Le son du grisli

Bruits qui changent de l'ordinaire


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Archives des interviews du son du grisli

Norbert Möslang, Ilia Belorukov, Kurt Liedwart : Sale_Interiora / Kurt Liedwart, Phil Raymond : Rim (Mikroton, 2016)

norbert möslang ilia belorukov kurt liedwart sale interiora

Deux pièces d’un peu plus d’un quart d’heure, enregistrées à Moscou et Saint Pétersbourg en 2014, donnent ici à entendre la paire Ilia Belorukov / Kurt Liedwart improviser en compagnie de Norbert Möslang. Et sur son conseil, même.

Car l’ouverture du premier échange crépite fort et renvoie à l’instrument de Möslang, cracked everyday-electronics qu’on n’avait pas entendu depuis ces Five Lines qu’il traça en MKM. C’est cette fois à une trame que s’attèle Möslang, et le jeu l’inspire : d’un battement qui en impose, le trio fait le métier d’une improvisation impressionnante sur toute sa longueur. Les signaux mêlés (frottements, oscillations, tensions diverses et enfin artifices) s’y mêlent et emmêlent avec bonheur.

Pour la seconde pièce, pas de crépitements porteurs mais des interférences qui composeront autrement – mais avec moins d’évidence, peut-être. Heureusement, l’élan est cosmique, les intentions bruitistes, et la volonté du trio s’arrange avec son harmonie, qui va déclinant. Ce sont d’autres sortes d’artifices, pour compenser peut-être : field recordings et voix attrapées où ? Mais c’est l’expérience de Möslang qui, une autre fois, fera la différence.



sale interiora

Norbert Möslang, Ilia Belorukov, Kurt Liedwart : Sale_Interiora
Mikroton
Enregistrement : juin 2014. Edition : 2016.
CD : 01/ Giallo 02/ Nero
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

kurt liedwart phil raymond rim

En 2009, Kurt Liedwart travailla, à coup de lloopp et d’électronique, à la déformation du son de percussions préalablement enregistrées (et modifiées sans doute déjà) par Phil Raymond. De graves enveloppants en agaçantes ondes sinus, le duo est parvenu à consigner là cinq pièces d’une abstraction qui ne bat pas le rythme, certes, mais pulse bel et bien, elle aussi. 



rim

Kurt Liedwart, Phil Raymond : Rim
Mikroton
Enregistrement : 2009. Edition : 2016.
CD : 01/ 10:58 02/ 3:52 03/ 9:27 04/ 4:16 05/ 22:45
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



Jonas Kocher, Gaudenz Badrutt, Ilia Belorukov : Quiet Novosibirsk (BRUIT, 2016) / Pascale Van Coppenolle : Dynamisch (2015)

jonas kocher quiet novosibirsk

De cette tournée faite en Russie en compagnie d’Ilia Belorukov – 31 août – 10 septembre 2014 – dont Rotonda documentait récemment encore la station pétersbourgeoise, Jonas Kocher et Gaudenz  Badrutt ont fait un livre et un film – le second étant à trouver, sur DVD, dans le premier.

Au début du film, long d’une demi-heure, des paysages défilent sur la musique du trio. L’improvisation est donc en train – de se faire (captations de concerts) ou sinon de se préparer (la musique n’est alors plus qu’un des éléments du voyage, au même titre qu’une bribe de conversation, qu’une image qui raconte un peu du pays, qu’une autre image qui n’en dit rien…).

Au résumé impressionniste, spontané et défait, qu’est le film, le livre oppose ses multiples facettes, qui renvoient des photos de Lucas Dubuis – lui aussi du voyage – intéressées autant par l’événement et ses à-côtés que par l’acte fortuit ou la rencontre imprévue, un lapidaire carnet de bord (date, endroit, musique de fond, ambiance) tenu par Belorukov, une conversation datée du 23 décembre 2015 entre Jacques Demierre, Kocher et Badrutt, enfin, un texte du musicien Alexander Markvart, qui démontrerait qu’en Sibérie on improvise aussi.  A la date du 5 septembre, Belorukov note : « Fine concert ». C’est justement ce qu’on était venu chercher.

quiet novosibirsk

Jonas Kocher, Gaudenz Badrutt, Ilia Belorukov
Alexander Markvart, Jacques Demierre, Lucas Dubuis

Quiet Novosibirsk. Spsan. Amplifier. Food. Long Day
BRUIT / AUS AM GERN
Edition : 2016.
Livre + DVD : Quiet Novosibirsk
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

pascale van coppenolle dynamisch

Comme le souligne le sous-titre de ce disque double, l’organiste Pascale Van Coppenolle profite là de l’exceptionnel – car à vent dynamique – instrument du Temple Allemand de Bienne. Interprétant une sélection de pièces classiques sur le premier disque, elle improvise sur le second : seule ou en duo avec Hans Koch (clarinette basse), Hannah E. Hänni (voix), Luke Wilkins (violon) et Jonas Kocher (accordéon). Autrement inventif, l’orgue rôde entre les graves tremblants de la clarinette, se fraye un chemin entre les souffles claquants de l’accordéon ou compose, avec Hänni, un air qui rappelle Bryars ou Pärt.

dynamisch

Pascale Van Coppenolle : Dynamisch. Die Orgeln der Stadtkirche Biel
Tulip Records
Edition : 2015.

2 CD : Dynamisch. Die Orgeln der Stadtkirche Biel
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Stefan Thut : Un/Even and One (Intonema, 2016)

stefan thut un even and one

On sait depuis Pierre Nicole que « le silence a aussi son langage ». C’est ce qu’aujourd’hui les éditions Wandelweiser, au catalogue desquelles on trouve cette partition de Stefan Thut, ne cessent de démontrer et même, parfois, saisissent.

Enregistré le 23 juin 2015 à l’Experimental Sound Gallery de Saint-Petersbourg, cette interprétation d’Un/Even and One occupa six musiciens de l’endroit – à seulement l’entendre, on n’aurait peut-être pas dit « six », mais c’est pourtant le chiffre exact : en plus de Thut (violoncelle), trouver ici Yuri Akbalkan (ondes sinus), Ilia Belorukov (saxophone alto et objets), Andrey Popovskiy (violon et objets), Denis Sorokin (guitare acoustique, ebow), enfin, Anna Antipova (boîte, playback et déplacements).

Les images – ci-dessous, celles de l’interprétation donnée au même endroit le lendemain de l'enregistrement – aideront à la compréhension des règles qui régissent ce lent brassage de cordes, d’électronique et de vents. Sur un effleurement, une note peut percer et même se faire entendre quelques secondes durant. Mais ce sont surtout, passées au tamis, les rumeurs d’archets et les ondes discrètes qui marquent cette musique qui confine au soupçon. Si, maintenant, elle manque peut-être d’autorité, ses quarante minutes ne sont pas perdues pour autant.   



un even and one

Stefan Thut : Un/Even And One
Intonema
Enregistrement : 23 juin 2015. Edition : 2016.
CD : 01/ Un/Even And One
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Gaudenz Badrutt, Ilia Belorukov, Jonas Kocher : Rotonda (Intonema, 2015) / Kocher, Manouach : Skeleton Drafts (BRUIT, 2015)

gaudenz badrutt ilia belorukov jonas kocher rotonda

A l’été 2014, Jonas Kocher, Gaudenz Badrutt et Ilia Belorukov ont donné ensemble sept concerts en Russie. A Saint-Petersbourg, le 9 septembre, ils improvisèrent dans la rotonde de la bibliothèque Maïakovski : c’est ce que ce disque Intonema donne à entendre.

De longues notes de saxophone alto et d’accordéon ouvrent cette plage unique, longue de trois quarts d’heure, que l’électronique de Badrutt envisage déjà de déformer. Pour l’heure, celui-ci extirpe de ses fichiers des éléments sonores auxquels ses partenaires devront réagir. Et c’est dans ces réactions que des différences, dans le maintien ou dans l’approche, apparaîtront pour composer une œuvre de contrastes.

Ainsi, quand graves et aigus ne se mêlent pas avec délicatesse, ce sont des silences ou des emportements volontaires qui se chargent de l’humeur commune. Le 9 septembre, la tournée touchait à sa fin et les musiciens avaient eu le temps de s’accorder à son propos et même de s’y entendre : elle n’en est pas moins expressive.



rotonda

Gaudenz Badrutt, Ilia Belorukov, Jonas Kocher : Rotonda
Intonema / Metamkine
Enregistrement : 9 septembre 2014. Edition : 2015.
CD : 01/ Rotonda
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

jonas kocher ilan manouach skeleton drafts

C’est en compagnie d’un autre saxophone – le soprano d’Ilian Manouach – que Kocher enregistrait en duo en novembre de la même année. Volubile, celui-ci pousse l’accordéoniste dans des retranchements d’un contemporain bavard voire dramatique. Malgré les efforts constatés en troisième plage – les gestes sont apaisés et travaillent à un minimalisme autrement saisissant –, l’enregistrement peine à surprendre, et donc à plaire.



skeleton drafts

Jonas Kocher, Ilan Manouach : Skeleton Drafts
BRUIT
Enregistrement : novembre 2014. Edition : 2015.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


Keith Rowe, Costa Monteiro, Belorukov, Liedwart : Contour (Mikroton, 2014) / Rowe, Belorukov, Liedwart : Tri (Intonema, 2014)

keith rowe alfredo costa monteiro kurt liedwart contour

C’est une belle couverture : les mains de Keith Rowe, un balai miniature et sa guitare à plat, instruments et ustensiles attendant la prochaine préparation, quelques pédales ; la précision du geste est artisanale, derrière laquelle l’artiste (mais non pas le musicien) s’efface.  

Auprès du guitariste, ce 29 avril 2013, c’est Alfredo Costa Monteiro à l’accordéon, Ilia Belorukov au saxophone alto et à l’électronique et Kurt Liedwart aux objets et à l’électronique lui aussi. A deux (Rowe & Costa Monteiro) puis à quatre, les musiciens lèvent timidement un lot de grisailles – on imagine les préparations d’avant le commencement « véritable », l’ébauche avant l’apparition du paysage –, déposent un larsen sur des plaques tournantes, remuent dans un même souffle. Un rythme peut même éclore, qui atteste que l’artisan ne s’interdit rien et que les musiciens en présence se sont accordés sur son savoir-faire, à deux, et puis à quatre.

contour

Keith Rowe, Alfredo Costa Monteiro, Ilia Belorukov, Kurt Liedwart : Contour
Mikroton / Metamkine
Enregistrement : 29 avril 2013. Edition : 2014.
CD : 01/ Two (R+CM) 02/ Four (R+CM+B+L)
Guillaume Belhomme © Le son du grisli


keith rowe tri

Sans Alfredo Costa Monteiro, les mêmes donnaient deux jours plus tôt un concert à Saint Petersbourg : avec (première plage) ou sans public (seconde). Bruitiste davantage, l’électronique se joint aux souffles pour mieux faire effet sur les lignes de guitare. Magnétique, l’improvisation marie aigus et graves dans un effleurement, mais aussi insistances (de l’alto) et discrétions (grésillements, crépitements, chuintements, toutes notes éparpillées comme autant de bruits secrets).

tri

Keith Rowe, Ilia Belorukov, Kurt Liedwart : Tri
Intonema / Metamkine
Enregistrement : 27 avril 2013. Edition : 2014.
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

 

contourLe samedi 19 mars, le trio Keith Rowe / Ilia Belorukov / Kurt Liedwart jouera à Nantes en compagnie de Julien Ottavi, dans le cadre des concerts intimes organisés par l'association APO33.


Birgit Ulher, Leonel Kaplan : Stereo Trumpet (Relative Pitch, 2015) / Birgit Ulher : Live at Teni Zvuka 2012 (1000füssler, 2014)

leonel kaplan birgit ulher stereo trumpet

En prenant le parti de la stéréo, Birgit Ulher et Leonel Kaplan se sont opposés : l’une à gauche (trompette, radio, enceinte et objet), l’autre à droite (trompette seulement).

Ce qui n’empêchera qu’à l’intérieur des conduits tournent et se mélangent des souffles effacés et les rumeurs de pratiques toujours surprenantes (aquaplanage salivaire, roulette désaxée, horlogerie pétaradant…). L’improvisation, bien sûr, est abstraite, et industrieuse jusqu’à ce que Kaplan tisse des tapis capables d’amortir les chocs et, en conséquence, de jouer sur les trajectoires. Alors, le duo revoit ses façons : ici, creuse puis dévale une tranchée en spirale ; là, met au jour une polyphonie de blancs ; ailleurs enfin, réserve un accueil chaleureux à tous les vents imaginables. Ainsi l’imagination d’Ulher et de Kaplan donne de nouvelles couleurs à la stéréophonie qui les travaillait.

Birgit Ulher, Leonel Kaplan : Stereo Trumpet (Relative Pitch)
Enregistrement : 12 novembre 2011 & 3 May 2012. Edition : 2015.
CD : 01/ Otto Sees Anna 02/ I Did. Did I 03/ Late Metal 04/ Stereo Trumpet
Guillaume Belhomme © Le son du grisli

birgit ulher live at teni zvuka 2012

En solo et en trio avec Ilia Belorukov et Andrey Popovskiy, c’est ici Birgit Ulher en concert, les 1er et 3 juin 2012 à Saint-Petersbourg. Seule, elle organise le chant d’objets qu’elle fait trembler à coups de ponctuation autoritaire mais chantant merveilleusement. En trio, Ulher doit faire avec une électronique perçante : maintenant ajourée, la trompette y reçoit des raies de lumière au son d’une formidable conversation électroacoustique.

Birgit Ulher : Live at Teni Zvuka 2012 (1000füssler)
Enregistrement : 1er & 3 juin 2012. Edition : 2014.
CD : 01-02/ Live at Teni Zvuka 2012
Guillaume Belhomme © le son du grisli

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Ilia Belorukov, Kurt Liedwart, Andrey Popovskiy : Somebody Rattled (Hideous Replica, 2014)

ilia belorukov kurt liedwart andrey popovskiy somebody rattled

Pour « Rattle », on trouve dans le dictionnaire « ébranler », « crépiter » ou « déstabiliser ». Et pour ce « Somebody », on se demande lequel des trois (Ilia Belorukov (saxophone, pédales d’effet, téléphone, ipod, objets), Kurt Liedwart (ppooll, electronics, objets trouvés) ou Andrey Popovskiy (lap steel guitare, pédale d’effets, electronics, objets)) ébranle, crépite ou déstabilise.

Car sur cette captation d’une performance à l’Experimental Sound Gallery de Saint-Petersbourg, on a beau tendre l’oreille, on réfléchit avant d’avancer que c’est ici un saxophone, là le logiciel ou là la guitare. Quand même, on se fait de temps à autre plus affirmatif, mais seulement quand (et bizarrement quand) le trio cherche à s’exprimer dans l’abstraction bruitiste.

Au début de la première face, j’attends… On recisèlerait au bistouri les sillons d’un vinyle de sax parcimonieux que ça me ferait le même effet. Mais voilà, la roue tourne et sonne l’heure d’un concrete chaos (mesuré mais haletant). Sur la face B, c’est encore différent. Nos comparses ont l’air de jouer en parallèle. Les electronics insinueux donnent le la (ou le no-la) et le fil conducteur qui crépitera ou que les sons ébranleront ou déstabiliseront. Diantre, Somebody Rattled, c’est quand même bien vu !

Ilia Belorukov, Kurt Liedwart, Andrey Popovskiy : Somebody Rattled (Hideous Replica)
Enregistrement : 22 février 2014. Edition : 2014.
K7 : A/ Side 1 [18 :22] B/ Side 2 [19:05]
Pierre Cécile © Le son du grisli


Wozzeck : Act III: Comics (Intonema, 2012)

wozzeck comics

Evadés du jazzcore, le saxophoniste Ilia Belorukov et le bassiste électrique Mikhail Ershov invitent quelques-uns de leurs amis musiciens (Dmitriy Vediaskhin, Dmitriy Krotevich, Mikhail Tsypin, Maria Grigpryeva) à venir partager leur tendu capharnaüm.

Avec pour référant le Zorn des Cobra et autre Archery, voici donc que s’incrustent quelques échos familiers : grouillements et gargouillis, chocs et chaos, irruptions et mitraille sonique. Rien de neuf sous le soleil, on en conviendra. Le remix à la charge d’Arturas Bumsteinov et Piotr Kurek bénéficie, lui, d’une horizontalité perturbée par la clarinette lancinante du second. Le résultat, ici, est plus convaincant.

Un disque de courte durée : 33 minutes. En aurions-nous supporté plus ?

Wozzeck : Act III : Comics (Intonema)
Enregistrement : 2008, 2010 & 2011 / Edition : 2012
CD : 01/ Act III: Comics  02/ Act III: Remix
Luc Bouquet © Le son du grisli


François Carrier, Alexey Lapin, Michel Lambert : Inner Spire (Leo, 2011) / Maïkroton Unit + Bewitched

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La régularité rythmique n’emprisonne que peu de temps l’improvisation éclatée de l’altiste François Carrier et du pianiste Alexey Lapin : très vite, Michel Lambert, percutant de son état, range le métronome-balais dans son cabas et brise en mille morceaux le mouvement qu’il venait d’imposer.

Chose évidente maintenant : le free jazz prend racine et se refuse à interpréter d’autres rivages. L’enchevêtrement harmonique du couple alto-piano, les espaces aménagés en début d’improvisation avortent (presque) toujours car l’heure est à la convulsion (et dans ce domaine, le saxophoniste surprend agréablement). De cet échec consommé naît une musique sans complexe, idéale d’énergie et de détournement. Frontale, sans courbes et sans cachoteries, elle navigue audacieuse et (presque) toujours convaincante.

François Carrier, Alexey Lapin, Michel Lambert : Inner Spire (Leo Records / Orkhêstra International)
Enregistrement : 2010. Edition : 2011.
CD : 01/ Inner Spire 02/ Square Away 03/ Tribe 04/ Round Trip 05/ Sacred Flow
Luc Bouquet © Le son du grisli

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En ce Maïkotron Unit enregistré au printemps 2010, on trouve Michel Lambert aux percussions et maïkotron associé à Michel Côté (maïkroton de même, saxophones et clarinettes) et Pierre Côté (basses et violoncelle). C’est là une musique de mélodies et d’atmosphères qui, lorsqu’elle n’intègre pas le champ d’un jazz délavé lorsqu’il n’est pas plutôt clinquant, parvient à arranger toquades et tourments au point d’élever une musique de chambre autrement convaincante. Ex-Voto en demi-teinte.

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Epilogue / Dedication / Transfiguration sont, dans l’ordre, les trois temps de cette improvisation produite par Intonema après avoir été donnée à Saint-Petersourg par Bewitched, association de Thomas Buckner (voix), Edyta Fil (flûte), Ilia Belorukov (saxophone alto et objets), Alexey Lapin (piano) et Juho Laitinen (voix et violoncelle). Si l’on pouvait craindre que la somme de deux lyrismes (celui de Buckner et celui de Lapin) entraîne le projet à sa perte, c’est une belle composition d’interventions déboîtées et fragiles que l’on développe ici. Encouragements à la flûte d’Edyta Fil.



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