Jake Meginsky : Vandals (Open Mouth, 2015) / Jake Meginsky : Kasper Struabe Stencil Cycles (Mantile, 2015)
Le résumé du d’où vient Jake Meginsky, on le trouvera là. OK (ouf). Il me faut ajouter que Vandals (et en Vandals je m’y connais, j’ai fait de l’histoire mon cursuce universitère) est le deuxième disque que Bill Nace publie de Meginsky sur son son label Open Mouth (et ça veut dire beaucoup).
Tout batteur qu’il fut (jeu de mot !), Meginsky électronise / programme / boucle des rhythms qui feraient pâlir d’envie les amateurs de noise arythmique (et attireront à lui tel un gros aimant jaloux les amateurs de Farmers Manual ou d'Institut Für Feinmotorik). C’est dire, car des bruits on en trouve chez Meginsky : comme sur les vieux synthés Yamaha, ils sont les « ad lib » du truc qui fait que ça marche parce que ça change : plus séduisants les uns que les autres, les mini rythmes se chevauchent et moi le cheveau j’aime ça (et à cru encore).
Bizarrement, Vandals jongle avec les boombasses et les aigus tintants (chez Meginsky la balance des aigus et des graves s’avère des plus intéressantes) et je n’échangerais certainement pas ses petits bruits bizarres contre un gros noise à la petitpapa. La preuve étant que le monsieur peut donner l’impression de passer l’aspirateur dans sa voiture qu’on n’en ressent pas moins les effets des retombées de particules : et je (proto)danse, y’a plus rien qui compte que la (proto)danse… Well Done, Vandals!
Jake Meginsky : Vandals (Open Mouth)
Edition : 2015.
LP : Vandals
Pierre Cécile © Le son du grisli
Pour avoir plus tôt cédé à L'appel du vide, cette cassette de Jake Meginsky n’impressionnera pas outre mesure. Mais ses rythmes électroniques – souvent affirmés – élevés sous cloches, qui prolifèrent et se nourrissent l’un l’autre de graves appuyés et d’aigus saillants, diffusent des sonorités de mécaniques bruitistes qui, aussi régulières soient-elles, épousent les quatre murs du salon, voire du foyer. Les meubles en tremblent encore – est-ce là la marque de l’art irrésistible de Meginsky ?
Jake Meginsky : Kasper Struabe Stencil Cycles (Mantile)
Edition : 2015.
Cassette : A1/ Aaili A2/ Hooda A3/ Rahat A4/ Tuba – B1/ Ziya B2/ Affan B3/ Waqas
Guillaume Belhomme © Le son du grisli
Jake Meginsky : L’appel du vide (Open Mouth, 2014)
Percussionniste passé à l’électronique, Jake Meginsky forma avec John Truscinski Slaughterhouse Percussion, duo qui, augmenté de Bill Nace, devint XO4. Aussi, avec Nmperign, il signa Selected Occasions Handsom Deceit et, plus récemment, remixait Last Mistress de Body/Head. Seul, c’est, forcément, L’appel du vide.
Plus de batterie, donc, mais des rythmes encore. Des allures, pour être précis, qui mettent en forme les rumeurs que Meginsky fait tourner quarante-cinq fois par minute. Quand son électronique tremble, elle tremble fort – en Strotter Inst. impatient, le musicien dénigre toute idée de « crescendo ». Quand l’abstraction prend le dessus, elle gagne jusqu’aux sillons du vinyle pour arracher un lot de pleurs au matériau. Enfin, quand électronique et abstraction s’entendent, voici Meginsky changé en gnawa trépident – trépignant, voire – ou en exceptionnel polisseur de surfaces. L’appel du vide est alors à son comble, impossible de lui résister.
Jake Meginsky : L’appel du vide (Open Mouth)
Edition : 2014.
LP : A1/ L'appel du vide A2/ Labmeat - B1/ Knuckleball B2/ Sgriob B3/ Decalomania
Guillaume Belhomme © Le son du grisli