Marteau rouge, Evan Parker : Live (In Situ, 2009)
Marteau Rouge (Jean-François Pauvros / Jean-Marc Foussat / Makoto Sato), c’est quelque chose qui grouille, qui gronde, qui menace, qui déborde, qui frappe fort et dur à la face des vaines hiérarchies. Evan Parker, c’est tout ce que l’on sait (la circularité, la convulsion) et ce que l’on redécouvre aujourd’hui (un phrasé hérité du jazz, un lyrisme confondant). C’est aussi et surtout l’étonnante facilité qu’a le barde barbu de ne faire qu’un avec ses partenaires d’un soir.
Ici, il ne s’agit pas d’une confrontation. Ici, il s’agit de faire bloc et union. Accepter les moments de doute(s) et d’observation, de suspension et de retenue(s) avant que parle la poudre. Et la poudre parlera forcément. Rouge, indélébile, brisante. Alors, ils attireront des tissus sombres et épais puis reviendront croiser le fer. Ils en remettront une couche puis traverseront d’autres territoires, plus apaisés, plus tempérés. Ils diront comment ensemble, ça peut se passer de chef. Et nous, spectateurs-auditeurs convaincus depuis longtemps, nous nous agripperons avec fureur et délectation à cette musique de vie et de forces vives. Et si c’était à nous de jouer maintenant ?
Marteau Rouge, Evan Parker : Live (In Situ / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2008. Edition : 2009.
CD : 01/ Un 02/ Deux 03/ Trois, tourne mon Coeur 04/ Quatre 5/ Cinq 06/ Six, Au temps des cerises 07/ Dix 08/ Onze, Douze, Quand tout sera rouge
Luc Bouquet © Le son du grisli