Robin Hayward : States of Rushing (Choose, 2010)
Sur les imposantes couches de Phosphor, on a déjà entendu le tuba de Robin Hayward. Sur States of Rushing, Hayward intervient seul, au tuba toujours, une seule fois par piste et sans faire usage d’électronique.
Ces détails ont leur importance puisqu’on pourrait croire, à l’écoute de ce disque, qu’Hayward s’est consacré en solo à quelques travaux d’électroacoustique qu’il aurait ensuite emboîtés les uns à la suite des autres : un souffle gras traînant en tube, des mécaniques rendant leurs rythmes claudiquant et des attaques sonores perçantes, tous éléments avec lesquels Hayward compose ici, mais sur le vif.
Les notes franches sont aussi de la partie, comme les silences, les unes et les autres déposés avec la même passion et la même intensité. Diversifiant sans arrêt sa pratique expérimentale jusqu’à laisser tomber toute expérimentation, Hayward va et vient soudain entre deux notes, dessine le squelette d’une techno minimale bientôt chassée par la transhumance de râles bruitistes : noise mais acoustique, comme le reste d’un disque qui fait impression.
Robin Hayward : States of Rushing (Choose)
Edition : 2009.
CD : 01/ Trailer 02/ Release 03/ Recoil 04/ Tone 05/ Treader 06/ Redial 07/ Harc
Guillaume Belhomme © Le son du grisli