Dennis González : Resurrection and Life (Ayler, 2011)
Sur Resurrection and Life (Jean 11 :25), ce n’est non pas Henry Grimes qui augmente le Yells at Eels de Dennis González, mais Alvin Fielder – contrebassiste entendu déjà dans quelques ensembles emmenés par le trompettiste (New Dallas Sextet et New Dallasangeles dans les années 1980 et Jnaana Septet plus récemment) et proie régulière de problèmes de santé capables de faire naître quelques inquiétudes.
C’est avec aplomb que Fielder prouve pourtant dès The Oracle que sous les peaux le cœur bat encore et même avec entrain. A tel point que González à la trompette et Gaika James au trombone y toruvent un supplément d'âme. L’air, que n’aurait pas renié Roswell Rudd, est d’une intense légèreté qui invite les intervenants au solo – Stefan González au vibraphone, premier de tous.
L’autre fils, Aaron, à la contrebasse, ouvrira à l’archet noir cet Humo en la Mañana aux airs d'Alabama. Plus loin, il signera Psynchronomenography, composition aux fondations répétitives sur lequel bugle et trombone claudiqueront le long d’une ligne mélodique qui rappelle, elle, quelque chanson de Steve Lacy. Ainsi le jazz de Yells at Eels est-il de références choisies et, lorsqu’il se fait plus singulier, soit revêt les atours de marches funèbres que se disputent rire et solennité (Resurrection and Life, Battalion of Saints), soit croule sous le poids des ornements (Everywhere to Go But Up, Nowhere to Go But Down). Mais l’écueil est plutôt l’exception, et ne doit en rien détourner le cortège des amateurs de González de la station Resurrection and Life.
EN ECOUTE >>> Psynchronomenography >>> The Oracle
Dennis González Yells at Eels : Resurrection and Life (Ayler / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2010, 2011. Edition : 2011.
CD : 01/ The Oracle 02/ Humo en la Mañana 03/ Psynchronomenography 04/ Everywhere to Go But Up, Nowhere to Go But Down 05/ Resurrection and Life 06/ A Cobra on Clinton Avenue 07/ Battalion of Saints 08/ Max-Well
Guillaume Belhomme © Le son du grisli