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Le son du grisli
mark sanders
16 novembre 2012

John Butcher, Mark Sanders : Daylight (Emanem, 2012)

john butcher mark sanders daylight

Leurs rencontres sont épisodiques, éphémères, irrégulières. Mais toujours inspirantes. Le cursus du sensible poussé à son maximum, la matière ténébrante déboule déjà. Nous la distinguons très vite. Elle se fixe en un au-delà de la forme. Ici, le flux n’est pas de repos mais d’entente.

Il y a fixité et embrasement(s). Il y a un ténor qui cisaille et traque le souffle, rejoint et s’abandonne aux scintillements de l’autre. Et, il y a aussi ces essentiels instants de renaissance et de résurgence après soliloque de l’un ou de l’autre. Admirables sont ici les fins galops sur peaux de Mark Sanders. Et tout autant admirable est la polyphonie foisonnante de John Butcher. Ici, on ne brise jamais la ligne car le pouls est régulier, immuable. Certes inaudible mais vital pour que vive leur dense improvisation.

On préférera peut-être le ténor-cargo de Butcher à son soprano empressé. On lui préférera son harmonie profonde et régénérée. Et on n’oubliera pas de sitôt sa force salivaire, son crissement continu. Et l’on cotisera sans plafond aux percussions réverbérantes de Sanders, à cet archet titillant le bol tibétain, à ce monument de finesse que si peu d’autres peuvent atteindre. De ces deux continents (Ropelight, Glowstick) et de ce fin détroit (Flicker), jaillit une nouvelle carte du tendre. Et, celle-ci, n’est en rien imaginaire.

John Butcher, Mark Sanders : Daylight (Emanem / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2010-2011. Edition : 2012.
CD : 01/ Ropelight 02/ Flicker 03/ Glowstick
Luc Bouquet © Le son du grisli

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