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Le son du grisli
9 novembre 2010

Mal Waldron, Jimmy Woode, Pierre Favre : Black Glory (Enja, 1971)

blackgrisli

Pierre Favre, batteur de jazz, c’est ici ! Avec Mal Waldron et Jimmy Woode, un soir de juin 1971 à Munich.

La caisse claire est timbrée, la ride est aux aguets ; il faut maintenir le tempo, dialoguer avec cet obsédé de la phrase qu’est Waldron et pourquoi pas, swinguer. Mais le swing, c’est quoi au juste ? Est-ce une mécanique bien huilée, irréprochable, sans contours ni retouche ou est-ce, au contraire, une vibration qui admet l’égarement et la réorganisation des formes. A plusieurs reprises, Waldron interrompt le mouvement, distribue de nouvelles cartes. Ainsi dans The Call, slow et balais sont interrompus et dirigés vers une apprêté inattendue.

Le swing, c’est aussi, peut-être, répondre présent à toutes les sollicitations demandées par l’instant et s’y risquer malgré l’écueil des ruptures. Et elles ne manquent pas ici : des flottements, des tempos égarés puis retrouvés, et soudain, surgissant et bondissant, un solo de tambours clair comme l’eau de roche… et un jeu toujours resserré, toujours tendu ; le tout à la charge de trois musiciens, inspirés et conduits par une seule certitude : naviguer, libres et autonomes.

Mal Waldron, Jimmy Woode, Pierre Favre : Black Glory (Enja)
Enregistrement : 1971. Edition : 1989.
CD : 01/Announcement 02/ Sieg Halle 03/ La gloire du noir 04/ The Call 05/ Rock My Soul
Luc Bouquet © Le son du grisli

Commentaires
G
Salut Pierre, <br /> la chronique est publiée dans la section "Reprises", ainsi elle ne tient compte d'aucune actualité ! Pas de réédition, destination brocantes.
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P
Bonjour Luc, <br /> Ce disque, est-ce une réédition?<br /> Ou bien un coup de coeur comme ça, au gré des réécoutes, ou des découvertes?<br /> En tout cas, je vais essayer de me le procurer vite ce disque!<br /> Amitiés,<br /> Pierre
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B
Fut un temps où Mal Waldron était très parisien et jouait dans nos clubs de l'époque. Il venait de sortir le premier disque ECM (free at last) et travaillait bien en France. Cela se passait dans les années 70 et j'ai le souvenir précis d'un concert au Palais d'Art Moderne de Paris, un dimanche après midi. Il a joué en trio et cultivait à l'époque ce goût pour ces phrases répétitives dont il avait le secret. Sortes de riffs obsessionnels qui faisaient monter la tension et donnaient l'impression d'enfermement. Ensuite, il restait à parler avec le public en fumant ses petits cigares. Bref, Waldron m'a éduqué et je l'écoute encore. Le disque que vous évoquez en référence est superbe.
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