le double vinyle), les morceaux portent chacun l’idiosyncrasie prééminente de chaque membre du trio. Tantôt, les paysages sonores de Christian Fennesz emmènent la vrille électronique (le début de Part III), parfois, les troubles neuropsychiatriques des machines portent la signature de Peter Rehberg, en d’autres instants, la musique quasi-concrète de Jim O’Rourke s’impose de son évidence faussement calme. Tournoyantes et obsessionnelles, les réponses digitales des trois complices entretiennent le mythe de maîtresse manière. Entre fureur insoupçonnable et apaisement trompeur, les atmosphères s’imprègnent des décalcomanies noirâtres de la paire KTL (dont Rehberg forme la moitié), échelonnées sur des  sifflements urbains captés en bordure d’un biotope ferroviaire. L’orage franchi dans un climat sous la pénombre d’une apocalypse pensée par Kevin Drumm, des pensées expiatoires montent au cerveau, gargouillant d’hybrides insectivores en perpétuelle mutation.

Fenn O'Berg : In Stereo (Editions Mego / Metamkine)
Edition : 2009.
CD : 01/ Part III 02/ Part IV 03/ Part V 04/ Part I 05/ Part VII 06/ Part VI 07/ Part II
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli


Cornelius Cardew : Treatise (Hat[Now]Art, 2000)

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Continuellement en guerre contre l’embourgeoisement des musiques d’avant-garde, Cornelius Cardew mettra quatre ans à élaborer Treatise, partition graphique de 193 feuillets. Ne possédant aucune  indication quant à l’instrumentation ou à la durée de son exécution, Treatise proposait de faire éclater la frontière entre musiciens professionnels et amateurs. Si elle ne fut pas toujours comprise en son temps, l’œuvre de Cardew a trouvé aujourd’hui de fidèles défenseurs, parmi lesquels de nombreux combos rock (Sonic Youth) ou électroniques (Formanex).

REPERES
Cornelius Cardew est né le 7 mai 1936 à Winchcombe. Il est mort le 13 décembre 1981 à Londres. A la Royal Academy of Music de Londres, il étudie le piano, le violoncelle et la composition. Il s’intéresse à Schönberg, Webern puis découvre Cage, Stockhausen. En 1958, il obtient une bourse et assiste Stockhausen. A Rome, il étudie avec Petrassi. Il rencontre John Cage et David Tudor. Il expérimente et remet en cause la notation musicale. Un peu plus tard, il élabore des partitions graphiques (Autumn ’60 & Autumn ’61) en vue de libérer l’interprète et d’en faire un musicien libre et non plus inféodé aux dictats des compositeurs. Treatise sera sa plus belle réussite.

Marxiste-léniniste puis maoïste, il crée le Scratch Orchestra dans lequel se retrouvent compositeurs d’avant-garde, étudiants en musique et arts plastiques, employés de bureau. La politique est au centre de la création de ce collectif. C’est à cette période qu’il part en guerre contre l’establishment des musiques d’avant-garde. Il s’éloigne de Cage, critique vertement Stockhausen et publie même l’ouvrage Stockhausen Serves Imperialism. Il confie alors à Daniel Caux : « ce que font Cage et Stockhausen, c’est simplement orienter les jeunes intellectuels et les jeunes musiciens. En fait, ils ne font que tourner en rond. »

Ses partitions graphiques ne rencontrant que peu de succès auprès des seuls musiciens amateurs (elles sont la plupart du temps interprétées par des musiciens d’avant-garde), il crée le Pop Liberation Music, groupe qui flirte avec la musique pop. Il prend fait et cause pour la lutte irlandaise et compose pour piano les Thälmann Variations du nom du militant communiste allemand mort assassiné à Buchenwald en 1943. Il enseigne alors pour survivre et devient professeur de composition à la Royal Academy of Music. Entre 1966 et 1971, il collabore avec Lou Gare, Eddie Prevost et Keith Rowe au groupe AMM et tutoie de ce fait l’improvisation libre. Le 13 décembre 1981, il est renversé dans une rue piétonne de Londres par un chauffard qui ne sera jamais retrouvé. Ses amis n’hésitent pas à parler d’attentat et d’assassinat.

TREATISE
Graphiste dans une maison d’édition, Cornelius Cardew mettra quatre années à finaliser Treatise. Cette partition graphique de 193 pages comprend deux portées toujours vierges en bas de page, la partition graphique située en milieu de page étant toujours partagée par une ligne médiane dont on ne sait s’il s’agit d’une ligne sonore continue ou d’une frontière. On peut ainsi estimer que les idéogrammes dessinés en dessous de cette ligne appartiennent au registre grave et  ceux en dessus au registre aigu (mais très souvent ces mêmes idéogrammes sont à califourchon sur cette même ligne). Les signes utilisent des formes géométriques (cercles, losanges, rectangles…), lignes continues ou brisées et quelques notes ou portées musicales s’y glissent ça et là. Les traits sont épais ou minces, donnant peut-être de ce fait une indication quant au volume auquel ils doivent être joués. La partition se lit de gauche à droite et ne peut se jouer en solo. La seule évidence quant à cette partition me semble être le fait qu’un musicien se doit de choisir une ligne ou une figure à jouer et s’y tenir. Aucun repère harmonique, rythmique n’est ici mentionné mais chacun peut suivre la partie de l’autre et ainsi éviter tout retard ou précipitation. L’improvisation ne me semble pas avoir sa place ici. L’absence d’indication permet à chaque fois une interprétation différente et chacun, musicien confirmé ou simple amateur – voire non musicien –, peut entrer dans cette partition.  De fait, et parce qu’à chaque fois nouvelle, cette œuvre résiste à toute critique. C’est sans doute là, la plus belle réussite du compositeur.

Le 15 février 1998, Art Lange dirige et enregistre pour la première fois l’intégrale de Treatise. En sortiront deux Compact Disc publiés par le label Hat[now]Art. Piano et electronics (Jim Baker), vibraphone et percussions (Carrie Biolo), clarinette et saxophone alto (Guillermo Gregorio), violoncelle (Fred Londberg-Holm), electronics (Jim O’ Rourke) vont façonner une œuvre faite de silences et de perturbations soudaines et glacées. Les interventions, jamais, ne s’incrustent et, de cet éphémère sans cesse remis en question, surgissent des lignes fuyantes ici, des embryons de mélodie là.

Trois ans plus tard et toujours pour le même label, Carrie Biolo, Jim Baker, Fred Londerg-Holm et Lou Mallozi (récitation), interprètent les pages 21 & 22 du Treatise de Cornelius Cardew dans un disque où se retrouvent d’autres œuvres graphiques du compositeurs (Autumn 60 / Material / Octet 61).

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Cornelius Cardew : Treatise (Hat[now]Art 2-122)
Cornelius Cardew : Material (Hat[now]Art 150]
Formanex : Treatise Live in Extrapol (Egbo 02)
Sonic Youth : Goodbye Twentieth Century (SYR 4)

La partition Treatise est éditée par The Gallery Upstairs, Buffalo, New York.
Luc Bouquet © Le son du grisli.


Fenn O’Berg : The Magic Sound & Return Of… (Editions Mego, 2009)

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A ce stade de leur notoriété, underground indeed, il n’est plus nécessaire de revenir sur les glorieux parcours respectifs des trois ultimate geeks qui forment le projet Fenn O’Berg. Véritables dieux des musiques expérimentales, qu’elles soient d’une teneur ambient majestueuse (Christian Fennesz), indie rock folk noise (Jim O’Rourke) ou drone metal vs electronica (Peter Rehberg aka Pita et moitié de KTL), les protagonistes à l’œuvre en cettte splendide double réédition n’ont plus guère à prouver, si ce n’est envers eux-mêmes. Aujourd’hui pleinement – osons le mot, il n’est point galvaudé – mythiques, les deux albums réunis sur ce double CD datent respectivement de 1999 (The Magic Sound) et 2002 (The Return Of…) et ont marqué une étape cruciale dans le développement de l’improvisation au laptop.

Adeptes d’une liberté d’action sans la moindre concession aux modes de pensée dominants, Fennesz, O’Rourke et Rehberg avaient enregistré The Magic Sound au cours de diverses performances entre Tokyo, Berlin, Hambourg, Vienne et Paris, et c’est peu dire que dix années plus tard, les neuf titres n’ont pas pris une ride. D’un esprit fondamentalement libertaire – à l’image de ce xylophone qui danse, loufoque et jazz, sur les grondements sourds d’un monde digitalisé (Shinjuku Baby Pt. 1) – l’opus ne recule devant aucun obstacle a-mélodique, quitte à nous laisser sur le bord du chemin (Horst und Snail mit Markus). Comme toujours dans ce type de collaborations, les influences des uns et des autres l’emportent, tels Gürtel Eins et Gürtel Zwei, marqués d’une approche quasi-boulezienne, elle n’a jamais autant rimé avec fenneszienne. Carrément superbe en maints endroits (dont Fenn O’Berg Theme, magnifique variation aux contours néo-classiques), l’œuvre est à (re)découvrir de toute urgence.

Le second disque The Return Of… – enregistré au Centre Pompidou et au Porgy & Bess de Vienne – vole tout autant des les hautes sphères de la galaxie électronique. Débutant par quelques secondes pratiquement techno, Floating My Boat noie très vite la tentation du beat qui bouge, pour s’achever sur des boucles obsédantes qui donneront des années plus tard le meilleur de Giuseppe Ielasi (son EP Stunt de 2008). Plus étendues et plus développées, les cinq tracks (dont l’inédit Adidas Sun Tannned Avant Man, sorti à l’époque sur l’édition japonaise) prennent le temps de la (dé)mesure, übersensorielle et métaphysique. Quand elle atteint la grâce ultime d'A Viennese Tragedy, ex-tra-or-di-nai-re contorsion mélodique basée sur des samples d’un orchestre hollywoodien (cette mélodie tournoyante !) essaimé par la ruche d’un certain Christian F., on repense à la maxime de Faithless : God is a Laptop Improviser

Fenn O’Berg : The Magic Sound & Return Of… (Editions Mego / La Baleine)
Enregistrement : 1998, 1999 & 2001. Réédition : 2009.
CD1 : 01/ Shinjuku Baby Pt. 1 02/ Steam Powered Oscillation 03/ Horst und Snail mit Markus 04/ Gürtel Eins 05/ Escape From Hamburg 06/ Shinjuku Baby Pt. 2 07/  Gürtel Zwei 08/ Fenn O’Berg Theme 09/ (5,6m Of) Fenn O’Berg - CD2 : 01/ Floating My Boat 02/ A Viennese Tragedy 03/ Riding Again 04/ We Will Diffuse You 05/ Adidas Sun Tannned Avant Man
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli

Archives Fennesz
Archives Jim O'Rourke
Archives Peter Rehberg


Jim O'Rourke: I'm Happy, and I'm Singing, and a 1, 2, 3, 4 (Mego - 2009)

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Rapidement épuisé, I'm Happy, and I'm Singing, and a 1,2,3,4, référence de la discographie de Jim O’Rourke et du catalogue des éditions Mego, est aujourd’hui réédité.

Là, (re)trouver des pièces d’une musique sortie d’ordinateur hésitant entre un post-minimalisme lancinant et une pop traînant ses soucis d’expérimentation sur trois longues plages : d’embouteillages sonores en airs de quelques notes qu’il se plaît à rabâcher, O’Rourke passe sans qu’on le remarque vraiment avant qu’arrive And a 1, 2, 3, 4, ouvrage halluciné pour se laisser aller subrepticement à la dérive.

Accompagnant la réédition, un autre disque enfile des pièces (peu ou pas connues) d’une pop électronique légère, aux sonorités badines (Let’s Take It Again From The Top) et aux tentatives expérimentales entendues (He Who Laughs). Là encore, compter sur une des trois pièces pour relever les deux autres : Getting The Vapors, ou effet de masse changé en drone expectorant qui impose sa singularité tranchante aux travaux en solitaire de Jim O’Rourke.

CD1: 01/ I’m Happy 02/ And I’m Singing 03/ And a 1, 2, 3, 4 - CD2: 01/ Let’s Take It Again From The Top 02/ Getting The Vapors 03/ He Who Laughs >>> Jim O'Rourke - I'm Happy, and I'm Singing, and a 1, 2, 3, 4 - 2009 (réédition) - Editions Mego. Distribution Metamkine.

Jim O'Rourke déjà sur grisli
The Second Original Silence (Smalltown Superjazz - 2008)
Born Again in The USA (Drag City - 2006)


KTL: IV (Editions Mego - 2009)

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Les conséquences de la no wave (espoir de guitares suspendues de Glenn Branca en tête) mêlées à d’imposantes réminiscences de cold, de porter haut le discours musical de KTL : Stephen O’Malley (Sun O)))) et Peter Rehberg, musiciens produits sur IV par Jim O’Rourke.

Guitares aux plaintes longues, donc ; les parasites : éreintants. Là, une mélodie achevée à peine tente de percer sous les nappes enveloppantes d’un clavier, avant de se complaire dans l’art de buter avec morgue et déraison sur deux notes vaines. La mécanique de l’ensemble, forcément lente, se plie quand même parfois à un crescendo, sur une esthétique du crachant de plus en plus pesante : obligée de disparaître enfin sous des couches d’atmosphères rugueuses qu’elle a elle-même engendrées.

CD: 01/ Paraug 02/ Paratrooper 03/ Wicked Way 04/ Benbett 05/ Eternal Winter 06/ Natural Trouble >>> KTL - IV - 2009 - Editions Mego. Distribution La baleine.



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