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Le son du grisli
luca venitucci
18 juillet 2012

300 Basses : Sei ritornelli (Potaltch, 2012) / I Treni Inerti : Luz Azul (Flexion, 2012)

300 basses sei ritornelli

Découvrir que l'expression 300 Basses désigne un groupe où s'associent trois accordéonistes – Alfredo Costa Monteiro (qui œuvre dans Cremaster), Jonas Kocher (dont les récents travaux avec Michel Doneda ont attiré l'attention) et Luca Venitucci (repéré dans Zeitkratzer ou aux côtés de Thieke et Renkel) – c'est se souvenir que le label Potlatch avait publié voici près de dix ans un trio de seuls sopranistes « placés dans l'air »... Écouter ensuite les « six refrains » de ce disque enregistré en novembre 2011, c'est les entendre comme un écho au sruti box de Lucio Capece tout dernièrement édité par la même maison...

Envoûtant organisme vivant, ce chœur (d'harmonicas, d'orgues, voire de contrebasses) déploie ses textures avec la plus grande subtilité dans des morceaux aux climats bien distincts. Ici, une respiration apaisée ; là, presque un quatuor à cordes de Cage ; plus loin, un tissage d'harmoniques stratosphériques. La splendeur de la pièce liminaire le laissait comprendre : force, évidence, et dans le même temps l'absolue délicatesse du bruit des boutons, des inspirations, des soufflets. Pas de prolifération industrieuse, mais le juste versant poétique. Excellent.

300 Basses : Sei Ritornelli (Potaltch / Orkhêstra International)
Enregistrement : 23-25 novembre 2011. Edition : 2012.
CD : 01/ Fuoco fatuo 02/ Abbandonato 03/ Gira bile 04/ Mala carne 05/ Maledetto 06/ Fantasma
Guillaume Tarche © Le son du grisli

i treni inerti luz azul

Sur son label, Flexion Records, Jonas Kocher a récemment publié Luz Azul, expérience faite en septembre 2010 par Ruth Barberán (trompette, objets) et Alfredo Costa Monteiro (accordéon, objets) d’une improvisation nocturne le long d’une voie ferrée. Les sirènes graves de l’accordéon y défient les crissements, grincements et bruits de frottement, élaborés sur objets ; sur le souffle du vent saisi par les micros, le duo rejoue et même fantasme de lentes manœuvres de trains fantômes : comme la nature lutte contre son « horreur du vide », I Treni Inerti s’est attaqué au silence qui ose, la nuit, traîner entre les carcasses de métal. Fabuleux.

EN ECOUTE >>> Luz Azul (extrait)

I Treni Inerti : Luz Azul (Flexion)
Enregistrement : septembre 2010. Edition : 2011.
CD : 01/ Luz Azul
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

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