L’Ocelle Mare : Engourdissement (Souterrains-Refuges, 2010)
Avec Engourdissement, les penchants de L'Ocelle Mare (soit : ceux de Thomas Bonvalet) ne sont plus seulement acoustiques, plus simplement bruts, plus effrontément directs.
Une autre syncope, d’abord, pour tout Engourdissement. Et puis des ombres planent au son d’un bout de phrase de banjo touché à peine, d’un harmonica haché menu puis distribué à gauche et à droite, d’un piano carcasse à l’éventail de deux notes, de râles venues de créatures qui n’existent que pour Bonvalet – même s’il doit être en mesure de prouver leur existence à coups de preuves sonores retenues sur cassettes.
L’ensemble est court – découpé pourquoi ? –, vaporeux et entêtant, d’autant qu’il ne se laisse pas facilement saisir. La musique d’un transport entre le cœur et les poumons commandé par quelques chocs internes (les derniers, que l’on partage) et il est déjà l’heure de l’accord de piano qui résonne et conclut l’expérience. Plus abstraite que celles rendues jadis par L'Ocelle Mare ; plus intense aussi.
L’Ocelle Mare : Engourdissement (Souterrains-Refuges / Orkhêstra International)
Edition : 2009.
CD : 01-09/ Engourdissement
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
L'Ocelle Mare donnera un concert ce lundi 1er mars aux Instants Chavirés (Montreuil). Au programme le même soir : Radikal Satan et Api Uiz.