Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Marées de hauteurs diverses (Insubordinations, 2012) / D’Incise / Hennig / Kocher / Sciss (Insubordinations, 2012)

marées de hauteurs diverses

Pour ne pas connaître tous les musiciens invités à remixer les Marées de hauteurs diverses de Diatribes et Abdul Moimême, j’ai dû faire confiance aux intéressés (il leur a bien fallu faire confiance, à eux…) en sachant que les risques étaient faibles vus que l'on peut gratuitement télécharger la chose

Faire confiance, donc... A Francisco López, dont les sons en cascade vont crescendo et disparaissent avant d’avoir atteint le premier plan, ce plan où tout est trop visible. A Herzog aussi, qui compose un puzzle électroacoustique où résonnent des bols et des basse, à Blindhæð dont l’emprise nous coupe le souffle (sur un titre dédié au grand Jacques Sternberg… parenthèse refermée ? parenthèse refermée !) ou encore à Nicolas Bernier dont la batterie martèle jusqu’à notre cerveau. Il y a moins de personnalité, par contre, chez Honoré Ferraille, Mokhuen ou Ludger Hennig, mais pas de quoi bouder cet album de reprises, exercice rarement aussi estimable.   

EN ECOUTE >>> Blindhæð : Un fracas d'asthme >>> Nicolas Bernier : Crustacés

Collectif : Marées de hauteurs diverses (Insubordinations)
Edition : 2012.
CD : 01. Blindhæð : Un fracas d'asthme, de gravier et de ferraille suintante pour Jacques Sternberg 02/ Nicolas Bernier : Crustacés 03/ Honoré Ferraille : The Tide Is Gone On Its Own 04/ Ludger Hennig : Retro Forensic Version 05/ Mokuhen : Poisson Silence 06/ Francisco López : Untitled#279 07/ Herzog : Naufrage (remix)
Pierre Cécile © le son du grisli

d'incise kocher hennig sciss

On retrouve D’Incise et Hennig sur un disque (à télécharger gratuitement lui aussi) enregistré à quatre – les deux autres musiciens sont Jonas Kocher à l’accordéon et Sciss au laptop. Ce qui fait trois laptops contre un accordéon… La bataille n’est pas équilibrée, mais Kocher s’en sort très bien. Face aux bips, aux lignes qui ondulent, à des crissements de rideau de fer, aux décharges de l’électricité noire, l’accordéon opte pour le camouflage et ravit l’ensemble !

EN ECOUTE >>> So zahlreich, daß man sie nicht zählen kann

D'Incise / Hennig / Kocher / Sciss (Insubordinations)
Enregistrement : 7 mai 2011. Edition : 2012.
Téléchargement : 01/ So zahlreich, daß man sie nicht zählen kann 02/ Einen einzigen Schuß abfeuern 03/ Flach auf den Boden, um Maß zu nehmen 04/ Daß die Kruste der Erde sich anschickte, ein Gemenge von disparaten Formen zu werden
Pierre Cécile © Le son du grisli



Nicolas Bernier : Frequencies (a/fragments) (LINE, 2014)

nicolas bernier frequencies a fragments

Je me méfie des résonances, des fréquences et des ondes sinus, comme des mouvements trop violents. Autant dire que l’artiste montréalais Nicolas Bernier joue de tout ce dont je me méfie. Mais (car il y a un mais) il active surtout des systèmes qu’il a inventés & joue avec la lumière. C’est pourquoi Nicolas Bernier a un avantage sur les autres, qui est de jouer de tout ce dont je me méfie en savant-percussionniste.

Et ce n’est pas tout… L’expérimentateur Bernier (l’artiste sonore, diraient d’autres, en équilibre entre l’espace et le son) lance une question à laquelle l’instrumentiste Nicolas répond… et bizarrement ces questions-réponses trouvent un rythme dont on ne peut qu’approuver les « fréquences ». Pas avare de tensions, son ambient électroacoustique s’inscrit dans la nouveauté et sa résonance. Et ses répliques sont surprenantes.

Nicolas Bernier : Frequencies (a / fragments) (LINE)
Edition : 2014.
CD : 01/ Frequencies (a / fragments)
Pierre Cécile © Le son du grisli


Nicolas Bernier et Jacques Poulin-Denis : Sur Fond Blanc (Ekumen, 2009)

surfondgri

Collaborateurs depuis 2006, membres du collectif Ekumen éditeur du présent objet, les compositeurs électroacoustiques Nicolas Bernier et Jacques Poulin-Denis en sont à leur second coup d’essai, deux années après le remarqué Etudes No 3 Pour Cordes Et Poulies, déjà sur le même label québécois. Pour ne rien changer de leurs bonnes habitudes, il s’agit également d’une collaboration avec la compagnie de danse O Vertigo, plus précisément pour le spectacle La Chambre Blanche.

Nettement moins radicale et, osons le mot, dérangeante que les travaux de KTL pour Gisèle Vienne, la vision des deux Canadiens n’en est pas moins parfaitement captivante. A l’image des dialogues cinématiques de Olo, ponctuation sensuelle sur fond de paysages sonores d’une magnifique clarté magnétisante, l’univers en pâles – mais pas pâlottes – déclinaisons de Bernier et Poulin-Denis révisent les classiques de la musique ambient, tout en s’en détachant. Entre onirisme pudique et bruitisme familier (des pas de danseurs, notamment, sur Air), Sur Fond Blanc transcende par son simple impact auditif l’habillage sonore qu’il est censé incarner sur la scène chorégraphique. A ce niveau d’altitude, une telle rencontre impromptue entre musique concrète, soundscapes et électroacoustique, n’a guère de rivales et se satisfait complètement à elle-même. Qui aurait pensé que l’espace intérieur, le vide et l’absence (les trois thèmes du projet), pouvaient avoir autant de contenu ?

Nicolas Bernier et Jacques Poulin-Denis : Sur Fond Blanc (Ekumen / Metamkine).
Edition : 2009.
CD : 01/ Pril 02/ Olo 03/ Len 04/ Loa 05/ Air 06/ Sau 07/ Emm 08/ Tro 09/ Mur 10/ Eur 11/ eN
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli



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