Le son du grisli

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Earl Cross, Muhammad Ali, Rashied Al Akbar, Idris Ackamoor : Ascent Of The Nether Creatures (NoBusiness, 2014)

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Enregistré en concert aux Pays-Bas en 1980, le quartette que composèrent un jour Idris Ackamoor (saxophones alto et ténor), Earl Cross (trompette passée par les formations de Charles Tyler), Rashied Al Akbar (contrebasse entendue auprès de Louis Armfield) et Muhammad Ali (batterie), prouve qu’il était possible de prôner un autre revival que celui imposé par le code de commerce de l’époque.

En refusant de briller par le son – celui de l’enregistrement en question évoquant davantage Bird & Diz, sur Verve quand même, que les pompiers travaux de tous les Marsalis possibles – comme d’épater par le geste, pour en appeler aux permissions du premier free jazz (sans la frappe motivante d’Ali, le quartette aurait-il été le même ?) et à l’impétuosité du bop.

Sur une mélodie affable (Earl’s Tune, de Cross) ou une plage d’invention atmosphérique (Ascent of the Nether Creatures, d’Ackamoor, qui renverra l’auditeur à ses travaux hétéroclites, à la tête de The Pyramids ou compilés par EM Records), le quartette invente donc un revival inédit pour être fantasque, exubérant, au final : expressif.

écoute le son du grisliEarl Cross, Muhammad Ali, Rashied Al Akbar, Idris Ackamoor
Ascent Of The Nether Creatures

Earl Cross, Muhammad Ali, Rashied Al Akbar, Idris Ackamoor : Ascent Of The Nether Creatures (NoBusiness)
Enregistrement : 12 juillet 1980. Edition : 2014.
LP : A1/ Earl’s Tune A2/ Ascent of the Nether Creatures – B1/ Ascent of the Nether Creatures (Continues) B2/ Evenings B3/ 4 for 1
Guillaume Belhomme © Le son du grisli



The Pyramids : Birth / Speed / Merging (Ikef, 2009)

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Idris Ackamoor est aujourd’hui plus connu comme fondateur et co-directeur artistique de la compagnie théâtrale Cultural Odyssey dans laquelle il joue du saxophone et des claquettes. Durant les années 1970, il aura, avec son groupe The Pyramids, écrit une page fascinante de l’histoire souterraine d’une musique libertaire aux aspirations universalisantes.

Enregistré en 1975, le troisième album de ce groupe de multi-instrumentistes (Idris Ackamoor est renseigné, entre autres, au saxophone, au bongo, à la flûte, au cheng et au chant) témoigne de la pérennité de l’exemple donné par des artistes tels que Don Cherry ou l’Art Ensemble of Chicago : références à la terre mère africaine (par les vêtements sur scène, les instruments et le privilège de passages percussifs à la limite du tribal), côté carnavalesque assumé et recherche assoiffée de spiritualité.

La plupart des morceaux, parfois sous la forme de suites, donnent à entendre un afro-jazz psychédélique aux rythmiques ravageuses, aux chants hypnotiques et envolées de cuivres furieux. Les deux premiers albums, Lalibela (1973) et King of Kings (1974), réédités également en LPs par le même label, présentent un groove tellurique et une vision syncrétique inspirée tout aussi essentiels. 

The Pyramids : Birth / Speed / Merging (Ikef / Amazon)
Enregistrement : 1975. Edition : 2009.
LP : A1/ Birth / Speed / Merging Suite Part 1. Aomawa A2/ Birth / Speed / Merging Part 2. Birth / Speed / Merging A3/ Birth / Speed / Merging Part 3. Reaffirmation B1/ Jamaic an Carnival B2/ Black Man and Woman of the Nile.
Jean Dezert © Le son du grisli


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