Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Birgit Ulher, Leonel Kaplan : Stereo Trumpet (Relative Pitch, 2015) / Birgit Ulher : Live at Teni Zvuka 2012 (1000füssler, 2014)

leonel kaplan birgit ulher stereo trumpet

En prenant le parti de la stéréo, Birgit Ulher et Leonel Kaplan se sont opposés : l’une à gauche (trompette, radio, enceinte et objet), l’autre à droite (trompette seulement).

Ce qui n’empêchera qu’à l’intérieur des conduits tournent et se mélangent des souffles effacés et les rumeurs de pratiques toujours surprenantes (aquaplanage salivaire, roulette désaxée, horlogerie pétaradant…). L’improvisation, bien sûr, est abstraite, et industrieuse jusqu’à ce que Kaplan tisse des tapis capables d’amortir les chocs et, en conséquence, de jouer sur les trajectoires. Alors, le duo revoit ses façons : ici, creuse puis dévale une tranchée en spirale ; là, met au jour une polyphonie de blancs ; ailleurs enfin, réserve un accueil chaleureux à tous les vents imaginables. Ainsi l’imagination d’Ulher et de Kaplan donne de nouvelles couleurs à la stéréophonie qui les travaillait.

Birgit Ulher, Leonel Kaplan : Stereo Trumpet (Relative Pitch)
Enregistrement : 12 novembre 2011 & 3 May 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ Otto Sees Anna 02/ I Did. Did I 03/ Late Metal 04/ Stereo Trumpet
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

birgit ulher live at teni zvuka 2012

En solo et en trio avec Ilia Belorukov et Andrey Popovskiy, c’est ici Birgit Ulher en concert, les 1er et 3 juin 2012 à Saint-Petersbourg. Seule, elle organise le chant d’objets qu’elle fait trembler à coups de ponctuation autoritaire mais chantant merveilleusement. En trio, Ulher doit faire avec une électronique perçante : maintenant ajourée, la trompette y reçoit des raies de lumière au son d’une formidable conversation électroacoustique.

Birgit Ulher : Live at Teni Zvuka 2012 (1000füssler)
Enregistrement : 1er & 3 juin 2012. Edition : 2014.
CD : 01-02/ Live at Teni Zvuka 2012
Guillaume Belhomme © le son du grisli

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New Improvised Music From Buenos Aires (ESP-Disk', 2019)

new impro buenos aires

Sans jouer à l’archéologue à la petite semaine, reconnaissons à Steve Lacy d’avoir planté la petite graine du free jazz en Argentine lors d’une tournée en 1966. Aujourd’hui, Jason Weiss (auteur d'Always In Trouble et de Conversations) recense pour ESP-Disk' quelques personnalités émergentes des musiques hors circuit sévissant à Buenos Aires.

Le batteur Pablo Diaz, présent à plusieurs reprises ici, dirige un quartette à l’écriture élaborée et se retrouve convaincant au sein d’un trio sous influence Don Cherry (Norris Trio). Luis Conde, peu convaincant au saxophone basse au côté du bavard Ramiro Molina, se révèle un clarinettiste chatoyant et un altiste aventureux auprès de la pianiste Fabiana Galante.

Galante aime à assombrir son piano au contraire de sa consœur Paula Shocron, plus exubérante, plus solaire. Miguel Crozzoli, saxophoniste ténor, nous rappelle au bon souvenir des saxophonistes ardents de la free music. D’autres personnalités se font aussi remarquer : le saxophoniste soprano Pablo Ledesma, le cornettiste Enrique Norris, et le trompettiste Leonel Kaplan. Une juste idée de l’impro made in Argentina en attendant le second volet.

New Improvised Music From Buenos Aires
ESP-Disk / Orkhêstra International
Enregistrement : 2012-2017. Edition : 2019.
CD : 01/ Improvisation on Graphic Score 02/ Primer jugo bovino 03/ Amable amanecer 04/ Relampagos I 05/ Che 06/ Relampagos II 07/ La playa pequena 08/ Solo Piano Improvisation 09/ 18:18 10/ Ralampagos III 11/ La puerta R 12/ Improvisation 0681 13/ Plaza y la via 14/ Transicion
Luc Bouquet © Le son du grisli

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John Butcher, Leonel Kaplan, Christof Kurzmann : Shortening Distance (L’innomable, 2013)

john butcher shortening distance

En concert en avril 2012 à l’Ulrichsberger Kaleidophon Festival, John Butcher, Leonel Kaplan et Christof Kurzmann, firent œuvre de « réduction » jusqu’à revendiquer leur droit à la portion congrue : Shortening Distance.

L’exercice est nocturne, qui oblige au rapprochement de trois arts délicats. Au ppooll, Kurzmann dessine des lignes qui, en suspension, délimiteront le terrain de jeu dont les souffleurs avaient plus tôt retourné la terre – sous leurs chants, une faune miniature a fui. Réagissant avec une inspiration discrète à l’électronique, saxophone (en feedback, parfois) et trompette étendus osent une sensible expression « en retrait ». A Kurzmann, de suivre alors Butcher et Kaplan, en prenant bien soin de conserver la distance qui les sépare et les a férocement inspirés.

John Butcher, Leonel Kaplan, Christof Kurzmann : Shortening Distance (L’innomable)
Enregistrement : 27 avril 2012. Edition : 2013.
CD : 01/ A Shortening Distance
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Olaf Rupp : AuldLangSyne (Dromos, 2011) / Tetuzi Akiyama : Moments of Falling Petals (Dromos, 2010)

olaf rupp auldlangsyne

Sur AuldLangSyne, la guitare peut-être électrique ou acoustique. Sur AuldLangSyne, les morceaux peuvent durent de deux à vingt minutes. Sur AudLangSyne, c’est toujours Olaf Rupp que l’on entend. Il passe le temps en accoucheur de merveilles.

AuldLangSyne est un disque aux multiples facettes que Rupp a enregistré en 2010 à Berlin. Il peut recéler de sons peu ordinaires sous l’agitation d’un ustensile (une baguette de bois, par exemple), assister au combat d’arpèges ou d’accords grattés au médiator, broyer des notes noires, jouer sur les volumes, avec un feedback ou toutes les techniques étendues d’hier et d’aujourd’hui.

Une chose égale la dextérité d’Olaf Rupp : son imagination. J’en ai fait le constat à chacune de mes écoutes d’AuldLangSyne, qui ont été nombreuses car l’objet est plus qu’originale, il prend de la place. Pour sa qualité et pour ne pas pouvoir le ranger sans qu’on le voie encore, on est obligé d’y revenir. Et on ne le regrette jamais.

Olaf Rupp : AuldLangSyne (Dromos / Gligg)
Enregistrement : 2010. Edition : 2011.
CD : 01/ Every 02/ Dog 03/ Has 04/ His 05/ Day 06/ And A 07/ Good Dog 08/ Just Might Have 09/ Two Days
Héctor Cabrero © Le son du grisli

akiyama carrasco kaplan moments of falling petals

La rencontre, enregistrée en concert, est celle du guitariste Tetuzi Akiyama, du saxophoniste Eden Carrasco et du trompettiste Leonel Kaplan. Moments of Falling Petals est le nom qui lui a été donné à l’occasion de son passage sur disque – première référence de l’étiquette Dromos. L’improvisation est faite d’interventions en perte de vitesse toujours, mais qui se régénèrent : d’un trio de cordes pincées en égrenage de cordes au médiator, la guitare est l’instrument qui découpe et donne à la musique des formes dans lesquelles on peut voir la silhouette de Bailey ou la main de Satie. L’exercice d’Akiyama, Carraso et Kaplan est celui de souvenirs et d’influences en commun.

Tetuzi Akiyama, Eden Carrasco, Leonal Kaplan : Moments of Falling Petals (Dromos)
Enregistrement : 24 septembre 2008. Edition : 2009.
CD-R :  01/ Moments of Falling Petals
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



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