Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Ulf Linde, Carl Fredrik Reuterswärd, Sean Baxter, Fennesz, Teho Teardo, JG Thirwell, Farben, Jan Jelinek, Ursula Bogner

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Ulf Linde, Carl Fredrik Reuterswärd : A Nice Old Lady, 1959 (Olof Bright, 2011)
C’est une improvisation de deux minutes et quarante-sept secondes datant de 1959. Deux musiciens et artistes surréalistes suédois (Ulf Linde au piano et Carl Fredrik Reuterswärd à la batterie) y fomentent un jazz libertaire qui évoque autant le Nommo de Milford Graves et Don Pullen que les premiers enregistrements de Moondog. Le son est médiocre mais le document est d’importance. (gb)

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Sean Baxter : Metal / Flesh (Bocian, 2011)
Metal sur la première face et Flesh sur la seconde, Sean Baxter redit sur 45 tours toute l’inventivité de son art percussif. Ainsi, roule-t-il sur toms dans le même temps qu’il va trouver ailleurs que dans la régularité de quoi inventer en soliste perturbé. Ensuite, il rend hommage aux graves sur une autre progression contrariée sans cesse : la grosse caisse faisant office de catalyseur de déroutes. (gb)

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Fennesz : Seven Stars (Touch, 2011)
Seven Stars est un vinyle dix pouces où Fennesz peint quatre plages d’une ambient translucide. Pop pour beaucoup, elle joue d’effets divers et de remplissages, évoquant ici le Bilitis de Francis Lai, fantasmant ailleurs un vieil instrumental de Coldplay passé au ralenti. Pas grand-chose donc, s’il n’y avait Shift, ce troisième morceau dont les couches monochromes charment avec plus d’allant. (pc)

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Teho Teardo, JG Thirlwell : Santarcangelo (Specula, 2011)
Sur Santarcangelo, on retrouve Teho Teardo à la guitare baryton, Martina Bertoni  au violoncelle et Chiara Guidi à la voix le temps d’une face minimaliste, étrange et superbe qui plus est. Sur l’autre face, on découvre JG Thirlwell, installateur sonore qui n'a pas peur de réveiller des fantômes en secouant toutes les cloches de toutes les églises d’Italie. C’est peu dire, et encore plus beau à entendre, dans la veine de ce que Teardo avait fait seul sur Voyage au bout de la nuit. (pc)

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Farben : Xango (Faitiche, 2011)
Le second opus-ep du Farben de Jan Jelinek tient en quatre morceaux. Un premier inspiré d’un thème de cette Ursula Bogner qui n’a de cesse de le hanter : des planètes s’entrechoquent et sonnent comme du Stereolab mou. Les trois autres titres cousent sur le canevas d’une techno minimaliste à loops aquatiques : « mignon ». pc



Masayoshi Fujita, Jan Jelinek : Bird, Lake, Objects (Faitiche, 2010)

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Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier au titre d’un disque. Bird, Lake, Objects, et voici qu’on s’attend à tout ça lorsque commence le disque de Masayoshi Fujita (vibraphoniste dessinateur) et de Jan Jelinek.

Mais à la place, on entre dans une bulle gigantesque ou on dépose le pied sur un tapis qui vous soulève – je n’ai pas réussi à trancher entre ces deux « images ». La collaboration rappelle le savoir-faire electro-ambient d’Outre-Rhin (on pense à To Rococo Rot, à Mapstation et bien sûr à Ursula Bogner, pour laquelle Jelinek et son label Faitiche font tant d’efforts) : les airs sont répétitifs et la rythmique est elle minimaliste. Le tout est léger (comme un oiseau) et paisible (comme un lac). Pour ce qui est des « objets », je cherche encore l’analogie, mais je ne désespère pas.

Masayoshi Fujita, Jan Jelinek : Bird, Lake, Objects (Faitiche)
Edition : 2010.
CD : 01/ Undercurrent 02/ Workshop for Modernity 03/ I’ll Change your Life 04/ Waltz (A Lonely Crowd) 05/ Stripped to RM 06/ IA_AI
Pierre Cécile © Le son du grisli


Ursula Bogner : Pluto Hat Einen Mond (Maas Media Verlag, 2009)

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Sur les deux faces du 45 tours, on trouve quatre chansons électroniques et sans paroles. Quatre nouvelles planètes infinitésimales aux sons rebondis. Quatre autres perles signées... Ursula Bogner, que l'on découvrait (tardivement, si l'on en croit Jan Jelinek) il y a quelques mois avec Recordings 1969-1988.

Le petit vinyle commence à tourner et, si on se laisse aspirer, voici qu'on croit apercevoir tourner l'anneau de Saturne sur un accompagnement de disco molle. Les petites compositions (2:34 minutes pour Synchronton 2, la plus longue des quatre) se suivent et se ressemblent pour partager la même galaxie mais diffèrent aussi pour ne pas être les mêmes planètes. Belles et ludiques, elles rappellent en littérature les Cosmicomics d'Italo Calvino. Dans l'un des récits du livre, je trouve ces lignes qui me reviendront sans doute à chaque fois que je choisirais de réécouter Bogner (ou même Jelinek) : « Mon point de référence était toujours Ursula, et de fait une certaine manière qu'elle avait de progresser un peu en voltigeant pouvait rendre plus familière l'idée que notre chute suivait une sorte de parcours en spirale, qui tantôt se rétrécissait, tantôt s'élargissait. »

Ursula Bogner : Pluto Hat Einen Mond (Mass Media Verlag)
Edition : 2009.
7'' : A01/ Photosphaere A02/ Rhythmus 80 B01/ Synchronton 2 B02/ Expansion (Version)
Pierre Cécile © Le son du grisli


Mem1 : +1 (Interval, 2009)

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Alter ego de la doublette Mark et Laura Cetilia, le premier à l’électronique, la seconde au violoncelle, Mem1 invite neuf amis – un(e) par track – sur  ce +1, des plus familiers (Jan Jelinek, Frank Bretschneider) aux moins fréquentés (Kadet Kuhne, anyone ?). Traitées au travers d’un prisme digitalisé, les sonorités du violoncelle épousent, malgré les apparentes similitudes, des contours très différents de ceux imaginés par Machinefabriek et Aaron Martin. Là où nous avions laissé l’électronicien néerlandais splendidement manipuler une vision néo-classique de l’instrument, le duo américain s’inscrit davantage dans une lignée ambient, heureusement toute personnelle.

Tel un Wolfgang Voigt grinçant expérimentant le minimalisme, Jan Jelinek attire l’attention par une discrète présence qui, paradoxalement, donne tout son sel au morceau qui porte son nom (comme celui de chaque collaborateur, du reste). Ailleurs, quelques sons épars détalés de chez Colleen inspirent un glissando stridant sur un Ido Govrin qui prend une belle ampleur lento, seconde après seconde, tandis que les atmosphères quasi-mystiques du trio Area C s’intègrent tout naturellement au projet. Moins convaincante, voire franchement ennuyeuse (tout comme Jen Boyd) est le mariage Mem1 - RS-232, encore que sa conclusion dark ambient finit par embaumer le cadavre de Svarte Greiner (par ailleurs, auteur de la pochette). Toujours classe et impeccable, la techno minimale, beats ultra-discrets included, de Frank Bretschneider s’impègne d’une humeur à la croisée de l’aéronautique et du cardiaque, elle est subtilement en contraste avec les chiffonnages numérisés de Kadet Kuhne dont émerge un violoncelle davantage présent. Pleinement dans l’envie d’une lenteur captivante au fil du temps et des écoutes, l’album se conclut sur deux titres (Jeremy Drake et Steve Roden) en plein dans le ton du projet, mélange d’instincts où l’harmonie remporte une victoire nette et sans bavures sur le chaos et la soumission.

Mem1 : +1 (Interval Recordings / Metamkine)
Edition : 2009.
CD : 01/ + Jan Jelinek 02/ + Ido Govrin 03/ + Area C 04/ + RS-232 05/ + Frank Bretschneider 06/ The Sketch 07/ + Jen Boyd 08/ + Jeremy Drake 09/ + Steve Roden
Fabrice Vanoverberg © Le son du grisli


Ursula Bogner : Recordings 1969-1988 (Faitiche, 2008)

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Pour œuvrer à la réhabilitation du mirage Ursula Bogner – Allemande ayant, en dilettante, servi son goût pour la musique électronique –, Recordings 1969-1988 fait défiler de ces expériences sonores : menées (à la maison) sur orgues d’époque mis au service d’une electronica semi lente ou d’un minimalisme aussi sobre que ludique.

De morceaux d’une pop électronique qui peut évoquer l’illustration sonore de La planète sauvage par Alain Goraguer en pièces égarées de proto new wave ou constructions rythmiques en appelant forcément sans le savoir aux premiers ouvrages de Jimi Tenor, Recordings 1969-1988 travestit Jan Jelinek en Bogner, plus encore : en curiosité inattendue autant qu’en petit-maître espiègle.

Ursula Bogner : Recordings 1969-1988 (Faitiche)
Enregistrement : 1969-1988.
Edition : 2008.
CD : 01/ Begleitung für Tuba 02/ Inversion 03/ Proto 04/ Metazoon 05/ Momentaufnahme 06/ Ton 07/ Speichen 08/ Modes 09/ Atmosphäre 10/ Punkte 11/ Expansion 12/ Für Ulrich 13/ Pulsation 14/ Testlauf 15/ Soloresonanzen
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



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