Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Arv & Miljö / Krube (Fragment Factory, 2016)

arv & miljö krube

Depuis la fin des années 90, l’Allemand Alexander Schneider compose sous pseudo (Krube). Mais il n’est dit nulle part pourquoi. Pas encore très fournie, sa discographie présente quand même une cassette Fragment Factory (Vom Unerträglichen), ce qui est bon signe puisque la fidélité envoie toujours un signe favorable. Donc, comme un micro-aimant qui attrape tous les trucs à traîner, un scanner à la Cronenberg (référence référence, chers amis du Cinéclub) qui amasse un tas d’informations qui finit par balancer. On ne s’attendait pas à une si bonne conclusion.

Est-ce un hasard ou le thème du split ? le Suédois Matthias Andersson compose lui aussi sous pseudo (Arv & Miljö). Là-dedans il n’est pas deux ni trois mais tout seul à traiter des souffles de bande et un piano qui répète sans arrêt la même mélodie jusqu’à ce qu’il s’entruche. Et c’est là que ça devient intéressant. On reconnaît le piano qui tourne presque jusqu’à s’envoler sur une bande qui sature un petit peu. Loin des références expérimentalobruitistes les plus radicales du label, mais deux découvertes et deux surprises !

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Krube / Arv&Miljö : Untitled / Okänd Strand
Fragment Factory
Edition : 2016.
K7 : A/ Krube. : Untitled – B/ Arv&Miljö : Okänd Strand
Pierre Cécile © Le son du grisli



30/4 (Fragment Factory, 2013)

fragment factory 30

La « fabrique » de compilation est chose difficile – comme l’attestent la plupart des compilations éditées – mais Fragment Factory s’y adonne généralement avec soin, et même art – comme l’atteste cette compilation-là, trentième sortie du label, sur laquelle on trouve, subtilement agencées, des pièces diverses mais bruitistes toutes, singulières mais supportant le voisinage.

A l’origine, retourner à Hugo Ball, dont Joachim Montessuis interprète le Karawane d’une voix qui crache – l’aura-t-elle fait sur les costumes du public de la Fondation Cartier où il a été enregistré en 2012 ? – et mitraille.  Alors défilent quelques agitateurs notoires, beaucoup d’entre eux déjà présents au catalogue FF : AMK sur collages gonflés de field recordings, Michael Esposito (et son jeune fils) sur proto-indus tournant sous l’action d’EVP, Michael Barthel sur chants brillant ou pauvre mais l’un et l’autre travaillés, Aaron Dilloway sur parcours balisé de drones…

Déjà convaincante, la compilation gagne à en rajouter, sous l’effet de Michael Muennich, hôte qui vérifie si sa fantaisie noire est soluble dans l’eau. Au contact d’autres éléments, Krube entamera trop près du feu une courte symphonie pour instruments de bois quand Philip Marshall jouera de courants d’airs (en vérité, de vieilles cassettes trouvées) qui feront tourner des manèges à fantômes. Au contact d’autres spectres, Leif Elggren dictera à un alien qu’il retient le message qui rassurera ses proches. En conclusion – c’est-à-dire, au beau milieu de 30/4 –, GX Juppiter-Larsen brouillera tous les messages délivrés pour en exposer la substantifique moelle : noise créatif et intense fait de mille étrangetés.

COLLECTIF : 30/4 (Fragment Factory)
Edition : 2013.
CD : 01/ Joachim Montessuis: Karawane 02/ AMK : The Oxbow of Christ Night 03/ Aaron Dilloway : Final Date with Uss Urgo 04/ Philip Marshall : Mixtape  05/ KRUBE : Wenn ich die augen schliebe, sehe ich nichts mehr 06/ Michael Barthel : Unbekänntes (Klage 1) 07/ GX Jupitter-Larsen : Radio Abrasion 08/ Michael Muennich : Sekvenser (För Joel) 09/ Giuseppe Ielasi : Untitled. May 2013 10/ Michael Barthel : Die Diener 11/ Leif Elggren :Twenty One Twenty Two 12/ Michael & Basil Esposito : Witches in the Wheat  
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


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