Mike Pride’s From Bacteria to Boys : Betweenwhile (Aum Fidelity, 2010)
Il aurait, sans doute, fallu un peu plus de temps et d’espace pour que se libère totalement l’alto de Darius Jones. Car l’alto de Darius Jones ne veut ressembler à aucun autre. Souvent, il parvient à s’émanciper des savantes compositions de son leader : le voici multipliant et avortant malicieusement les attaques (Reese Witherspoon) puis vrillant l’ultra-aigu (It Doesn’t Stop). Ce n’est pas un alto frondeur bien que très tendu (Inbetweenwhile). C’est un alto phrasant l’incorrection et la torsadant jusqu’à terme.
Darius Jones c’est l’espoir de voir le jazz sortir d’une routine qu’entretiendraient presque ici Mike Pride (batterie), Peter Bitenc (contrebasse) et Alexis Marcelo (piano). Soit un kaléidoscope rusé, visitant des spectres larges et variés (bebop, ballades, jazz binaire, blues, musique répétitive) ; lequel kaléidoscope, est trop souvent mis en échec par un désir absolu de contrôle et de maîtrise du matériau sonore. Heureusement : Darius Jones…
Mike Pride’s From Bacteria to Boys : Betweenwhile (Aum Fidelity / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2010. Edition : 2010.
CD : 01/ Kancamagus 02/ Reese Witherspoon 03/ Rose 04/ It Doesn’t Stop 05/ Emo Hope 06/ Bole: the Mouth of What? 07/ Inbetweenwhile 08/ Surcharge 09/ 12 Lines for Build 13/ Kancamagus
Luc Bouquet © Le son du grisli