Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


Vers TwitterAu grisli clandestinVers Instagram

Archives des interviews du son du grisli

Seijiro Murayama : Solos (Zerojardins, 2009)

seijisli

En intuitif et en instruit, Seijiro Murayama fait acte de présence en quatre pièces musicales qu’il construit sur caisse-claire et cymbale.

Toujours aussi obstinée, la présence s’installe cette fois dans l’implication prononcée et l’endurance : d’elles deux, naissent des rumeurs diphoniques, des paysages nuancés et des atmosphères changeantes sous les effets naturels distribués par la subtile pratique du percussionniste. De coups secs en frottements différenciés, d’expressions en évocations déposées toutes à peine, Murayama subjugue encore et, en conclusion, élève un drone de métal et de résonance dont on cherche encore l’origine mécanique. 

Seijiro Murayama : Solos (Zerojardins)
Edition : 2009.
CD : 01-04/ 01-04
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



Seijiro Murayama : 4 Pieces with a Snare Drum (Petit label, 2010)

4pieceswithagrisli

En intuitif et en instruit, Seijiro Murayama fait acte de présence en quatre pièces musicales qu’il élève sur caisse-claire.

Une présence qui en impose, obstinée, autant dans l’attente (silence) que dans l’action (son). Les gestes sont rapides – baguette frénétique martelant en autiste le cadre de l’instrument – ou plus mesurés, mais défendent une seule et même idée : celle qui prône l’alliance d’une mécanique infaillible et d’une réflexion qui la façonne pourtant. Alors, de son rare usage de la percussion, Murayama commande des lignes d’aigus horizontales ou des masses de graves enveloppants pour fantasmer ailleurs la rencontre de cent percussions minuscules ou commander la chute d’une pluie d’objets sur des peaux qui les retiendront tous. La seule façon rythmique, exacerbée dans le même temps qu'elle est à chaque fois contrariée, en devient ravissante.

Seijiro Murayama : 4 Pieces with a  Snare Drum (Petit label)
Enregistrement : 2009. Edition : 2010.
CD : 01-04/ 01-04
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Murayama, Ezaki, Kinoshita : Ready'n (Tenseless, 2009)

readynsli

Puisque le silence existe avant tout par et dans sa durée, Seijiro Murayama (percussions), Masafumi Ezaki (trompette) et Kazushige Kinoshita (violon), ont pris soin de découper net les trois plages de Ready’n : 40 minutes, 20 autres et puis 10, qui font la remarquable pièce enregistrée à Kobe au printemps 2008.

Le silence, les musiciens en font ici leur espace et leur œuvre. En pointillistes concentrés, ils se succèdent ou se bousculent mais interviennent toujours à distance, dessinant les reliefs d’un domaine de blancs imposants pour savoir laisser filtrer les couleurs qu’ils contiennent : une note de trompette une fois jouée, un frottement de caisse claire évoquant quelques secondes durant une pluie fine tombant sur un toit de papier, le chuchotement de cordes qu’abandonne le violon. 40 minutes, 20 autres et puis 10, possiblement jouables à l’envers : la position du sablier importe peu, puisqu’il ne s’agit plus seulement de temps ni de silence, mais plus concrètement encore d’esprit.

Seijiro Murayama, Masafumi Ezaki, Kazushige Kinoshita : Ready’n (Tenseless Music)
Enregistrement : 2008. Edition : 2009.
CD : 01/ 40:00 02/ 20:00 03/ 10:00
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Jean-Luc Guionnet, Ernesto Rodrigues, Guilherme Rodrigues, Seijiro Murayama : Noite (Creative Sources, 2008)

jean-luc guionnet ernesto rodrigues seijiro murayama noite

Sur un bout de trottoir portugais, de Noite, le saxophoniste Jean-Luc Guionnet et le percussionniste Seijiro Murayama forçaient Ernesto Rodrigues (violon) et son fils Guilherme (violoncelle) à emboîter le pas de leur entente.

A l’écoute des rumeurs de la périphérie de la ville, les musiciens passent de gestes de circonstances (grondements de l’alto et archets longs) en élaborations de contrastes (caisse claire effleurée près de toutes propositions improvisées), évoluant en satellites en déroute avant de céder ensemble à l’ivresse d’une chute partagée : Murayama décidant forcément de l’allure de celle-ci.

Le vent, sur l’ouverture de la seconde pièce, avant qu’une sorte de sonar rappelle chacun des intervenants : accord de bourdons, celui de l’alto grave subissant le tangage, longs parallèles d’essences différentes, et l’invective d’une autre ponctuation : Guionnet fomentant des projectiles, saillies des violon et violoncelle, avant que s’impose à nouveau l’abstraction minimaliste et posée. Un archet périclitant annoncera la fin de l’expérience rare, musique de rue évanouie aux portes de la ville.

Jean-Luc Guionnet, Ernesto Rodrigues, Guilherme Rodrigues, Seijiro Murayama : Noite
Creative Sources
Edition : 2008.
CD : 01/ Story Board 02/ Drama-Like
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



Commentaires sur