Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Alfredo Costa Monteiro : Trois replis de solitude et un oubli (Rhizome.s, 2016)

alfredo costa monteiro trois replis

Alfredo Costa Monteiro parle, je crois, toutes les langues et il ne faut pas voir dans ce titre en français une coquetterie ni un impératif imposé par le label qui l’héberge – soit : un musicien sous ou derrière Rhizome.s, Bruno Duplant. Non, ce sont bien là trois replis (sixième, troisième et puis premier) suivis d’un oubli (du même nom).

C’est au son, surtout, de l’accordéon que le musicien dit de quoi retourne et les uns et l’autre : son instrument a parfois des airs de saxophone double, qui va et puis vient ; ses notes sont les mêmes ou quasiment les mêmes, qu’elles soient soufflées ou qu’elles soient aspirées. Mais entre deux souffles ou deux aspirations, c’est presque à chaque fois un jeu d’équilibre mis en difficulté : s’il réclame ici à Alfredo Costa Monteiro un aigu un peu plus haut, là le secours d’une cymbale qui résonne, le voilà malgré tout qui bascule. Mais, aussi, emporte la mise en plus de ces trois replis et de l’oubli qui leur est attaché.

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Alfredo Costa Monteiro : Trois replis de solitude et un oubli
Rhizome.s
Edition : 2016.
CD-R : 01/ Sixième repli 02/ Troisième replis 03/ Premier replis 04/ Un oubli
Guillaume Belhomme © Le son du grisil



Keith Rowe, Costa Monteiro, Belorukov, Liedwart : Contour (Mikroton, 2014) / Rowe, Belorukov, Liedwart : Tri (Intonema, 2014)

keith rowe alfredo costa monteiro kurt liedwart contour

C’est une belle couverture : les mains de Keith Rowe, un balai miniature et sa guitare à plat, instruments et ustensiles attendant la prochaine préparation, quelques pédales ; la précision du geste est artisanale, derrière laquelle l’artiste (mais non pas le musicien) s’efface.  

Auprès du guitariste, ce 29 avril 2013, c’est Alfredo Costa Monteiro à l’accordéon, Ilia Belorukov au saxophone alto et à l’électronique et Kurt Liedwart aux objets et à l’électronique lui aussi. A deux (Rowe & Costa Monteiro) puis à quatre, les musiciens lèvent timidement un lot de grisailles – on imagine les préparations d’avant le commencement « véritable », l’ébauche avant l’apparition du paysage –, déposent un larsen sur des plaques tournantes, remuent dans un même souffle. Un rythme peut même éclore, qui atteste que l’artisan ne s’interdit rien et que les musiciens en présence se sont accordés sur son savoir-faire, à deux, et puis à quatre.

contour

Keith Rowe, Alfredo Costa Monteiro, Ilia Belorukov, Kurt Liedwart : Contour
Mikroton / Metamkine
Enregistrement : 29 avril 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Two (R+CM) 02/ Four (R+CM+B+L)
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


keith rowe tri

Sans Alfredo Costa Monteiro, les mêmes donnaient deux jours plus tôt un concert à Saint Petersbourg : avec (première plage) ou sans public (seconde). Bruitiste davantage, l’électronique se joint aux souffles pour mieux faire effet sur les lignes de guitare. Magnétique, l’improvisation marie aigus et graves dans un effleurement, mais aussi insistances (de l’alto) et discrétions (grésillements, crépitements, chuintements, toutes notes éparpillées comme autant de bruits secrets).

tri

Keith Rowe, Ilia Belorukov, Kurt Liedwart : Tri
Intonema / Metamkine
Enregistrement : 27 avril 2013. Edition : 2014.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

 

contourLe samedi 19 mars, le trio Keith Rowe / Ilia Belorukov / Kurt Liedwart jouera à Nantes en compagnie de Julien Ottavi, dans le cadre des concerts intimes organisés par l'association APO33.


Alfredo Costa Monteiro : Um Em Um (Monotype, 2015)

alfredo costa monteiro um em um

Un accordéon et des objets, c'est l’instrumentarium d’Alfredo Costa Monteiro sur cet enregistrement solo qui nous vient de Varsovie (16 novembre 2014).

Soufflant sifflant, c’est de l’accordéon, mais ça pourrait bien être aussi de la scie égoïnomusicale ou du cri de serpent, parce qu’ACM est un charmeur. Même les parasites (qu’ils émanent de sa propre personne ou de ses objets) adoptent le rythme des va-et-vient  de son piano à bretelles. Et notre oreille balance, d’un plateau sur l’autre, d’une note aigue à une autre, grave… Et si l'on fait toute confiance à son équilibre, alors il ne reste plus qu'à se laisser aller dans le son.



alfredo costa monteiroAlfredo Costa Monteiro : Um Em Um
Monotype / Metamkine
Enregistrement : 16 novembre 2014. Edition : 2015.
CD : 01/ Um Em Um
Pierre Cécile © Le son du grisli


Blaast : From One Coordinate to Uncoordination (Caduc, 2015)

blaast from one coordinate

Un duel de synthés, avouez que c’est pas commun ! (j’ai réfléchi cette introduction de chronique en pensant à notre jeune public, genre 16-22). Et si je me trompe, si ça l’est, commun, je m’explique et précise : un duel entre un homme et une femme, c’est pas commun. De synthés, le duel, je veux dire…

Bon, pas vraiment un duel puisque les deux dont je vous parle (Lali Barrière qu’on avait entendu avec Ferran Fages & Alfredo Costa Monteiro qu’on avait entendu avec Ferran Fages) forment un groupo ou un duogroupe (Blaast). Et que dire de leurs synthés ? Prenons la pochette : de la roche en veux-tu en voilà. Lunaire, la roche. Comme les synthés, en fait. Par la lucarne du vaisseau (qui se déplace à l’ancienne, genre Jules Verne), on regarde la lune, ou Mars ou je ne sais quel étron rocheux…

Des couches se posent, se super!posent, fréquencisent, harmonisent, volumisent… C’était ça, les 16-22, le futur qu’on nous a vendu quand on avait votre âge ! Et j’ose avouer que, malgré les désillusions (et le fait que la musique du duo est bien très bien mais pas d’un original flagrant), ça me plaît encore. C'est pour ça que je l'attends toujours...



Blaast : From One Coordinate to Uncoordination (Caduc)
Enregistrement : 10 août 2014. Edition : 2015.
CDR : 01/ From One Coordinate to Uncoordination
Pierre Cécile © Le son du grisli

anima_FQui ignore encore que ce même Alfredo Costa Monteiro publiera, à la fin du mois chez Lenka lente, Anima ? Soit : un bel ouvrage de poésie sonore ! 


Atolón, Chip Shop Music : Public Private (Another Timbre, 2013) / Atolón : Concret (Intonema, 2012)

atolon chip shop music public private

La rencontre barcelonaise d’Atolón (Ruth Barberán, Alfredo Costa Monteiro et Ferran Fages) et de Chip Shop Music (Erik Carlsson, Martin Küchen, David Lacey et Paul Vogel) date du 3 février 2012 et s’est faite en deux temps : avec public, et puis sans.

Avec, ce sont près de trois quart d’heure d’improvisation nocturne – Dans le noir, nous verrons clair, mes frères ! –, qui cherche d’abord à occuper l’espace à coups de propositions timides : tintement répété, souffle grave, frottements et craquements, maintenant aigus. Dans le labyrinthe, nous trouverons la voie droite ! – Pièces-modules imbriquées et, aux croisements, des coups portés (de rage ? d’impatience ?) aux instruments par simple principe offensif – Carcasse, où est ta place ici, gêneuse, pisseuse, pot cassé ?

Sans public, c’est un peu plus de vingt minutes et davantage d’allant. L’accordéon sur deux notes, l’électronique perçant et les techniques rentrées des instruments à vent dressent une inquiétante machine à son – Poulie gémissante, comme tu vas sentir les cordages tendus des quatre mondes ! – que fuit un bestiaire forcené – Comme je vais t’écarteler !

Est-ce la radio de Martin Küchen qui, en interférences, a craché des morceaux de Michaux : Contre !, pour dire tout l’inverse.  

Atolón, Chip Shop Music : Public Private (Another Timbre)
Enregistrement : 3 février 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ Public 02/ Private
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

atolon concret

Ce Concret, enregistré le 15 janvier 2011, trouve d’abord ses marques en deux notes d’accordéon. Lentes à renier leur origine, celles-ci font face aux plaintes d’objets rayés et à quelques grincements. Au mitan de l’enregistrement long de vingt-cing minutes, le trio commence à intéresser : une trompette tremblante attire à elle des morceaux de ferraille que l’on traîne et dont on entend jusqu’à la rouille. L’accordéon peut conclure.

écoute le son du grisliAtolón
Concret

Atolón : Concret (Intonema)
Enregistrement : 15 janvier 2011. Edition : 2012.
CD : 01/ Concret
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



Battus, Marchetti, Petit : La vie dans les bois (Herbal, 2012) / Battus, Costa Monteiro : Fêlure (Organized Music..., 2012)

pascal battus emmanuel petit lionel marchetti la vie dans les bois

La vie dans les bois que racontent ensemble Pascal Battus (guitare électrique), Lionel Marchetti (électricité) et Emmanuel Petit (deuxième guitare électrique) a une attache événementielle : butō exécuté par Yôko Higashi (collaboratrice régulière de Marchetti, sur disques Petrole, Okura 73°N-42°E et A Blue Book, ou à l’occasion de performances évoquées ici) en juillet 2003.

Au chant des oiseaux, les musiciens opposent d’abord le pré-écho de leurs interventions : nappes de sons-propositions sortis de terre ou bruits-incitations en suspension. Des frottements peuvent suffire ou sinon c'est un coup qui claque contre du bois : les mêmes œuvrent en machiniste, emmêlent larsens, sifflements et silence, dans le décor élevé pour la représentation. Si les gestes d’Higashi, support oblige, nous échappent, à l’auditeur qui n’aurait pas assisté à la performance, ils ne manquent pas : faisant grand cas d’un équilibre trouvé dès les premières minutes entre bruits naturels et artificiels, Battus, Marchetti et Petit, font preuve de mesure et d'indépendance, d’oscillantes en lignes brumeuses dont le charme concourt au mystère que ce disque recèle.

Pascal Battus, Lionel Marchetti, Emmanuel Petit : La vie dans les bois (Herbal International / Metamkine)
Enregistrement : 2003. Edition : 2012.
CD : La vie dans les bois
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

pascal battus alfredo costa monteiro fêlure

Au gré des promesses de ses surfaces rotatives, Pascal Battus dialoguait en 2010 avec Alfredo Costa Monteiro. Presque une autre histoire de forêt, humide, peuplée, qu’à force de mouvements le duo débarrasse des bruits qu’étouffait son épaisseur. Le vent, aussi, fait son œuvre : à force d’insistance, transforme le paysage en champ de désolation dont le salut est maintenant dans la ligne – larsen ou drone tremblant. De petites mains, enfin, travaillent à l’ouvrage versatile dont les faces se distinguent et se répondent.

Pascal Battus, Alfredo Costa Monteiro : Fêlure (Organized Music from Thessaloniki)
Enregistrement : 2010. Edition : 2012.
CD : Fêlure
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Cremaster : Live at Audiograft / Pluie Fine (Consumer Waste / Potlatch, 2012) / Astero : Nadir (Agxivatein, 2012)

cremaster angharad davies

Vingt-six minutes et quelque enregistrées en concert au Modern Art Oxford en mars par Cremaster (le duo d’Alfredo Costa Monteiro et Ferran Fages). Voilà pour les premières informations sur Live at Audiograft. Mélomanes certainement je n’en doute pas germanophiles, nos deux hommes fabriquent une électroacoustique glacée dont le centre est gangréné de parasites et les bords sont tranchants. Plus électronique que les autres travaux qu’on leur connaît (que je leur connais en tout cas), le disque peint des avions au décollage et des collisions de bateaux-tamponneurs avec une force déroutante.

Mais pas aussi déroutante que sur Pluie Fine, CD qui sort chez Potlatch (qui a récemment produit le très bon Sei Ritornelli) que Cremaster a enregistré avec la violoniste Angharad Davies (par correspondance de 2010 à 2012 : tiens, je t’adresse ce bruit… Merci, voilà un peu de crin crin pour toi… Bien reçu, reçois ce drone des familles… etc.). Le problème c'est qu'à force d’être dérouté, me voilà perdu ! Les dispositifs électroacoustiques et la table de mixage des compères s’agitent avec trop de sérieux peut-être, en tout cas sans grande originalité. Désagréable cette impression de rentrer dans un tunnel (qui ne nous protège même pas de la pluie fine) et de n'en jamais voir le bout… Dommage cette fois.

Cremaster : Live at Audiograft (Consumer Waste)
Enregistrement : mars 2012. Edition : 2012.
CD : Live at Audiograft

Cremaster, Angharad Davis : Pluie Fine (Potlatch / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2010-2012. Edition : 2012.
CD : Pluie Fine
Pierre Cécile © Le son du grisli

astero nadir

Astero est un autre duo-projet de Monteiro. Avec Juan Matos Capote et ses oscillateurs de sa confection, le Portugais met ses devices électroacoustiques au service d’une noise fouineuse. Buzzs, drones, crashs, sifflets, le tout fait penser à un Francisco Lopez qu’on aurait plongé dans le bitume chaud. Là, d’accord, Alfredo !

Astero : Nadir (Agxivatein)
Enregistrement : 2011. Edition : 2012.
CD : Nadir
Pierre Cécile © Le son du grisli


Tim Olive, Alfredo Costa Monteiro : 33 Bays (845 Audio, 2012)

index

33 Bays date d’octobre 2009. Tim Olive (guitare & électronique) et Alfredo Costa Monteiro (dispositifs électroacoustiques) y apparaissent en super-héros qui repoussent de grandes carcasses rouillées de leurs mouvements musicaux. Sur les enceintes, ça se traduit par des souffles grondants, un bruit de mitraille ou encore la chanson cuivrée d’objet extraordinaire.

On dirait que le duo s’occupe seulement de disposer des micros et de laisser tourner la bande. Sans doute pas. Mais disons quand même que l'environnement qu’il capte est industriel, nocturne, chimérique. Bien différent de celui de la seconde plage, plus « concret » et plus « artificiel » à la fois, en un mot plus futuriste. On y sent moins ce goût de métal qui avait plu sur le premier titre. Mais on y goûte un bruit de fond qui confine l’humeur noire que nous impose novembre aux tréfonds de l’instant.

EN ECOUTE >>> Deux extraits

Tim Olive, Alfredo Costa Monteiro : 33 Bays (845 Audio / Metamkine)
Edition : 2012.
CD : 01-02/ 33 Bays
Héctor Cabrero © Le son du grisli


300 Basses : Sei ritornelli (Potaltch, 2012) / I Treni Inerti : Luz Azul (Flexion, 2012)

300 basses sei ritornelli

Découvrir que l'expression 300 Basses désigne un groupe où s'associent trois accordéonistes – Alfredo Costa Monteiro (qui œuvre dans Cremaster), Jonas Kocher (dont les récents travaux avec Michel Doneda ont attiré l'attention) et Luca Venitucci (repéré dans Zeitkratzer ou aux côtés de Thieke et Renkel) – c'est se souvenir que le label Potlatch avait publié voici près de dix ans un trio de seuls sopranistes « placés dans l'air »... Écouter ensuite les « six refrains » de ce disque enregistré en novembre 2011, c'est les entendre comme un écho au sruti box de Lucio Capece tout dernièrement édité par la même maison...

Envoûtant organisme vivant, ce chœur (d'harmonicas, d'orgues, voire de contrebasses) déploie ses textures avec la plus grande subtilité dans des morceaux aux climats bien distincts. Ici, une respiration apaisée ; là, presque un quatuor à cordes de Cage ; plus loin, un tissage d'harmoniques stratosphériques. La splendeur de la pièce liminaire le laissait comprendre : force, évidence, et dans le même temps l'absolue délicatesse du bruit des boutons, des inspirations, des soufflets. Pas de prolifération industrieuse, mais le juste versant poétique. Excellent.

300 Basses : Sei Ritornelli (Potaltch / Orkhêstra International)
Enregistrement : 23-25 novembre 2011. Edition : 2012.
CD : 01/ Fuoco fatuo 02/ Abbandonato 03/ Gira bile 04/ Mala carne 05/ Maledetto 06/ Fantasma
Guillaume Tarche © Le son du grisli

i treni inerti luz azul

Sur son label, Flexion Records, Jonas Kocher a récemment publié Luz Azul, expérience faite en septembre 2010 par Ruth Barberán (trompette, objets) et Alfredo Costa Monteiro (accordéon, objets) d’une improvisation nocturne le long d’une voie ferrée. Les sirènes graves de l’accordéon y défient les crissements, grincements et bruits de frottement, élaborés sur objets ; sur le souffle du vent saisi par les micros, le duo rejoue et même fantasme de lentes manœuvres de trains fantômes : comme la nature lutte contre son « horreur du vide », I Treni Inerti s’est attaqué au silence qui ose, la nuit, traîner entre les carcasses de métal. Fabuleux.

EN ECOUTE >>> Luz Azul (extrait)

I Treni Inerti : Luz Azul (Flexion)
Enregistrement : septembre 2010. Edition : 2011.
CD : 01/ Luz Azul
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Alfredo Costa Monteiro, Damien Schultz : Metz, 6 juin 2014

alfredo costa monteiro damien schultz metz 5 juin 2014

Jeudi 5 juin 2014, à 18h30, à la librairie Geronimo de Metz, une quarantaine de personnes assistent à une soirée de poésies sonores organisée par l'association Fragment, dans le cadre d'un partenariat avec POEMA – événement autour des écritures contemporaines : Alfredo Costa Monteiro, puis Damien Schultz présentent deux approches du langage, du son et du texte radicalement différentes. Deux travaux qui font objets sonores – poésies sonores , plaçant aussi le corps en des lieux différents.

Damien Schultz s'installe lui dans une forme de lecture performée. La phrase ou morceau de phrase y est reconnaissable, sens-ée, mais elle est détournée, bouclée, pliée et repliée. La mise en place de fausses ritournelles dessine des narrations exponentielles, qui s'élaborent et se déploient au gré d'un rythme crescendo. Un travail tout en chair, en voix, en sur-ventilation et en sueur.

Alfredo Costa Monteiro est musicien électro-acousticien et écrivain. Dans ses poèmes, il combine et entremêle plusieurs langues : le français, le portugais et l'espagnol sont constitutifs de l'identité même d'Alfredo Costa Monteiro. Celui-ci privilégie la musicalité de la langue, la combinaison phonétique, la sonorité des mots. Il nous propose ainsi un voyage dans lequel la tension tient de la reconnaissance partielle du sens, et des tentatives (qui n'aboutiront pas) de sa reconstruction. Plongée, ivresse sonore dans les langues sous les langues, un travail tout en finesse et composition.

Alfredo Costa Monteiro, Damien Schultz, Metz, Librairie Géronimo, 5 juin 2014.
Franck Doyen & Sandrine Gironde (photo) © POEMA / Le son du grisli



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